Manoirs du Pays de Nozay présente une quinzaine de manoirs, châteaux ou maisons de caractère de cinq communes de la communauté de communes de Nozay (Abbaretz, Nozay, Puceul, Saffré, Vay).
Les Manoirs du Pays de Nozay sont pour la plupart des propriétés privées et la prise de certaines photographies a quelquefois nécessité l’accord préalable des propriétaires, merci de bien vouloir respecter les limites de propriété.
Un Livret « Traces du bâti ancien au Pays du schiste » présente des exemples de manoirs du nord de la Loire-Atlantique en une quarantaine de pages richement illustrées. Voir https://revue.pepites44.com/2024/01/01/au-pays-du-schiste-traces-du-bati-ancien/
Voici un autre lien utile pour retrouver Terres et seigneuries du Comté Nantais par Ernest Cornulier Lucinière : http://www.columbia.edu/cu/lweb/digital/collections/cul/texts/ldpd_10249585_000/
http://www.columbia.edu/cu/lweb/digital/collections/cul/texts/ldpd_10249585_000/
Abbaretz
La Vieille Cure
Avec son vieux porche en plein cintre à claveaux de schiste et Chanfrein en creux, sa porte ogivale en schiste et ses fenêtres d’étage à meneaux en schiste travaillé, cette demeure est un des exemples caractéristiques de l’architecture médiévale civile du canton.
Elle abrite au XVIe siècle les recteurs Jean Barbe, Julien Piace et les sieurs Guillaume et Bertrand de Listré, qui l’aménagent et sont à l’origine du bâtiment actuel.
Au sommet du portail cintré est gravé sur un écu de schiste « un croissant accompagné en chef de 2 bottines et en pointe d’une houssette » (il s’agit des armoiries du recteur de Listré)
Le bâtiment a des baies chanfreinées qui portaient des sculptures qui ont été martelées. Sur un jambage était autrefois visible une date, peut-être 1597.
Logis de la Barre
Demeure, à l’origine, des XVe siècle ou XVIe siècle, située à l’angle du principal carrefour dont subsistent les fenêtres à meneaux et la tourelle octogonale.
Sur plan rectangulaire, avec une tourelle octogonale sur la façade Nord, les baies de sa façade sud sont en schiste et ornées d’accolades aux linteaux, certaines autrefois à meneaux
La demeure a appartenu à la famille Boutard, vieille famille bourgeoise et cultivée, alliée aux Heureux, maîtres de Poste à Nozay, et aux Athénas, riches bourgeois nantais. En 1789, M. Boutard, avocat, est l’un des tous premiers membres de la toute jeune municipalité.
Vassal de la Seigneurie de La Rivière, le propriétaire de la Barre, par un antique droit féodal, devait conduire à Noël, au Château de la Rivière, à son suzerain, quatre œufs en bon état, dans une charrette à bœufs. Il s’agissait de l’un de ces droits féodaux dénoncés par Abbaretz dans son Cahier de Doléances.
Manoir de Villeneuve
Le manoir de Villeneuve (ancien château XVIème siècle reconstruit au XVIIIe siècle) possédait jadis une chapelle privée et deux moulins à vent : celui de Grand-Lande en Abbaretz et celui de Jahan en Puceul.
La façade nord est ornée d’une tourelle quadrangulaire avec un escalier hélicoïdal en schiste, dont l’étage est en encorbellement (au sommet la chambre du guetteur éclairée de meurtrières possédait autrefois une cheminée en schiste).
Une porte en schiste possède une pointe d’accolade au linteau. En 1634, cette seigneurie dépend de la châtellenie de Nozay et a pour suzerain le prince de Condé. La terre revient ensuite à Pierre François du Matz qui la possède jusqu’à la Révolution.
Pierre François du Matz est le dernier seigneur de Villeneuve. Reçu sous Louis XVI conseiller au Parlement de Bretagne, il épouse une Locquet de Granville dont il n’eut pas d’enfants. Les de Berthou-Barrin de La Galissonnière, héritiers, vendent le domaine à la famille Marion.
Propriété de la famille Marion (en 1832) et de la famille Leroux (en 1855). C’est en ce manoir à Tourelles et grand porche d’entrée que se déroule un drame en 1832 : des chouans attaquent le propriétaire d’alors, le citoyen Marion qui meurt tué d’un coup de feu.
En 1835, Prosper Leroux épouse Estelle Marion, née à Saint-Denis de l’Ile Bourbon ;
Nozay
Logis du Grand Monarque
Comme les nombreux petits manoirs de la région, l’ancien Hôtel du Grand-Monarque, aujourd’hui siège d’un restaurant : le Tostato, possède une tour d’escalier permettant d’accéder aux étages. Celle-ci est hexagonale (6 côtés), mais les tours, ailleurs peuvent également être rondes ou carrées.
Le Grand-Monarque est construit en schiste, bien que sa façade Sud soit percée d’ouvertures ouvragées et décoré d’accolades en tuffeau (impostes soutenus par des personnages) (Lucarnes en tuffeau de style Henri II). Une restauration de cette façade a eu lieu : une date indique l’année de restauration : 2013.
La tradition rapporte qu’Anne de Bretagne, à son époque, puis François Ier ensuite seraient venus au Grand-Monarque : le domaine était digne de les recevoir.
Une pierre sculptée à l’effigie d’Anne de Bretagne, ainsi qu’une autre représentant un soldat casqué figurent au pignon du restaurant. Ces sculptures ont été réalisée par Raffik Tullou pour Pierre Bizeul, ancien Propriétaire des lieux.
Manoir du Maire
Le Manoir du Maire est une maison construite ou agrandie fin XVIe siècle comme le prouve la présence de meurtrières en schiste (qui apparaissent dans les constructions dans le dernier quart du XVIe siècle).
Comme les autres manoirs de Nozay, il a connu de profondes modifications au cours des siècles, mais son toit à égouts retroussés témoigne de son acienneté.
Le Plan du Manoir est rectangulaire, avec un rez-de-chaussée divisé en deux par un corridor aboutissant à l’escalier droit en schiste, contenu dans un pavillon trapu, sur plan carré et éclairé de baies en schiste et meurtrières. La tourelle dispose d’un important colombier dans sa partie supérieure.
L’intérêt du manoir réside dans sa richesse architecturale : porte en schiste à linteaux accoladés, porte extérieure ouvrant sur un corridor portant à son linteau un écu effacé par le temps (sur lequel reste visible un animal), une lucarne en schiste à fronton, des baies en schiste avec chambranles, chanfreins et meneaux croisés frustes en pierre de Nozay.
Au pignon Ouest, des latrines sur triple encorbellement. A l’intérieur, grandes cheminées en schiste et porte en schiste à linteau accoladé.
Manoir du Coudray
Le manoir du Coudray est un ancien manoir du XVe, la plus ancienne mention du manoir se situant en 1426, lors des actes de réformation de la noblesse. Il appartient alors à Dom Jean Gicquel prêtre, mais le manoir est inhabité.
Il appartient ensuite à BOUTIN, seigneur de la Cour, seigneur de Chambalan, paroisse de Doulon, …, seigneur de Lériais, seigneur du Coudray, paroisse de Nozay.
Vient ensuite DU FRESCHE, seigneur dudit lieu et de Launay-Pinel, paroisse de Renac, …, seigneur du Perret, de Toulan, et du Coudray, paroisse de Nozay, seigneur du Foix-des-bois, paroisse de Derval, …
Le manoir est reconstruit vers 1830. Seuls quelques éléments subsistent, comme un bout de la muraille primitive à l’est, avec la tourelle cylindrique du XVIe, terminée par un colombier, et portant une lucarne en chien assis sur le toit, et qui contient un escalier hélicoïdal en schiste.
Dans l’ancienne cuisine, accolé au pignon nord, existait dans l’angle nord-est une tourelle découronnée contenant un escalier hélicoïdal en schiste. L’aire de la cour était pavée de palis de schiste sur chant.
Manoir de Rosabonnet
Ancien manoir comprenant deux corps de logis bâtis en équerre, sans étage, avec tourelle octogonale à l’angle interne, mais engagée dans la construction. A la base de cette tourelle, une large porte à chambranles et linteau monolithes en schiste, ouvre au pied de l’escalier hélicoïdal, très large, à noyau et degrés de schiste
A l’intérieur, deux autres portes accoladées faisaient communiquer cet escalier avec les appartements de chacune des deux ailes.
Dans la façade méridionale du bâtiment Nord, large porte au linteau orné d’accolades, fenêtre autrefois à meneaux croisés. Sur les corniches de schiste s’élèvent des lucarnes en schiste, avec appui mouluré, surmontées d’un fronton triangulaire avec épi terminal.. »
Manoir des Grées
On a dit, longtemps, à tort, que le manoir des Grées était pendant la Renaissance le siège de la châtellenie de Nozay, qui fut administrée dans la première moitié du XVIe s. par Pierre Pirault.
Mort en 1541, il aura dirigé le centre local administratif et financier de la seigneurie de la Ville-au-chef, mais le siège ne se situait pas aux Grées. Il était originaire de Carquefou, issu d’une famille bourgeoise.
Il est anobli en 1538. Entre temps, il aura eu le temps de s’enrichir au service de Jean de Laval de 1530 à 1534 comme secrétaire particulier, dont il jouissait de toute la confiance. En 1534, il achète la Touche pour 400 écus d’or, dont il sera le seigneur de 1534 à 1541.
Le manoir de plan rectangulaire, restauré au XVIe, présente des additions du XVIIIe au nord. C’est sur cette façade que se situe la remarquable tourelle en avant corps du logis.
Chapron en 1901 dit d’elle « Curieuse tourelle quadrangulaire, sur la façade nord dont deux côtés sont parallèles, perpendiculaires au mur de la façade, les deux autres forment un éperon se rejoignant à angle droit. »
Cette tourelle a un escalier hélicoïdal fort large. Les meurtrières disposent de sièges. Les ouvertures du manoir, disposées symétriquement, sont chanfreinées sur les chambranles, et les linteaux accoladés. Trace d’anciennes traverses.
Communs du Château de la Touche (Nozay)
Puceul
Maison Montmorency (Bourg de Puceul)
La Maison « Montmorency » se trouve dans le haut de la place de l’église, au bord de la route de Saffré, elle est située à proximité de l’ancien presbytère (actuel restaurant « Le séquoia »).
Elle porte le nom de la famille « Montmorency » , l’une des plus prestigieuse de la noblesse française (Ville de Montmorency dans l’actuel département du Val d’Oise).
La branche qui concerne Puceul est celle des La Neuville, par Georges de Neuville d’Abbaretz, gouverneur de Châteaubriant et fils légitimé de Georges de Montmorency d’Aumont dont le père était Claude Montmorency, Baron de Fosseux (1506-1546).
Un des propriétaires de la Maison « Montmorency » était Jean de Montmorency., seigneur de la Neuville en1653. Le nom s’est perpétué par le frère de Jean, Georges, dont le petit fils a eu une fille, Marie Anne Claude de Montmorency qu’il maria en 1733 à Louis Alexandre Xavier le Sénéchal de Carcado (mort en 1763).
Un linteau de la maison porte un blason sculpté aux armes de la famille Carcado, d’azur à 7 macles d’or avec une accolade au sommet de laquelle est l’écu armorié. Même si l’apparence de la façade et la tour d’escalier porte la marque du XVIe siècle, cette fenêtre est du XVIIIe siècle, date de l’alliance avec les Carcado.
Manoir de Bohallard
C’est l’un des plus anciens bâtiments de la commune, situé au centre de la paroisse de Puceul, à l’époque où elle s’étend jusqu’à l’Isac. La première mention écrite de Bohallart se rencontre dans un vieil inventaire du XVIe s., mais son origine pourrait-être plus ancienne, d’après son architecture.
Bohallart pourrait donc être à l’origine la propriété d’une famille noble qui y aurait construit un petit manoir, soit pour y résider dans un premier temps avant de l’abandonner, soit plus sûrement pour en faire directement une métairie5 noble, pratique courante aux XV-XVIe.
Bâti sur plan rectangulaire, il possède une tourelle cylindrique sur la façade nord, avec escalier hélicoïdal en schiste et sièges de schiste dans les fenêtres. À l’étage, les baies de schiste avec un léger chanfrein, surmontés de linteaux en accolades, gardaient autrefois leurs meneaux horizontaux. Les meneaux croisés du rez-de-chaussée ont été enlevés.
Marie Géraud, née en 1652, fille de Jacques Géraud, sieur du Houssay (en Saffré) et du Bohallart (en Puceul) reçoit Bohallart (les seigneuries plus importantes revenant à ses ainés). Elle est mariée avec Jean Pigeaud sieur de la Belliere. Le 26 septembre 1680, Henri de Bourbon Condé, seigneur de Nozay, déclare au roi Louis XIV dans son aveu que relèvent de sa chatellenie de Nozay et lui doivent hommage « escuyer Jean Pigeault sieur de la Belliere a cause de Marie Gerault sa femme pour la maison et fief du Bois Allard».
Autres Manoirs de Puceul
Plusieurs petites seigneuries dont La Bellière, La Savinaie et Bohallard avec droit de moyenne justice occupaient jadis le territoire de Puceul et dépendaient de la châtellenie de Nozay.
Manoir de la Bellière
Le manoir de La Bellière (XVIème siècle) a été remanié au XVIIe siècle avec l’ajout de lucarnes et de nouvelles ouvertures en tuffeau.
Au XVe s. le sieur BLANCHET, est seigneur de la Bellière et du Pasrobert, paroisse de Puceul, et de divers lieux des paroisses de St Herblain, Nozay, Haute Goulaine, Orvault, Derval. Il faudrait s’attacher à reconstruire le réseau de parenté de la famille Blanchet.
Pour le moment, il est difficile de voir tous leurs liens éventuels, mais leurs alliances dans le monde des finances bretonnes semblent militer pour l’appartenance à une même famille : Olivier, monnoyeur à Nozay en 1428, père de Jean, châtelain et receveur de Nozay et commissaire pour la réformation des fouages en 1429 : Pierre, procureur de Nantes en 1469; Jean, procureur-général du duc en 1482.
Monnayeur
Blanchet
D’autres familles sont plus difficiles à cerner, comme les Blanchet. Le premier doit être Olivier, monnayeur résidant à Nozay en 1428. Il pourrait être le père de Raoullet, monnayeur à Nantes, accusé « d’empirance » en 1466. Il est renvoyé définitivement mais son fils Henry ne l’est que pour sept ans, et reprend du métier puisqu’on le retrouve monnayeur en 1472.
L’acquisition de la noblesse permet au monnayeur de progresser dans l’échelle sociale. Les exemptions fiscales les font figurer à côté des nobles dans les réformations de feux, en particulier dans l’évêché de Rennes en 1426-1427 ainsi qu’en 1513. Par ailleurs, la fortune et la faveur du prince les placent en bonne position pour acquérir le précieux sésame, la lettre d’anoblissement, pour des terres ou pour eux-mêmes, comme c’est le cas en 1421 pour Jehan Le Duc, monnayeur de Vannes.
La Monnaie des Ducs de Bretagne
https://books.openedition.org/pur/25400?lang=fr
L’atelier monétaire médiéval bénéficie d’un encadrement très structuré, et d’une abondante main-d’œuvre, au moins à Nantes et Rennes. Officiers et monnayeurs exercent sous la direction du maître particulier.
[…] L’organisation en est très simple : le maître gère l’atelier et assure le contact entre les clients et son administration de tutelle, le garde, assisté du contregarde, surveille le travail et les hommes, le tailleur de fers grave les coins monétaires, l’essayeur vérifie l’aloi du métal, ouvriers et monnayeurs assurent la préparation des flans et la frappe.
[…] Le monnayeur dispose un flan lisse entre deux coins, donne un grand coup de marteau et la pièce commence sa carrière. Le graveur de coins occupe une place de choix dans cette genèse. C’est lui qui sculpte en creux les fers et c’est avant tout le résultat de son art que l’on admire.
L’atelier reçoit le métal sous les formes les plus variées : vaisselle, lingot, monnaies, etc. Les opérations de transformation en numéraire commencent par la fonte. L’alliage est ensuite essayé, ce qui permet de connaître son titre, et éventuellement de le corriger en y ajoutant du métal précieux ou au contraire du cuivre, lors de l’affinage.
Opérations de fabrication de la monnaie :
- L’ouvrier amène le lingot de métal à l’épaisseur voulue pour les flans ;
- Il coupe ensuite le lingot en carrés 3 à 4 grains plus fort que le poids du flan, puis il bat et recuit les carreaux ;
- Il ajuste le poids des carreaux en coupant les pointes ;
- Il arrondit et rabat les pointes ;
- Il ajuste les flans à la forme de la monnaie avant de les rebattre, de les recuire et enfin de les blanchir ;
- Le monnayeur peut alors de deux ou trois coups de marteaux frapper les monnaies.
Pour la frappe, le monnayeur se sert de deux coins d’acier trempé pour imprimer la marque qui fait du flan une monnaie. Le trousseau mesure entre 15 et 25 centimètres. Les coups du marteau l’écrasent en partie. Le type de l’avers y est gravé en creux. La pile, de la même taille que le trousseau n’a pas la même forme. Elle présente un talon qui est engagé dans un billot de bois, le cépeau, ou un tonneau, pour lui donner plus d’assise. Le monnayeur pose le flan sur la pile, puis le recouvre du trousseau. Quelques coups de marteau et le flan devient monnaie. Les monnaies sont ensuite pesées, ainsi que les déchets de métal pour s’assurer que le poids final correspond au poids initial. L’État fait mettre en boîte une partie de la production monétaire.
Manoir de la Savinais
Le manoir de La Savinaie ou Savinaye (XVIe-XVIIIe-XIXe siècle) est une ancienne dépendance de la châtellenie de Nozay. Il ne subsiste de l’ancien édifice, qu’une tourelle quadrangulaire du XVIIe siècle.
Saffré
Manoir du Montnoël
Des tuiles romaines, des fondations et divers objets, découverts au début du XXe siècle, laissent à penser qu’à l’époque gallo-romaine une villa rustica se dresse à cet emplacement. Le dominus; le maître de maison est peut-être Saffria, à l’origine du nom de la Commune.
Le Manoir remonte aux XVe et XVIe siècles, avec une tourelle carrée en façade Est dotée d’un escalier hélicoïdal en schiste et granit. A la Renaissance a été ajoutée vers Est une aile entière perpendiculaire au logis originel.
Le Pavillon central donnant sur la cour, d’inspiration Renaissance date de 1853. Plus ancienne que le pavillon central, elle porte la date de 1583, une tourelle cylindrique à toit conique et escalier hélicoïdal en schiste garde un aspect féodal avec un oculus ovale orné d’une guirlande servant de meurtrières. La façade côté rue est composite.
Sur la Hotte d’une cheminée, sculptée dans le tuffeau, un blason à trois têtes d’épagneuls garde le souvenir de la famille de Lespaigneul, membre de la Chambre des comptes de Bretagne au XVIe siècle. Les Fours de Vaudricourt, les Pineau, conseillers et secrétaires du roi au XVIIIe siècle, puis les Saulnier de la Prévalaye leur succèdent.
Manoir de la Bottinière
Autour des seigneurs de Saffré, les d’Avaugour, gravitent de nombreuses familles mi-bourgeoises, mi-nobles, attachées au service de la seigneurie ou à la province de Bretagne. Ils sont conseillers, procureurs fiscaux ou sénéchaux. Par faveur de leur suzerain, ils obtiennent le droit d’élever des gentilhommières, bien souvent à tourelle.
À la Bottinière, la façade Est, avec ses tourelles, ses décrochements, ses ouvertures disparates, sans aucun soucis d’équlibre et de symétrie, conserve un aspect féodal, contrairement à la façade Ouest.
Cette maison reconstruite au XVIIIe siècle possède des baies à encadrement de schiste au rez-de-chaussée et trois lucarnes à fronton surbaissé à l’étage. Certaines baies anciennes en schiste sont chanfreinée, elles dateraient du XVIe siècle.
Au XIXe siècle, son propriétaire, M. Gauthier, alors Maire de Saffré, refusa le passage de la ligne de chemin de fer, de Nantes à Châteaubriant, sur ses terres, et la Halte de Saffré fut placée sur la commune de Joué-sur-Erdre.
Vay
Château de la Cineraye
Ce château, siège de la châtellenie de Vay, vassale des seigneurs de Nozay, conserve une tour du XVe siècle. Dès le XIVe siècle, les d’Avaugour, également seigneurs de Saffré après 1542, s’y installent et imprègnent la vie locale.
À la fin du XVIe siècle, Charles d’Avaugour et sa femme, Renée de la Chapelle, partisan de la Réforme soutiennent activement les Rohan à Blain. Ces protestants ont administré sans heurt une paroisse très catholique, et la famille de La Bourdonnaye Montluc leur succède après 1731.
Le château, modifié aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle possède un corps de logis principal en façade sud avec au rez-de-chaussée des baies à encadrement de schiste aux linteaux accoladés et traverses. Le premier étage et le pavillon Est ont été ajoutés au XVIIIe siècle.
La tourelle possède un escalier hélicoïdal en schiste et son étage supérieur est en léger encorbellement sur une corniche de schiste. A l’angle Nord-Ouest de la tourelle, une tourette cylindrique suspendue en encorbellement s’appuie sur le Pavillon Ouest monté de deux étages au XVIIe siècle.
Les fenêtres du rez-de-chaussée sont en schiste avec chanfrein et meneaux enlevés. Les fenêtres du premier étage sont sans meneaux, ni chanfreins. L’étage est surmonté de lucarnes en tuffeau à fronton circulaire.