Témoignage de Pierre né à Puceul en 1934
Pierre Garaud, né en 1934, se souvient du bourg de Puceul après la deuxième guerre mondiale, de ses habitants et de son activité.
Le bourg était-il très différent à l’époque ?
Oui, quand tu remontais vers l’église, tu avais un petit garage qui appartenait à la famille Ricoul. Pierre Ricoul habitait la maison après le café « Chez Tonton » en descendant vers la mairie. Pierre Ricoul avait ce qu’on appelle une biquerie avec 2 vaches, un cochon, des lapins, des poules et puis c’est tout. Ils vivaient de cela. Il y avait même les battages chez eux. Il y avait des vaches pour traîner la charrue.
Ensuite on montait à la boulangerie Berbigier, en face de notre maison. Il y avait le four où j’ai travaillé pendant six mois, j’ai été boulanger. Le four donnait sur la route des Gremets. Il y avait un passage où on mettait les fagots pour chauffer le four.
Le café Daniel faisait l’angle. Il faisait charcuterie et épicerie aussi. Julien Daniel était sabotier, sa femme était charcutière et tenait un café.
Le bourg ne manquait pas de commerces !
Joseph Hamon habitait où est le café « Chez Tonton » actuellement, il jouait du violon et faisait partie de la Fauvette à Nozay (il accompagnait souvent Pédron de Nozay à la vielle).
François Caba était en formation de sabotier chez Julien Daniel, puis s’est installé à son compte dans la rue des Gremets (il était également sacristain).
Où habitait François Gaudin, maintenant, c’est la boulangerie. On retrouvait l’étable des Gaudin de l’autre côté avec une remise, le pailler, l’aire de battage. Tout cela c’était la ferme Gaudin. Ensuite c’était l’habitation de Jean-Baptiste Houssais, le mari de Léonie Judalet. Après on tombe chez les Hamon. Il y avait les journaux et le tabac en premier, puis un café. La fille Eliane était coiffeuse, le reste était leur habitation. Avec le jardin derrière comme dans toutes les maisons de ce secteur.
Plus haut, il y avait ensuite des remises dans lesquelles les sœurs Etienne ont habité. Elles étaient couturières et tricoteuse. Avant qu’elles ne s’installent sur la Place de l’église. La remise était à Bricaud, mais Juvin avait tout le reste de la ferme. La ferme de Juvin était de l’autre côté.
Jean-Baptiste Coquet était le cocassier. Il habitait, avec sa femme et sa fille, à côté du café Garaud où est maintenant la pizzeria, après le porche. Il allait dans les fermes chercher les œufs, le beurre et les poulets. Il avait le malaxeur à beurre, je me souviens avoir tourné la manivelle. Il mettait deux ou trois livres de beurre qui étaient ensuite conditionnées en pains.
Des souvenirs comme si c’était hier…
Jean Lumineau était le propriétaire du bureau de tabac qui se trouvait avant la charcuterie actuelle dans l’angle à droite de l’église. J’allais chercher du tabac à priser (il était vendu au gramme) : je revois encore le petit tonneau avec la dosette.
Ma mère a pris le café (Garaud), elle n’était pas encore mariée (elle s’est mariée en 1935 à 26 ans : elle est née en 1909). Elle a pris le café en 1933-1934. L’épicerie Garaud est à la place de la deuxième devanture sur la Photo.
On vendait de tout : des baleines de corsets, des sardines salées dans un grand fût, du pétrole dans des fûts carrés. Ensuite se trouve le café de Soucy avec sa mère Marie Moulin.
Marie et Émilie Pasgrimaud, quand je les ai connues tout petit, étaient en face le café Garaud devant le parking quand on monte le bourg. Après elle ont fait la charcuterie et le café plus tard.