Ruisseaux, rivières, topographie, et géologie de la région de Nozay

Prélude à un article complet sur Ruisseaux, rivières, topographie et géologie de la région de Nozay, voici quelques extraits du PLUi de la Communauté de communes de Nozay, cahiers du diagnostic, 4. Etat initial de l’Environnement, et des infos sur la rivière Isac et ses affluents, le relief appalachien, et la géologie du domaine ligérien, secteur géologique qui s’applique au pays du schiste en Loire-Atlantique.

https://www.cc-nozay.fr/medias/2021/09/Cahier-du-diag-4_Etat-initial-de-lEnvironnement.pdf

Hydrographie de la communauté de communes de Nozay

Un inventaire des cours d’eau, ruisseaux et rivières, mares et étangs, a été réalisé sur la totalité du territoire (source : Syndicat Mixte EPTB Vilaine).

Le territoire de la CCN compte plus de 324 km de cours d’eau, soit une densité hydrographique de 11,8 m/ha.

Les principaux cours d’eau qui traversent le territoire de la CCN sont :

• Le Don est un affluent de la Vilaine en rive gauche. Il constitue la limite communale du nord-ouest de Nozay et traverse la commune de Treffieux.

• Le ruisseau du Touillonnais et Le ruisseau des Trente Roches sont des affluents du Don qui prennent leur source à Treffieux.

• Le ruisseau de Sauzignac appelé également ruisseau de Cardunel ou de Boschet, est un affluent du Don. Il traverse les communes de Nozay, Treffieux et Abbaretz.

• Le Cétrais se jette dans le Sauzignac, appelé aussi ruisseau de Ligou ou de la Ville-au-Chef. Il a creusé sa vallée dans un anticlinal de schiste.

• Le ruisseau de la Mare de l’Aune parcourt l’est de Nozay et se jette dans le Cétrais

• Le ruisseau du Paradel est un affluent du Sauzignac. Il traverse la commune d’Abbaretz.

• Le ruisseau de la Deneuzerie est un affluent du Sauzignac au niveau d’Abbaretz

• Le ruisseau de Pibordel prend sa source à Vay puis alimente l’étang de Clégreuc. Depuis cet étang, s’écoule le ruisseau de Clégreuc qui se jette ensuite dans le ruisseau du Perche.

• Le ruisseau du Pirudel prend sa source à Vay, traverse La Grigonnais et se jette dans le ruisseau du Cep. Ce dernier se jette par la suite dans le ruisseau du Perche.

• Le ruisseau de la Blandinaie constitue la limite communale entre La Grigonnais et Puceul.

• Le ruisseau du Pas-Sicard est un affluent de l’Isac. Il prend sa source à Puceul puis rejoint l’Isac à Saffré.

• L’Isac est le deuxième principal cours d’eau du territoire, avec le Don. L’Isac prend naissance sur Abbaretz, puis traverse Saffré avant de rejoindre plus loin la Vilaine. A noter que son cours est en grande partie emprunté par le Canal de Nantes à Brest.

• Le ruisseau de l’Apsiguais prend sa source à Saffré avant de rejoindre l’Isac.

La Rivière Isac et ses affluents en amont du Canal de Nantes à Brest.

La rivière Isac et ses affluents en amont du Canal de Nantes à Brest.

La rivière Isac dont la source se situe à l’est, à 45 m d’altitude sur la commune d’Abbaretz, non loin de l’étang de Vioreau, se jette, 79 km plus loin, dans la Vilaine à Théhillac.

Dans la partie amont de la rivière, en amont du canal de Nantes à Brest, qui emprunte le cours d’un de ses affluents, le Remauda, dévié pour l’occasion, l’Isac possède 5 affluents principaux de rive droite et 4 affluents de rive gauche.

En rive gauche de la rivière Isac, les affluents sont dans l’ordre de l’écoulement, l’Estival, le ruisseau de Villeneuve en Abbaretz près duquel il prend sa source, le ruisseau de Malville en Saffré, le ruisseau du Pas-Sicard en Puceul avec pour affluent le ruisseau de Puceul et le ruisseau très tortueux du Tromer sur la commune de Saffré.

Le ruisseau de l’Estival se jette dans l’Isac au sud-ouest de la Grimaudière sur Abbaretz, à l’endroit de la Vanne d’accès à l’étang de Vioreau.

Le ruisseau de Villeneuve en Abbaretz, grossi des ruisseaux de la fontaine Esnault et de la Placière, également sur Abbaretz, se jette dans l’Isac entre les Buffets et Retoire, à Saffré.

Le ruisseau de Malville, en Saffré, en provenance des Landes du Luc sur Puceul se jette dans l’Isac à Pichon sur Saffré.

Le ruisseau du Pas Sicard et le ruisseau de Puceul, grossi au nord de la Haubellerie, sur Puceul, du ruisseau de la Hubertière (Puceul) en provenance du Bois noir sur Puceul au nord de la Savinais, se rejoignent au sud du village d’Augrain (sur Saffré) près de la départementale 33. Le Pas Sicard se jette ensuite dans l’Isac entre la Morhonnaie et la Saulzaie sur Saffré.

Le ruisseau du Tromer (Saffré) se jette dans l’Isac au sud de la Noë Péguille sur Saffré. Il arrive du nord-est de la Gréhandais (Saffré) en provenance du Champ battu et de la Drugeonnais sur la commune de Puceul.

En rive droite sur l’Isac, en amont du canal, on observe principalement quatre affluents, en remontant la rivière, Le ruisseau de la Landelle (Saffré), le ruisseau de l’Apsiguais (sur Saffré), le ruisseau de Beaujour (Saffré) et le ruisseau de Retoire (Saffré).

Le ruisseau de la Landelle situé entre Landelle et Champion sur la commune de Saffré se jette dans l’Isac aux environs du Chêne et de l’Esturmel en Saffré.

Le ruisseau de l’Apsiguais se jette dans l’Isac non loin du Gué proche de la Chutenaie près du bourg de Saffré, tout près de la station de pompage.

Le ruisseau des Tertres (Saffré) en provenance des Landes (sur Saffré) se jette dans cet affluent de l’Isac en amont du village de l’Apsiguais (Saffré).

Un peu plus en amont, le ruisseau de Marignac (Saffré) en provenance de la Sangle sur Saffré, se jette aussi dans le ruisseau de l’Apsiguais après avoir reçu le ruisseau de la Grande Haie.

Le ruisseau de Beaujour (Saffré) qui passe au sud de ce village se jette dans l’Isac au bourg de Saffré.

Le ruisseau de Retoire  en provenance du sud-ouest de la Fresnelle (Saffré) se jette dans l’Isac à Retoire (Saffré).

Un relief d’une très ancienne chaîne de montagnes

Le périmètre de la Communauté de Communes de Nozay s’intègre dans le domaine varisque Ligéro-sénan du Massif-Armoricain, structuré pendant l’orogenèse hercynienne (400-300 MA). La morphologie de la région, intimement liée à son histoire géologique se présente sous la forme d’une série de rides topographiques d’orientation WNW-ESE.

Cette structuration hercynienne a abouti régionalement à la formation de petits plis (ex : synclinal de Nozay, synclinorium de Saint-Georges-sur-Loire).

Le Nord du territoire marqué par la vallée du Don, présente une dépression bocagère, essentiellement schisteuse, coupée parfois de faibles reliefs correspondant à des quartzites paléozoïques, très résistantes à l’érosion.

Cette dépression est bordée au Sud par un paysage rythmé, qui alterne des creux et des bosses orientés WNWESE, correspondant à des natures de roche différentes, et qui se traduisent par une résistance à l’érosion plus ou moins forte.

Les barres schisteuses et gréseuses briovériennes et paléozoïques, très résistantes à l’érosion marquent le paysage jusqu’à la vallée du Don. Elles forment les reliefs les plus accentués, avec un point culminant à 95 à 97 m NGF à Haut-Mérel.

Les pentes les plus fortes sont identifiées dans les secteurs incisés par les cours d’eau, dont les vallons de la Brianderie, de l’Aulnais, de la Tardivière, de la Pinsonnais, ainsi que les versants Nord entre l’Angle et la Butte.

La partie Sud du territoire est occupée par le plateau nozéen (40 à 50 m NGF) de Vay à Abbaretz, accompagné de lignes de crêtes d’orientation Est-Ouest sur la dorsale d’Abbaretz et d’une barre schisteuse et quartzite au Sud-Ouest du territoire.

Le plateau se prolonge vers le Sud-Ouest, sur la plaine de Saffré (altitude minimale de 7 m NGF) recouverte de matériaux grossiers et de limons éoliens entaillés par la rivière d’Isac et ses affluents.

Le réseau hydrographique, dense est tributaire de la structuration morphologique de la région. Les ruisseaux prennent leur source aux confins du plateau nozéen. Les cours d’eau au Nord de ce plateau, tels que la Brianderie, l’Aulnais, la Tardivière, le Sauzignac (affluents de Paradel et de Deneuzerie) empruntent un chemin préférentiel Nord, puis s’orientent WNW-ESE resserré et charpenté par les grès paléozoïques.

Les cours d’eau (Pibordel, Clégreuc, Pirudel, Blandinaie, Pas-Sicard), prenant leur source au Sud du plateau nozéen s’écoulent vers le Sud pour rejoindre la rivière de l’Isac.

Des formations schisto-gréseuses alternantes du Paléozoïques et des dépôts détritiques marins de l’Eocène.

Le territoire de la Communauté de Communes de Nozay est largement dominé sur la moitié Nord par les formations paléozoïques schisto-gréseuses alternantes de l’Ordovicien et du Silurien, intercalées dans les formations du Briovérien, affleurant dans le synclinal de Nozay. L’alternance de faciès gréseux et schisteux (argileux) conditionne en partie les types d’occupation de sols et influence certaines activités anthropiques, historiques ou encore présentes sur le secteur.

A l’extrême Nord, le granite de Lanvaux (unité des Landes de Lanvaux) est couvert de formations détritiques plus ou moins métamorphisées, à grès-quartzites, siltites, wackes, conglomérats (Groupe de Bain-sur-Oust) du Protérozoïque supérieur – ordovicien.

Les quartzites et les barres gréseuses résistantes face à l’érosion, se démarquent dans le paysage par l’alignement de buttes et de reliefs plus ou moins estompés, globalement orientés WNW-ESE, composant le synclinal de Nozay. Ces substrats gréseux et schisteux Ordoviciens (Schistes de Nozay, de la Meilleraye et d’Abbaretz), donnent par altération, des sols acides peu profonds et peu valorisables du point de vue agronomique.

Aujourd’hui certaines de ces barres gréseuses, offrant un haut topographique aux noms de lieux-dits « le Haut Mérel » à Nozay, « Boyenne » à Vay, sont devenues des sites d’implantation privilégiée pour les éoliennes.

Les grès alternent avec des formations schisteuses, qui occupent de larges dépressions bocagères, coupées parfois, de faibles reliefs. Le sol dérivé de ces anciens dépôts schisteux (argileux), chimiquement bien pourvu, dispose d’une réserve utile intéressante pour les cultures.

Les schistes, les grès et les siltites très présents sur le territoire, sous des faciès variés, plus ou moins tendres (argilites à muscovites et chlorites), sont localement métamorphisés au contact du granite de Nozay (Formation de Saint-Perreux). Cette bande d’argilites, à texture très fine, constituant une zone déprimée, est parfois surmontée par des grès et des grès-quartzites de l’Ordovicien-Silurien (Formation de Redon).

L’unité Saint-Georges-sur-Loire, est un complexe volcano-sédimentaire résultant d’une sédimentation argilo-gréseuse (formation de Fégréac) intercalés par des volcanites acide et basiques interstratifiés. Cet ensemble succède aux sédiments lagunaire et marins du Llandovérien.

La forte identité géologique du territoire est liée à sa richesse minéralogique en fer, qui en fait l’une des plus vieilles régions sidérurgiques de Bretagne. Les minerais de fer qui ont été jadis exploités correspondent à dépôts paléozoïques du grès armoricain (450 MA), ou à des faciès latéritiques beaucoup plus récents, qui témoignent d’une pédogenèse sous un climat tropical associée à une alternance de saisons sèches et humides.

Ces conditions paléoclimatiques du Tertiaire (60 MA), en altérant intensément les roches du substratum ont permis la formation d’altérites ferruginisées, comme les minerais de fer de Launay, du Tertre, du Maire-en-Nozay, du Houx-en-Abbaretz, activement exploités jusqu’au début du 20ème siècle. Ces sites historiques témoignent d’une importante activité de métallurgie au XVIe siècle.

C’est au sein de cette dernière que s’est développé le bassin tertiaire, ellipse allongée est-ouest, constituée de formations sédimentaires de l’Eocène au Plio-quaternaire.

La dernière transgression marine au Pliocène, en venant inonder partiellement le socle armoricain, a déposé des sables au-dessus du socle schisto-gréseux et volcanique du complexe de Saint-Georges-sur-Loire. Cette vaste dépression bocagère à faible relief, est caractérisée par des placages d’éléments grossiers de cailloutis perchés, sables et graviers (Font de Saffré) du Pliocène – Pléistocène, de limons indifférenciés souvent soliflué ou remanié (Plio-quaternaire), de formations lacustres marno-calcaires (Oligocène). Le dernier événement marquant de l’histoire géologique correspond aux grandes périodes glaciaires et interglaciaires, où s’est développée la plus grande partie des terrasses et des dépôts alluviaux associés. Les alluvions les plus récentes, de nature limono-sableuse à limono-argileuse constituent le fond des cours d’eau actuels et de leurs zones inondables.

https://www.cc-nozay.fr/medias/2021/09/Cahier-du-diag-4_Etat-initial-de-lEnvironnement.pdf

La topographie de la région de Nozay résulte d’un relief de type appalachien

(Texte librement inspiré de l’article Au « pays de la pierre bleue » : appréhender le relief à travers l’utilisation d’une roche (Nozay, Loire-Atlantique) visible sur https://revue.pepites44.com/2023/05/19/pierre-bleue-schiste-de-nozay-articles/)

Un relief appalachien résulte de trois étapes :

Un plissement met en place un relief différencié lors de la mise en place d’une chaîne de montagne (ici la partie de la chaîne hercynienne du Massif armoricain).

Un nivellement annule le relief précédent, faisant apparaître une pénéplaine aux dénivelés peu marqués, mettant sur le même plan des structures géologiques très différentes, des roches de nature, et de résistance, variées.

L’érosion différentielle, du fait de l’encaissement des cours d’eau, fait apparaître les roches plus résistantes en relief sous forme de crêtes dont le sommet conserve la planéité d’origine. Les roches les plus meubles sont dégagées par les cours d’eau, et forment les parties actuelles les plus basses.

Dans la région de Nozay, le dégagement d’anciennes structures plissées et la différence de résistance des roches, sont bien présentes.

Cette région se trouve à la charnière de deux ensembles du Massif armoricain, le domaine sud-armoricain, et le domaine centre-armoricain marqué par la tectonique plissée.

Le plissement, opéré au cours de l’orogenèse hercynienne (aux alentours de 340- 360 millions d’années) a affecté une série originellement sédimentaire, antérieure au plissement et composée pour l’essentiel de roches silicatées de granulométrie fine (argiles, silts, sables).

Cette série sédimentaire a été non seulement plissée mais également transformée par métamorphisme peu poussé (résultat des contraintes tectoniques et de l’échauffement de la croûte terrestre), en bandeaux de schistes, parmi lesquels donneront ensuite la pierre bleue de Nozay.

Dans le même temps, des remontées locales de magma granitique (datées à 325-335 millions d’années) s’inséraient dans la croûte, prélude à l’affleurement, après refroidissement, du granite de Nozay, à l’ouest (le Houx) et à l’est du bourg (la Ville-Foucré).

[Cette intrusion granitique, au contact des schistes de Nozay, contribuera à leur transformation, par élévation des températures notamment, mais également de la pression, en une roche plus compacte et plus résistante que les schistes ardoisiers] Ndlr.

Localisation des carrières de schiste à Nozay

L’une des conditions de mise en place du relief appalachien, la diversité de résistance des roches permettant la dissection différentielle du relief, est ainsi établie.

Se met alors en place une topographie de dissection, en lanières culminantes et dépressions

Le nord du département de la Loire-Atlantique présente bien une série d’alignements de crêtes parallèles au sommet plan, d’orientation ouest-est, et séparées par des dépressions que drainent les rivières principales, et notamment le Don et ses affluents.

Cahiers Nantais 2015 2

Une coupe géologique sur le secteur de Nozay permet de reconnaître, du sud vers le nord, la crête de Puceul, séparée par une courte dépression de la crête de Nozay, qui domine la large dépression de Jans, puis la crête de Saint-Vincent-des-Landes, séparée par une courte dépression du plateau de Lusanger.

La régularité des altitudes culminantes (aux environs de 90 m à l’est de Nozay, et près de 80 m dans la partie orientale de la forêt de Domnaiche au nord) laisse envisager une même pénéplaine, actuellement incisée par les cours d’eau, avec un relief différencié de successions de lanières et de couloirs.

Cette même surface, plus au nord-est, porte les altitudes les plus élevées du département de la Loire-Atlantique (110 m à Fercé). Élaborée sur le temps long de l’évolution géologique, elle a nivelé le relief plissé antérieur (hercynien), par des actions d’ameublissement et de décapage des roches, en grande partie produites sous conditions tropicales de climat chaud et humide, réalisées à plusieurs reprises au cours de l’ère secondaire et de la première partie de l’ère tertiaire.

La présence d’altérites ferrugineuses, contenant du minerai de fer (à teneur élevée, entre 42 et 56%) et anciennement exploitées à Nozay et Abbaretz, provenant d’une cuirasse latéritique témoigne d’une altération tropicale de la roche. Sur la base d’observations régionales, ces altérites permettent de situer la dissection de la surface par les cours d’eau à la période suivante, en l’occurrence à partir de la fin du Tertiaire, approximativement depuis 4 ou 5 Ma, et durant la totalité du Quaternaire.

Le recoupement en surface de ces roches préalablement plissées, alternant anticlinaux et synclinaux explique que l’on rencontre ailleurs des schistes analogues à la pierre bleue.

Au sommet, les grès (d’âge silurien : milieu de l’ère primaire), roches cohérentes (dures) consolidées à partir d’un sable initial et en-dessous, les argilites (d’âge ordovicien et cambrien : première partie de l’ère primaire), roches formées à partir d’argiles, consolidées mais moins cohérentes que les précédentes.

Les schistes subardoisiers de la pierre de Nozay, d’âge ordovicien sont décrits par les géologues à l’est du bourg de Nozay (les Grées, la Ville-au-Chef), comme des « siltstones micacés noir verdâtre à chloritoïdes, d’aspect massif ».

Il s’agit de roches résultant de la consolidation d’un silt [sédiments de grosseur comprise entre argiles et sables], contenant du mica, dont la teinte peut varier du vert au bleu.

La dissection de la surface se fait prioritairement aux dépens des roches les plus meubles, en l’occurrence les argilites affleurant à la faveur du bombement de l’anticlinorium de Lanvaux, en donnant l’ample dépression de Jans, large de 7 km environ, drainée par le Don.

Cette dépression est encadrée au nord par la crête de Saint-Vincent-des-Landes (60-70 m d’altitude), au sud par la crête de Nozay (plus de 90 m d’altitude).

C’est une inversion de relief : les crêtes correspondent aux points bas du relief plissé initial et sont préservées par la résistante des roches, qui leur permettent de conserver à leur sommet la planéité de la surface d’aplanissement d’origine, alors que les bombements sont réduits en dépressions dans les roches meubles.

Sur la crête de Nozay, les altitudes les plus élevées se rencontrent sur les affleurements de granite ou de quartz filonien, ou encore de quartzite, roche encore plus résistante, siliceuse (contenant du quartz), qui résulte du métamorphisme d’un grès ordovicien au contact du granite précédent.

À l’est du bourg, la moindre résistance de la roche coïncide avec des altitudes inférieures, de l’ordre de 70 m (Beaulieu). Sur les affleurements de pierre bleue, le lieu-dit les Grées est à 50 m environ.

Dans le relief appalachien, le réseau hydrographique, composé fréquemment de tronçons perpendiculaires les uns aux autres, est originellement adapté à la pente de la surface, il peut dans le détail comporter de courtes gorges.

Dans le secteur de Nozay, le drainage d’ensemble s’effectue vers l’ouest, organisé en fonction du Don qui est un affluent de la Vilaine.

Le ruisseau de Cétrais, sous-affluent de rive gauche du Don, provient de la crête de Nozay, sur laquelle il prend sa source avant de s’y encaisser sous forme d’étroites gorges, inscrites d’une vingtaine de mètres en contrebas de la surface, en recoupant des roches résistantes.

L’écoulement de tels ruisseaux au sein de roches résistantes, alors qu’il existe des terrains meubles plus faciles à surcreuser à proximité, apparaît aberrant au vu de la topographie actuelle. Mais il s’explique par le fait que, antérieurement à la dissection de la surface, le drainage s’effectuait sur la topographie plane de celle-ci, sans contrainte liée à la résistance des roches.

Ce n’est qu’au cours de leur encaissement que les ruisseaux affluents du Don ont dû, pour conserver leur tracé initial, creuser dans les roches cohérentes dans lesquelles ils commençaient à s’encaisser en fonction du niveau de base régional.

Ce dispositif est d’ailleurs incomplet puisque ces ruisseaux sont trop courts pour traverser la crête de part en part [sous forme de cluses], comme cela peut se rencontrer dans les reliefs appalachiens.

Géologie de la commune de Nozay

Géologie de la région Nozay-Abbaretz

Unités géologiques du Domaine Ligérien

Synthèse sur les Unités Géologiques du Domaine Ligérien (encadré)
 

Carte géologique montrant les deux grandes failles qui aboutissent à la Pointe du Raz… Doc CEA et Coupure de presse Ouest-France du 2/10/2002. http://www.skreo-dz.com/article-plogoff-il-y-a-30-ans-a-la-baie-des-trepasses-52222676.html
 

Le Massif Armoricain est organisé en deux blocs structuraux majeurs, les blocs médio-nord et sud-armoricain.

Ces blocs sont séparés par une discontinuité tectonique fondamentale, le Cisaillement sud-armoricain (CSA), organisé en deux branches principales, dont l’une, septentrionale, se suit de la Pointe du Raz à Angers, et l’autre méridionale, de Quimper à Pouzauges en passant par Nantes.

Du nord au sud, autour du Domaine Ligérien on observe :

Le Domaine Varisque de Bretagne centrale 1 : L’unité du sud de Rennes L’unité briovérienne de Bretagne centrale

Le Domaine varisque Ligéro-sénan (2) avec : L’unité de Saint Julien-de-Vouvantes L’unité des Landes de Lanvaux L’unité de Saint-Mars-la-Jaille L’unité de St Georges-sur-Loire-l L’unité de Péaule

Le Domaine Varisque Nantais (3)  avec : Le Sillon Houiller de Basse Loire L’unité du Bassin d’ancenis Le Complexe de Chamtoceaux L’unité des Mauges.

Extraits de : Carine Cartier. « Structure de l’unité de Saint-Georges-sur-Loire et du domaine ligérien (Massif Armoricain). Implications géodynamiques pour la chaîne hercynienne.. Géologie appliquée ». Université d’Orléans, 2002                  https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/45027/filename/tel-00001926.pdf

Le domaine ligérien  […]

Le domaine ligérien se situe dans la zone sud armoricaine et sa frontière septentrionale jouxte le domaine Médio-Nord-armoricain. Il est compris entre la Branche Nord du Cisaillement Sud Armoricain au Nord, la Branche Sud du Cisaillement Sud Armoricain à l’Ouest et la faille de Cholet au Sud.  […]

Le découpage actuel du domaine ligérien a été élaboré sur des critères structuraux grâce aux travaux du Professeur Cavet, aidé de ses collaborateurs (Lardeux, Blaise, Marchand, etc.) et de leurs élèves (Dubreuil, Diot, etc.). Actuellement, le domaine est classiquement considéré comme constitué de deux sous-domaines […] (Blaise et al. (1980) et Diot (1980)) :

– un sous-domaine septentrional – un sous-domaine méridional

Ces deux sous-domaines sont séparés par une faille majeure E-W à NW-SE, la faille de Nort-sur-Erdre, jalonnée par des formations carbonifères (Namuro-Westphallien) contenant du houiller productif. Cette faille reconnue dès les travaux de Bureau (1900), met en contact deux domaines radicalement différents dès le Paléozoïque inférieur à la fois sur les plans paléogéographiques, pétrographiques et tectoniques.

Le sous-domaine septentrional du domaine ligérien

Ce domaine est constitué par différentes unités structurales orientées WNW-ESE. Ce sont, du Nord au Sud (Lardeux et Cavet, 1994 […] :

• L’unité de Saint-Julien-de-Vouvantes (Péneau, 1929), est un bassin contenant des formations d’âge Ordovicien à Dévonien, séparé du domaine médio-Nord-armoricain par un contact faillé, et qui montre à la fois des dépôts à affinités nord armoricaine sur son flanc Nord et sud armoricaine sur son flanc Sud.

• L’unité de Lanvaux-les-Ponts-de-Cé (Chauvel, 1960 ; Chauris et Lucas, 1966) est un anticlinorium à cœur formé d’orthogneiss ordoviciens très déformés et de granites hercyniens et à flancs constitués de formations néoprotérozoïques à ordoviciennes légèrement métamorphiques. Le contact entre les unités de Saint-Julien-de-Vouvantes et de Lanvaux est la faille de Malestroit-Angers, ou Branche Nord du Cisaillement Sud Armoricain (BNCSA),

• L’unité de Saint-Georges-sur-Loire (Lucas, 1959 ; Cavet et al., 1976) est une unité originale épimétamorphique constituée par deux sous-unités séparées par un chevauchement du Sud vers le Nord (Ledru et al., 1986). La sous-unité septentrionale est schisto-gréseuse et la sous-unité méridionale est une série volcano-sédimentaire. L’unité de Saint-Georges-sur-Loire est séparée de l’unité de Lanvaux-les-Ponts-de-Cé par un contact chevauchant vers le Nord (localement appelée faille de Freigné) et est limitée au Sud par la faille de Nort-sur-Erdre et les dépôts namuro-westphaliens du « Sillon Houiller » de Basse Loire. […]

La séparation de ce domaine en deux sous-unités, une septentrionale et une méridionale repose à la fois sur des critères métamorphiques et structuraux. Les critères métamorphiques permettent de distinguer :

– un sous-domaine septentrional épimétamorphique (faciès des schistes verts) constitué par les unités de Saint-Julien-de-Vouvantes, de Lanvaux-les-Ponts-de-Cé et de SaintGeorges-sur-Loire,

– un sous-domaine méridional montrant un métamorphisme épizonal dans les unités de Mauves-sur-Loire et des Mauges et un métamorphisme méso à catazonal (faciès des amphibolites, des granulites et des éclogites) dans le complexe de Champtoceaux.

La faille de Nort-sur-Erdre séparant ces deux sous-domaines correspond à une zone d’importance majeure pour la compréhension de la géodynamique ligérienne et plus largement de la chaîne hercynienne.

La position du domaine ligérien en terme de paléogéographie doit également être mise en valeur.

Sa limite nord coïncide en effet avec la limite paléogéographique majeure du massif armoricain : limite entre le domaine médio-Nord-armoricain et le domaine sud armoricain

Extraits de : Carine Cartier. « Structure de l’unité de Saint-Georges-sur-Loire et du domaine ligérien (Massif Armoricain). Implications géodynamiques pour la chaîne hercynienne.. Géologie appliquée ». Université d’Orléans, 2002 https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/45027/filename/tel-00001926.pdf

Le Domaine varisque de Bretagne centrale constitue le nord du département.    Il est situé au plus au nord de la carte.

Il est limité sur son flanc sud par le grand accident transcurrent Quimper-Angers (encore appelé « Failles des Landes de Lanvaux) [ ou Branche Nord du Cisaillement Sud armoricain] Ndlr.

Il correspond à la partie méridionale du bloc cadomien qui affleure plus largement au nord et qui est ici masquée sous une couverture d’âge protérozoïque supérieur et paléozoïque inférieur.

Source  : Rapport final du BRGM/RP-60129-FR Identification et diagnostic du patrimoine géologique en Pays de la Loire

L’unité de Saint-Mars-la-Jaille séparée et juxtaposée de la précédente par les failles de Nozay, est essentiellement constituées de sédiments détritiques.

Elle comprend des grès, des siltites et des schistes ordoviciens (Groupe de Saint Perreux), localement métamorphisés au contact du Granit de Nozay, surmontés par des grès et des grès-quartzites attribués à l’Ordovicien terminal-Silurien (Fm de Redon).

L’unité de St Georges-sur-Loire chevauche la précédente vers le nord et constitue le flanc sud du domaine Ligéro-sénan.

Elle correspond à un puissant complexe volcano-sédimentaire, d’âge imprécis, Ordovicien supérieur-Dévonien inférieur, comprenant, une série détritique schisto-gréseuse (Fm de Fégréac) au sein de laquelle sont inter-stratifiées des volcanites acides et basiques (Fm de la Romme).

Le Domaine varisque nantais est limité au nord par le décro-chevauchement de Nort-sur-Erdre relayé vers l’Est par les failles du Sillon Houiller de Basse-Loire et au sud par le Cisaillement Sud Armoricain (CSA).

Il apparaît au sud de la carte

Plus au sud, L’unité du Bassin d’Ancenis comprend une série détritique basale peu épaisse, constituée de schistes et de grès (Fm de Châteaupanne et du Château-de-Montaigu) qui emballent localement des olistolites calcaires datés du Dévonien inférieur à moyen (Fm du Tombeau-Leclerc).

Cependant, elle est principalement formée par un puissant ensemble molassique d’âge Dévonien supérieur-Carbonifère inférieur (Fm du Culm du Bassin d’Ancenis), associant des grès, des wackes, des siltites et d’importants niveaux de conglomérats.

Source  : Rapport final du BRGM/RP-60129-FR

Identification et diagnostic du patrimoine géologique en Pays de la Loire

Extraits de : Carine Cartier. « Structure de l’unité de Saint-Georges-sur-Loire et du domaine ligérien (Massif Armoricain). Implications géodynamiques pour la chaîne hercynienne.. Géologie appliquée ». Université d’Orléans, 2002                  https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/45027/filename/tel-00001926.pdf

Structure d’ensemble du domaine ligérien

Les différentes structures reconnues dans le sous-domaine ligérien septentrional (bassin de Saint-Julien-de-Vouvantes, unité de Lanvaux-les-Ponts-de-Cé , Unité de Saint-Georges-sur-Loire et le sous-domaine ligérien méridional (unité de Mauves-sur-Loire et sa couverture cambro-ordovicienne, complexe de Champtoceaux, bassin d’Ancenis) nous permettent d’ébaucher un bloc diagramme synthétique exposant les principales déformations reconnues dans chacune des unités et les relations entre ces déformations (fig. 121). On constate donc diverses phases de déformation, pour résumer (fig. 121) :

– une déformation chevauchante ductile et synmétamorphe au Sud de la faille de Nort-surErdre marquée par les contacts anormaux entre les différentes nappes reposant sur le paraautochtone des Mauges. Il faut noter que la vergence Sud, communément admise n’est pas vraiment démontrée,

– une déformation chevauchante vers le Nord au Nord de la faille de Nort-sur-Erdre. Cette déformation, postérieure au Dévonien moyen et antérieure au Tournaisien du bassin d’Ancenis, est marquée par les contacts chevauchants entre l’unité à blocs et l’unité sans blocs de Saint-Georges-sur-Loire d’une part et l’unité sans blocs et l’unité de Lanvaux-les-Ponts-de-Cé d’autre part. La vergence Nord se manifeste également par le déversement des plis synschisteux et la cinématique vers le Nord des linéations NS reconnues dans l’unité à blocs de Saint-Georges-sur-Loire,

– des mouvements cisaillants sénestres précoces, ayant permis l’ouverture du bassin d’Ancenis sous forme d’un pull-apart sénestre le long de la faille de Nort-sur-Erdre et l’apparition de mouvements cisaillants sénestres ou vers le NW dans l’orthogneiss de Saint-Clément-de-la-Place, à proximité de la BNCSA et de ses satellites. L’âge de cette tectonique décrochante sénestre est vraisemblablement carbonifère inférieur, âge de la mise en place du complexe gréso-pélitique (« culm ») synorogénique du bassin d’Ancenis,

– des mouvements cisaillants dextres tardifs (carbonifère moyen à supérieur) le long de la BNCSA et des ses satellites et ayant permis la mise en place des granites syn-tectoniques carbonifères supérieur. Les décrochements qui ont fonctionné de façon sénestre précoce au Carbonifère inférieur ont donc rejoué de façon dextre au Carbonifère supérieur.