Des Manoirs en région de Guerlédan

Un autre Pays du Schiste : La région de Guerlédan, toujours en Haute-Bretagne, mais au centre de la Bretagne. Nous présentons plusieurs manoirs dans cette région.

Voir en bas de page, un article sur LE BATI ANCIEN RURAL dans les Côtes d’Armor, du CAUE des Côtes-d’Armor, par Pascal Antigny.

Manoir de Lisquily (Photo de Fabrice Loussouarn).

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
22530 Mûr-de-Bretagne – France

Code Insee de la commune : 22158
Côtes d’Armor [22] – Saint Brieuc – Bretagne

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5184 Lisquily (Mûr-de-Bretagne) 22530 Guerlédan

Eléments protégés :
Façades et toitures de la ferme (à l’exclusion de la grange moderne) (cad. E 82) : classement par arrêté du 13 août 1990

Historique :
Cette maison, datée 1722, a été construite pour Hervé Quiterel (inscription). Les dépendances portent les dates 1754 et 1765. Le plan est rectangulaire, du type à fonctions multiples croisées sur deux étages : au rez-de-chaussée, se trouve une salle avec porte et fenêtre très ornées et une étable avec porte à linteau et jour ; à l’étage, sont disposées une chambre et un grenier ; deux lucarnes présentent un fronton cintré ; les bouches d’aération sont ornées en façade. La construction est en moellons de schiste et grès, de couleur variée ; les baies sont en pierre de taille. La couverture a été refaite en ardoise. La qualité du décor de cette maison est remarquable et se compare à certains exemples vus sur le canton voisin de Cléguérec (Morbihan). La maison est inoccupée et forme avec ses dépendances un ensemble du XVIIIe siècle très bien préservé.

Périodes de construction :
XVIIIe siècle

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00089350/guerledan-ferme-de-lisquily

Propriété privée

Voici deux photos des années 1970-80 issues de la base Mérimée

Plus d’infos sur

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00003777

Voici plusieurs photos du Manoir tel qu’on pouvait le voir plus récemment.

Autres Manoirs de la région de Guerlédan

Manoir de Pors Braz, en 2008, avant sa restauration (voir localisation au cercle orange sur la carte du manoir de Lisquidy)

Le Manoir Maintenant sur You tube

Manoir du Pors Braz Guerlédan

LE BATI ANCIEN RURAL dans les Côtes d’Armor CAUE 22 Pascal Antigny (Extraits tirés de http://www.caue-docouest.com/dyn/portal/digidoc.seam?statelessToken=gVPnvWKFrEwtuWhTOJtScZmSSyvpaIfO4QFqAef8JLo&actionMethod=dyn%2Fportal%2Fdigidoc.xhtml%3AdownloadAttachment.openStateless)

LE SCHISTE LA MAISON DE SCHISTE

Contrairement à la légende, et bien qu’il n’ait pas sa réputation, le schiste est plus utilisé que le granite dans le bâti de pierre en Bretagne. Dans le département des Côtes-d’Armor, c’est cependant le granit qui domine.

Ceci est dû au fait que les massifs granitiques sont plus nombreux que les affleurements schisteux, d’une part, et que, d’autre part, le granite, plus solide, est préféré au schiste friable qui a la réputation de s’écraser.

Le lieu de prédilection du schiste est le sud-ouest du département, dans la région de Maël-Carhaix, Plévin, Gouarec, Laniscat, en excluant l’enclave granitique de Rostrenen.

En général, les maisons de schiste sont présentes dans tout le centre et le sud du département en deçà d’une ligne Maël-Carhaix, Corlay, Uzel, Plémet, Plénée-Jugon, Evran. Dans la partie Nord, le bâti de schiste se trouve dans des zones plus limitées. [ …]

LE MUR DE SCH1STE

Le matériau peut se présenter sous diverses formes et aspects selon les conditions de formation. Selon la température et la pression, il peut donner un matériau plus ou moins compact, plus ou moins feuilleté et permet une mise en œuvre sous plusieurs formes: dalles feuilletées, moellons compacts, petites pierres plates.

Selon les éléments qui entrent dans sa composition, le schiste peut se présenter sous de nombreuses couleurs: gamme des rouges brique (présence d’oxyde de fer), ocre, bruns, gris, noirs, verts, bleutés.

Ceci a pour conséquence une utilisation diversifiée du matériau, modifiant aspect, texture des bâtiments et des hameaux dans leur ensemble. Ainsi, selon sa forme et sa résistance, il pourra être utilisé pour les murs, encadrements d’ouvertures, chaînages dans une région, alors qu’une autre région lui préférera le bois pour les encadrements, le granite pour les chaînes d’angles. […]

Friable, feuilleté, et donc ayant un plan de fissilité préférentiel, on ne peut lui donner la forme désirée et le travailler facilement. Il en résulte une combinaison d’éléments tout-venant, de taille et forme diverses. Moellons et plaques se trouvent fréquemment dans un même mur.

Il faut cependant remarquer que dans le cas de murs en moellons schisteux, l’emploi de dalles est assez rare et elles ne servent qu’à combler les trous. Dans le cas de murs en dalles schisteuses, l’emploi de moellons est plus fréquent, car ils sont garants d’une plus grande solidité. Ils sont employés alors dans les fondations, chaînages ou incorporés à la masse du mur.

Toutefois, les utilisateurs, pour garder une unité esthétique à la construction, préfèrent construire uniquement en dalles ou uniquement en moellons. De plus, les affleurements schisteux sont suffisamment importants pour n’employer que l’un ou l’autre de ces matériaux; et on peut facilement différencier les régions de bâti en plaques et les régions de bâti en moellons. […]

Les moellons de schiste sont souvent de couleur plus claire et ne présentent pas de feuilletage. De forme régulière très souvent, et parallélépipédiques, ils s’assemblent aisément avec ou sans mortier. Les interstices sont comblés avec des cailloux plus petits.

Les plus gros blocs disponibles sont réservés pour la partie basse du mur. Le mur est ensuite élevé en superposant les dalles ou les moellons. Quand les deux sont disponibles, il arrive qu’on dispose moellons et dalles en rangées alternées. Les rangées de dalles ont pour rôle de répartir les charges quand les moellons sont disparates et ont tendance à glisser latéralement.

Cette disposition a également une fonction décorative. Moellons et dalles peuvent être mélangés quand l’unité du matériau fait défaut.

Dans certains murs, deux étapes de construction peuvent être observées : on installe des dalles de schiste épaisses ou de la pierraille jusqu’à 1,2 m. de hauteur qui servent de fondation.

Une rangée de dalles fait alors saillie, marquant la séparation entre parties basse et haute. Le reste du mur est élevé de façon habituelle. Dans ce type de mur, les matériaux ne sont pas mélangés mais groupés par affinités. […]

PARTICULARITÉS DES MAISONS DE SCHISTE

Les bâtiments construits totalement en schiste sont peu fréquents. En effet, l’utilisation du schiste appelle celle d’autres matériaux, en l’occurrence, dans les Côtes d’Armor, le bois et le granite.

Le schiste, en fonction des conditions dans lesquelles il a été formé ou de l’intensité du métamorphisme qui l’a affecté, peut présenter des qualités de solidité et de résistance extrêmement variées selon les régions. Soit c’est un matériau résistant dont on se sert même pour les encadrements, soit c’est un matériau fragile que l’on n’utilise que par nécessité et avec précaution.

Pour les encadrements, on lui préfère souvent le bois ou le granite. L’utilisation du granite et du quartz est très fréquente dans les maisons de schiste, d’une part, parce qu’ils ont l’avantage de se présenter sous forme de moellons de taille importante en comparaison du schiste se découpant en dalles peu épaisses et donc de longueur réduite; d’autre part parce que leur degré de résistance est bien plus élevé.

Ainsi on utilise souvent le granite, quand il est disponible, pour l’encadrement des ouvertures, les chaînages d’angles et les fondations. […]

Les moellons de quartz blanc, appelés localement « chaillots » sont fréquents, car ils se trouvent en filons importants dans les couches schisteuses. Leur usage permet des effets décoratifs ou symboliques en raison du contraste des formes et des teintes.

Le bois peut aussi être utilisé, mais uniquement pour les encadrements et en particulier pour les linteaux. En effet, les plaques de schiste, peu épaisses, s’écrasant facilement, on préfère utiliser une poutre de chêne. Mais, comme dans le cas des murs de pisé, les poutres servant d’encadrement sont encastrées assez loin dans la maçonnerie afin de mieux résister aux charges qui les feraient ployer à la longue.

Quant au schiste lui-même, il peut être utilisé pour un encadrement, le plus souvent dans le cas d’une ouverture étroite, formant linteau et appui uniquement. Dans ce cas, il est disposé en plaques horizontales, selon l’épaisseur, comme le reste du mur; mais il arrive parfois, à Gouarec en particulier, que la plaque soit disposée verticalement dans le sens de la largeur.

Les dalles peuvent également être disposées en arc, soit en plein cintre, soit segmentaire, au-dessus des ouvertures. Des arcs de décharge peuvent également soulager un linteau trop faible qui risquerait de casser.

Dans le secteur du schiste ardoisier, il existe aussi une autre manière d’utiliser le matériau:

En dalles rectangulaires peu épaisses de un à deux m² de surface, disposées verticalement: ce sont les murs de palis. Cette mise en œuvre était utilisée au XIXe et au début du XXe pour des habitations élémentaires d’ouvriers des carrières ou agricoles appelées loges. Les dalles sont calées en haut et en bois dans une ossature en bois, l’espace entre deux dalles et obturé par un calfeutrement au mortier de chaux. Il existait des loges entièrement construites en dalles d’ardoises, y compris la souche de cheminée. Plus couramment, la maison comporte des pignons en maçonnerie de schiste et une ou deux façades en palis.

http://www.caue-docouest.com/dyn/portal/digidoc.seam?statelessToken=gVPnvWKFrEwtuWhTOJtScZmSSyvpaIfO4QFqAef8JLo&actionMethod=dyn%2Fportal%2Fdigidoc.xhtml%3AdownloadAttachment.openStateless