Eau et Rivières
https://www.eaufrance.fr/la-biodiversite-des-milieux-aquatiques
Extraits (N’hésitez pas à aller sur le site pour plus d’infos)
La biodiversité est la diversité des organismes vivants, qui s’apprécie en considérant la diversité des espèces, celle des gènes au sein de chaque espèce, ainsi que l’organisation et la répartition des écosystèmes. Autrement dit, ce terme désigne les multitudes de formes de vie et les relations qui les lient les unes aux autres. La biodiversité des milieux aquatiques, comme des autres milieux, est indispensable pour de très nombreuses raisons.
1 . La diversité biologique à toutes les échelles
Apparu dans les années 1980, le terme de biodiversité est la contraction de “diversité biologique”. Son utilisation a été consacrée par la Convention internationale sur la diversité biologique, mise en place au cours du Sommet de la terre de Rio de Janeiro en 1992. La Convention la définit comme “la diversité du vivant à toutes les échelles”. Elle est généralement décrite à trois niveaux : au niveau des habitats et des écosystèmes, au niveau des espèces (flore, faune, champignons, bactéries, etc.), et au niveau des individus d’une même espèce (diversité génétique). …
L’espèce est l’unité du vivant la plus utilisée pour mesurer la biodiversité. Elle correspond à un ensemble d’individus aux caractéristiques similaires, capables de se reproduire ensemble, et dont la descendance n’est pas stérile. L’étude des espèces présentes dans un écosystème permet d’en déterminer la richesse spécifique, c’est-à-dire le nombre d’espèces différentes. L’autre paramètre souvent utilisé est le nombre d’individus d’une espèce donnée dans le milieu, qui correspond à l’abondance. La richesse spécifique et l’abondance sont des notions fréquemment employées pour caractériser la biodiversité d’un milieu. Toutefois, ces notions ne sont qu’un aperçu de tout ce que recouvre la biodiversité.
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La biodiversité varie selon les endroits du globe. Certaines zones vastes abritent un nombre restreint d’espèces comme les territoires proches des pôles, alors que d’autres milieux qualifiés de “points chauds de la biodiversité” en accueillent un nombre très important, par exemple à proximité de l’Équateur et des tropiques. En ce qui concerne la France, la majorité des territoires d’Outre-mer sont situés dans des points chauds de biodiversité, ce qui explique qu’on estime que 80% de la biodiversité (exprimée en richesse spécifique) du pays se trouve dans les Outre-mer.
La biodiversité se répartit de manière hétérogène entre les groupes d’organismes : les insectes constituent par exemple la moitié des 2 millions d’espèces connues dans le monde, alors que les mammifères sont seulement de l’ordre de 5 500, incluant l’espèce humaine, soit moins de 0.3% (d’après Australian Biodiversity Information Services, 2009).
Les données d’inventaire d’espèces (dont les espèces aquatiques) sont accessibles sur le site de l’INPN.
Consultez les données de plus de 178 000 espèces.
2 . Le rôle de l’évolution des espèces
La diversité biologique est le résultat du processus d’évolution du vivant. Au cours de son histoire, le monde vivant a été confronté à des changements climatiques et géographiques importants (glaciations, tectonique des plaques, etc.), ainsi qu’à des catastrophes (éruptions volcaniques, météorites, et.). À chaque fois, la vie s’est adaptée à ces changements de conditions de vie et à ces crises : les espèces ont changé, certaines espèces apparaissant alors que d’autres disparaissaient.
Le support de l’évolution est le code génétique, qui détermine l’apparition de nouvelles caractéristiques par le fruit du hasard. L’un des moteurs en est la sélection naturelle, responsable de la transmission par hérédité de certains caractères. L’évolution des espèces, à l’œuvre depuis 3,5 milliards d’années, explique aujourd’hui la riche biodiversité présente sur Terre.
L’espèce, un concept aux contours parfois flous
Les situations qui isolent des populations d’une même espèce sont particulièrement propices à l’évolution vers une nouvelle espèce. En effet, sans contact entre elles (et donc sans échanges génétiques), chaque population évolue en réponse à son environnement, jusqu’à former une nouvelle espèce. Ainsi, les îles présentent généralement une biodiversité très spécifique, puisque les espèces qui s’y trouvent n’ont pas d’échange avec les espèces des autres îles. Les espèces qui ne se retrouvent ainsi que dans une zone déterminée sont appelées espèces endémiques.
3 . Des milieux aquatiques particulièrement riches en biodiversité
En ce qui concerne les espèces aquatiques, les bassins versants agissent de la même manière que les îles : ils constituent des barrières naturelles pour ces organismes. Ainsi, les espèces exclusivement aquatiques telles que les poissons, les crustacés et les mollusques ne sont pas capables de passer, sans intervention extérieure, d’un bassin versant à l’autre. Sur le long terme, la présence d’une même espèce dans deux bassins versants différents a donc toutes les chances de conduire à l’apparition de deux espèces différentes.
Ainsi, du fait du grand nombre de bassins versants à la surface du globe, la richesse spécifique des milieux aquatiques d’eau douce est particulièrement élevée au regard de la faible surface qu’ils occupent. Ils sont le lieu de vie de 130 000 des 2 millions d’espèces connues, alors même qu’ils n’occupent qu’une infime partie du globe (d’après Balian et al., 2010).
Les milieux aquatiques abritent des espèces dites “aquatiques” : des micro-organismes, des algues, des champignons, des plantes, de nombreux insectes. Chez les oiseaux, plusieurs espèces sont totalement dépendantes des milieux aquatiques, tel le Cincle plongeur. Quant aux mammifères, certains fréquentent les eaux littorales, comme certains cétacés, alors que d’autres, dits “terrestres”, sont toutefois fortement liés aux milieux aquatiques, en particulier la Loutre d’Europe et le Castor d’Europe.
Toutefois, la biodiversité des milieux aquatiques ne se limite pas aux espèces dont la majorité du cycle de vie se déroule dans l’eau. Beaucoup d’autres espèces ont besoin de ces écosystèmes : soit qu’elles les utilisent lors de leur migration, comme dans le cas d’oiseaux migrateurs, soit qu’elles les utilisent pour répondre à certains de leurs besoins essentiels, comme différentes espèces de chauve-souris venant s’alimenter en insectes volants dans les milieux humides.
L’habitat, une notion qui désigne les lieux de vie des espèces
Les êtres vivants ont tous des besoins similaires : accéder aux aliments ou aux éléments nutritifs dont ils ont besoin pour croître, se protéger des prédateurs et se reproduire. Le milieu où évolue une espèce à chacune de ces étapes constitue son habitat. Une même espèce peut utiliser plusieurs habitats, comme c’est le cas du brochet : l’habitat des adultes est la rivière, mais l’habitat de reproduction et de croissance des jeunes brochets est la prairie inondable.
Les différents habitats d’une même espèce doivent donc être connectés pour lui permettre d’effectuer l’ensemble de son cycle de vie (en savoir plus sur la continuité écologique). Dans l’exemple du brochet, il est nécessaire que la prairie inondable soit connectée à la rivière pour que les adultes reproducteurs aillent y déposer leurs œufs, mais aussi pour que les jeunes brochets rejoignent la rivière à l’issue de leur période de croissance.
Des échanges entre les différentes populations d’une espèce sont aussi nécessaires pour garantir la diversité génétique et permettre la recolonisation des secteurs subissant une extinction locale.
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