Les Mares Claires Puceul

Historique du Site des Mares Claires à Puceul

Les prairies de fauche

Le bourg est concentré autour de la place de l’église et structuré par un réseau de routes organisé en étoile. À cette époque, pas de lagunes mais un réseau plutôt dense de parcelles bocagères. De nombreux vergers s’étendent aux abords du bourg. Le bois de la Savinais est déjà là.

Le lagunage

Le bourg s’étend, les lagunes sont creusées afin d’assurer l’assainissement des eaux usées de la commune. D’abord à l’ouest de la route départementale puis à l’est. Elles fonctionneront durant 15 ans environ. Héritage de la vaste opération de remembrement des années 70, le maillage bocager a disparu. Il laisse de vastes parcelles agricoles & des lambeaux de haies bocagères. Cette disparition de milieux, est une cause majeure de la forte diminution de la diversité de la faune & de la flore.

L’observatoire

Le bourg se densifie. Le traitement des eaux par lagunage s’est arrêté. Les lagunes ouest sont comblées et le site est replanté. Les lagunes est sont quant à elles curées et laissées en observation durant quelques années. Situées en point bas, elles se remplissent naturellement d’eau et le niveau s’y maintient bien. Petit à petit une faune et une flore locale, adaptées au milieu aquatique et aux prairies naturelles s’installent.

Un maillon de la trame verte et bleue…

Le site des Mares Claires bénéficie d’une position idéale :

  • il est connecté à la trame verte et bleue communale,
  • il se trouve en entrée de bourg, à proximité immédiate de l’ensemble des services et équipements et à la croisée de plusieurs itinéraires de randonnées.

À proximité du bourg de Puceul, d’autres «noyaux» favorables au maintien de la biodiversité sont conservés. Le bois de la Savinais, l’étang de la Rinais ou encore les Mares Claires, gravitent autour du bourg et sont de potentiels réservoirs de biodiversité.

S’ils sont relativement bien connectés entre eux grâce au réseau de haies qui ceinture l’ouest du bourg, leurs liaisons par l’est sont moins évidentes. Des liens fonctionnels existent entre ces lieux. Notamment entre le bois de la Savinais qui héberge une colonie de Chauves-souris arboricoles (Noctule commune) et le site des Mares Claires qui leur sert de garde-manger.

Une biodiversité “ordinaire”… à préserver

Les observations menées sur le site ont permis de mettre à jour la présence de plusieurs milieux naturels. C’est ce qui fait la richesse du site des Mares Claires. Ici, entre l’eau et la terre, ce sont des milieux à la fois contrastés et complémentaires qui se côtoient dans un espace plutôt restreint. Ils permettent à une biodiversité «ordinaire» pour un milieu naturel mais précieuse à l’interface des grandes cultures et de l’urbanisation, de s’y maintenir. En fonction des strates de végétation et de la proximité de l’eau, vous pourrez observer :

• le milieu arboré et arbustif, sur le pourtour du site,

• le milieu prairial, qui se trouve entre les lagunes et les haies,

• la ceinture végétale de la lagune,

• le milieu aquatique, qui correspond aux étendues d’eau.

Ces milieux sont en interaction entre eux. De nombreuses espèces animales ont besoin de cette association de milieux pour se développer et se reproduire. La libellule par exemple dont la larve vit en milieu aquatique et dont l’adulte vit et s’accouple en milieu terrestre. Venez découvrir les différentes espèces des Mares Claires à l’observatoire !

Les enjeux du site et les axes de projet

Les enjeux du site sont liés à la présence d’une biodiversité dite «ordinaire». Ces espèces animales et végétales, pas toujours visibles ou spectaculaires sont pourtant essentielles.

Au regard de ce constat, les axes de projet pour aménager le site ont été les suivants :

> maintenir l’état de naturalité des lagunes et du milieu prairial,

> ouvrir le site et le faire connaître tout en limitant le dérangement des espèces présentes, > maintenir, voire renforcer la trame des haies (strates arbustives et arborées),

> adapter les pratiques de gestion du site en réalisant une fauche tardive avec exportation des résidus de fauche.

Panneaux Type A

Le milieu arboré et arbustif

Le pourtour du site accueille des haies champêtres arbustives et arborées. Ce milieu joue un rôle majeur dans la conservation des Oiseaux et de la Faune terrestre. Le ruisseau qui longe le nord-est du site est bordé par une haie arborée composée de Chênes pédonculés. La bordure nord-ouest du site a été replantée d’un mélange arbustif et arboré afin de limiter les vues depuis la route. Les mêmes plantations ont été réalisées le long du chemin et autour de l’observatoire. A terme, ce seront ces haies et bosquets qui contribueront à la tranquillité des lagunes. Ces plantations favoriseront la nidification des Oiseaux et constitueront des refuges pour les animaux terrestres.

Le milieu prairial

La prairie s’est installée entre et autour des lagunes. À proximité de ces dernières, la prairie est plus maigre, accueillant un cortège de plantes à fleur plus diversifié où les Graminées sont assez diffuses. La présence de ces plantes nectarifères est précieuses pour les Papillons de jours, les Abeilles, etc. Dans les marges du site, la prairie est plus riche ou «grasse», plus fournie en Graminées et très pauvre en plantes à fleur. Ce type de prairie est aussi apprécié par les Criquets, Sauterelles et Grillons.

Les rives, la ceinture végétale de la lagune

Les rives des lagunes sont largement fournies de plantes de zones humides, en particulier de joncs. Cette jonchaie dense ceinture les deux lagunes. Les rives ainsi végétalisées offrent un refuge précieux pour l’Avifaune aquatique en cas de dérangement. Quand la jonchaie est suffisamment haute, les Oiseaux ne sont pas visibles du bord de la route sur une partie des lagunes.

Le milieu aquatique

Les lagunes constituent le milieu aquatique du site. Peu profonde, la masse d’eau est en grande partie occupée par des plantes hydrophytes, constamment immergées dans l’eau. Cette forêt aquatique procure refuge et ressource alimentaire pour une multitude d’animaux invertébrés (larves de Libellules, d’Ephémères, adultes de Coléoptères, de Punaises aquatiques, etc.). Les Amphibiens y fixent leur pontes, les adultes et les têtards peuvent s’y abriter des prédateurs. Beaucoup d’Insectes sont appréciés par les Amphibiens et aussi les Oiseaux insectivores qui viennent les glaner en surface quand ils émergent de l’eau.

Quatre saisons sur les lagunes

printemps mars, avril, mai

C’est la première phase de la reproduction des Oiseaux marquée par des chants matinaux, intenses et riches. La Rainette verte et les Grenouilles vertes animent très activement les nuits douces, tandis que les silencieuses Chauves-souris glanent les insectes nocturnes. Les Lézards se réchauffent volontiers aux rayons du soleil. Les premiers Papillons, fraîchement métamorphosés ou sortant de leur hibernation, profitent des premières journées ensoleillées. Puis les premières Libellules adultes émergent de l’eau. Alors que le Grillon des champs stridule dans les prairies, les autres Orthoptères sont à l’état de petites larves discrètes.

Vous pourrez observer :

  • Oiseaux : Grêbe castagneux, Poule d’eau, Pinson des Arbres, Fauvette à tête noire, Rougegorge familier, Accenteur mouchet, Hirondelle rustique, Martinet noir, Linotte mélodieuse, Chardonneret élégant, Verdier d’Europe, Rossignol Philomèle, Grive Musicienne, etc.
  • Amphibiens : Grenouilles vertes, Rainette verte
  • Reptiles : Lézard des murailles, Lézard vert – Orthoptère : Grillon des Champs

été juin, juillet, août

C’est la seconde partie de la phase de reproduction des Oiseaux. Certaines espèces réalisent leur deuxième voire troisième portée. Les Grenouilles vertes et les derniers célibataires de Rossignol Philomèle continuent de chanter la nuit et parfois le jour. Les Papillons de nuit se bousculent autour des lampadaires et régalent les Chauves-souris. Les plus jeunes Chauves-souris attendent le retour de leur mère pour la tétée alors que les plus âgées commencent à voler et à grignoter leurs premières Chrysopes vertes. À l’issue des premières chaleurs de juillet, seuls restent les stridulations nocturnes et diurnes, intenses et diversifiées, des Orthoptères.

Vous pourrez observer :

  • Chauves-souris : Noctule commune, Pipistrelle commune
  • Papillons de jour : Demi-Deuil, Petit nacré, Point de Hongrie
  • Libellules : Libellule écarlate, Anax empereur, Naïade au corps vert, Agrion élégant, Gomphe gentil
  • Orthoptères : Grillon champêtre, Grillon bordelais, Criquet des pâtures, Decticelle bariolée, Grande Sauterelle verte

automne septembre, octobre, novembre

Les oiseaux migrateurs regagnent leurs contrées chaudes. Les Chauves-souris entament leur transit en quittant leur gîte estival. La Rainette verte émet ses chants automnaux dans les haies. Mais l’ambiance sonore est dominée par les chants d’Orthoptères, surtout la nuit. Les dernières générations de Papillons se rassemblent sur les dernières plantes en fleurs (Menthe, Lierre, etc). C’est aussi la période de la fauche.

Vous pourrez observer :

  • Rassemblement des Hirondelles rustiques sur les fils électriques, le passage des Oiseaux migrateurs, l’arrivée d’Oiseaux hivernants
  • Le Grillon d’Italie

hiver décembre, janvier, février

La torpeur hivernale procure une ambiance silencieuse et inanimée aux milieux aquatiques. Alors que les Insectes sont globalement à l’état d’œuf ou de larve, les Amphibiens, les Reptiles et quelques petits mammifères hibernent. Seuls les Oiseaux d’eau et quelques Mammifères animent la surface des Lagunes, pendant que de petits Oiseaux Passereaux ponctuent le silence hivernal de leurs cris d’alarme.

Vous pourrez observer :

  • Rougegorge, Merle noir, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Canard colvert, Poule-d’eau
  • Ragondin

La vie sur les lagunes

Les lagunes attirent de nombreux animaux. Dans l’eau, sur l’eau ou bien tout autour, chacun trouve sa place et profite de cette diversité de milieux. Par exemple, le cycle de vie des Grenouilles vertes, de la Rainette verte et des Libellules se déroule dans et autour de l’eau. D’autres animaux, plus discrets (comme les chauves-souris) viennent se nourrir la nuit au-dessus des lagunes, profitant des nombreux insectes qui se trouvent à proximité du plan d’eau.

Les espèces d’Oiseaux qui fréquentent le site et dont la nidification a été constatée, soit par la présence de nids, soit par la présence de jeunes, sont le Grèbe castagneux, la Gallinule poule-d’eau et le Canard colvert.

Ecoute et observe bien : en toute saison il y a de la vie sur le site des Mares Claires !

Les Amphibiens

Le site compte trois espèces d’Amphibiens : deux espèces de Grenouille vertes (la Grenouille rieuse et la Grenouille verte) ; une Rainette (la Rainette méridionale).

Ces espèces ont un chant très puissant qui n’échappe pas aux habitants du bourg.

Le Grenouille rieuse, protégée en France, a été introduite par accident à la fin du siècle dernier dans l’Ouest de la France. Sa grande capacité de déplacement à travers les cours d’eau lui permet de s’installer dans une multitude de plans d’eau.

La Grenouille commune, dont la pêche est encore autorisée, se raréfie. La belle population de Rainette verte est une véritable aubaine sur ce site. Les lagunes sont potentiellement très attractives pour la reproduction des Amphibiens. Cependant la présence de seulement trois espèces et l’absence d’espèces communes comme la Grenouille agile et le Triton palmé témoignent d’un environnement globalement défavorable autour du site.

Les oiseaux

Au printemps 2017, 33 espèces d’Oiseaux sont répertoriées au sein ou autour du site en période de nidification ; 25 sont protégées en France, ainsi que leur milieu. Nous retiendrons en particulier la présence du Grèbe castagneux, une espèce aquatique qui compte deux couples sur le site.

Neuf espèces sont menacées ou quasi-menacées en France : le Verdier d’Europe, le Chardonneret élégant, la Linotte mélodieuse, la Bouscarle de Cetti, la Fauvette des jardins, le Gobemouche gris, l’Hirondelle rustique, l’Hirondelle de fenêtre et le Martinet noir. Ces espèces profitent sur le site des haies arborées et arbustives pour nicher, s’abriter et s’alimenter. Elles peuvent aussi exploiter la prairie, le milieu aquatique et sa rive végétalisée pour s’alimenter.

Focus sur le Grèbe Castagneux

Le Grèbe castagneux : un oiseau nicheur sur le site.

Le Grèbe castagneux est une espèce protégée, sa protection s’étend à l’habitat nécessaire à sa reproduction, ici, les lagunes. Ces dernières accueillent chacune deux nids (donc deux couples). Les premières nidifications peuvent débuter dès la fin du mois de mars et les jeunes peuvent être observés jusqu’au début du mois d’octobre. La conservation de l’état de naturalité des lagunes, d’un milieu refuge tel que la ceinture végétale et d’un certain niveau de tranquillité permettent de maintenir la reproduction des couples de Grèbe castagneux.

habitudes, cycle de vie

Le grèbe castagneux aime les cours d’eau à faible débit et les plans d’eau calmes.

La femelle pond ses oeufs d’avril à juillet. Le temps d’incubation varie de 20 à 27 jours. Ce sont les deux parents qui assurent la protection et l’incubation des oeufs. Il a besoin de végétation pour dissimuler son nid.

habitudes alimentaires

Il se nourrit de petits animaux aquatiques (principalement des mollusques et des crustacés). Pour nourrir ses petits il recherche des larves d’insectes et d’invertébrés aquatiques.

Focus sur les Odonates

Les Odonates

Larves redoutables l’hiver et au début du printemps, chasseurs aériens efficaces une fois adulte, les Odonates se nourrissent d’autres invertébrés, voire de têtards ou de petits Poissons. Les Libellules ou Anisoptères (grandes espèces aux ailes antérieures différentes des ailes postérieures), et les Demoiselles ou Zygoptères (petites espèces aux ailes antérieures et postérieures similaires) peuvent exploiter les lagunes pour leur développement larvaire. Une fois adulte, elles peuvent se nourrir des autres Insectes qui fréquentent le milieu aquatique mais aussi des espèces terrestres occupant la prairie ou la haie aux alentours. Elles peuvent à leur tour être mangées par les Oiseaux insectivores. Comme le Grèbe castagneux et les Amphibiens, les Odonates sont emblématiques de l’intérêt faunistique du site des Mares Claires.

Focus sur la Grenouille verte

Dans nos régions, la reproduction des Grenouilles vertes (Pelophylax sp.) ou de la Grenouille commune (Pelophylax kl. esculentus) intervient au printemps. L’accouplement se déroule dans l’eau. Les oeufs sont entourés d’une enveloppe gélatineuse. Les pontes sont ainsi regroupées et flottent comme des petites bouées à la surface de l’eau, cachées dans les plantes aquatiques. L’embryon se développe durant une dizaine de jours dans son oeuf. Puis il en sort et s’accroche avec une petite ventouse sur une plante aquatique. Il va encore se transformer pour arriver au stade de têtard (c’est la larve de la grenouille). Le têtard vit, se nourrit, se développe dans l’eau. Petit à petit il va se métamorphoser : ses pattes arrière poussent… puis ses pattes avant. Sa queue rétrécit. Son système respiratoire change aussi : les poumons deviennent fonctionnels alors que les branchies qui lui permettaient de respirer sous l’eau disparaissent. Tu reconnais maintenant la grenouille dans sa forme définitive !

Il aura fallu environ 4 mois pour que l’oeuf devienne un grenouille.

Panneaux Type B

Les Insectes

Les Insectes constituent une classe très vaste et diversifiée d’animaux. Pour appréhender les enjeux entomologiques d’un site, quelques groupes relativement faciles à aborder sont étudiés : les Rhopalocères (Papillons de jour), les Odonates (Libellules et Demoiselles) et les Orthoptères. À l’occasion d’un seul relevé printanier, 27 espèces de ces Insectes sont répertoriées. Ce n’est qu’un aperçu. Aucune n’est protégée ou menacée. Mais ce type de cortège n’est désormais plus observable dans un jardin privé ou public, autour d’un étang de pêche, dans une culture ou dans une prairie cultivée. Tous ces espaces qui occupent la majorité de notre environnement sont invivables pour eux. La lagune et ses prairies maigres permettent d’observer le Tircis, le Fadet commun, le Myrtil, le Demi-Deuil, le Petit Nacré, le Point de Hongrie, l’Hespérie du Dactyle, Le Gazé, la Piéride du Chou, la Piéride de la Rave, la Piéride du Navet, l’Azuré de la Bugrane, le Grillon champêtre, le Grillon bordelais, le Criquet des pâtures, la Decticelle bariolée, l’Anax empereur, l’Orthétrum réticulé, la Libellule écarlate, le Sympétrum strié, l’Agrion porte-coupe, l’Agrion élégant, la Naïade au corps vert, l’Agrion mignon, le Leste verdoyant, le Leste brun, le Gomphe gentil… et sans doute de nombreuses autres espèces !

Les Chauves-souris

Les Chauves-souris, Mammifères volants, restent à l’abri le jour dans des gîtes anthropiques (constructions humaines) ou sylvestres (dans les arbres, dans les loges de Pics, dans les fissures ou derrière les bourrelets de cicatrisation, etc.). Mais la nuit, elles sortent chasser les Insectes, se localisant grâce aux échos de leurs cris ultrasoniques.

Sur le site des Mares Claires, au moins quatre espèces viennent se nourrir, ou s’abreuver : la Noctule commune, la Pipistrelle commune, la Pipistrelle de Kuhl et le Murin de Natterer. Le phénomène le plus remarquable est la chasse au crépuscule et à l’aube de plusieurs spécimens de Noctule commune. Un relevé effectué en 2017 a permis de découvrir que ces animaux arboricoles sortaient le soir d’un arbre situé non loin de la lagune, et y retournaient le matin. La colonie loge en fait dans plusieurs arbres du petit boisement communal, à proximité du bourg (le bois de la Savinais). Les colonies connues de Noctule commune, espèce menacée en France, sont rares en Loire-Atlantique. Ainsi, un enjeu de conservation important associe le boisement au site des Mares Claires.

Documents extraits de Dossiers de Présentation du projet de réhabilitation des Lagunes de Puceul.

Merci pour son aide à Mme Bontems Adjoint administratif de la Mairie de PUCEUL