Marie Auray par Mimi sa Petite fille

Témoignage d’aînés par Mimi (Portrait de Samuel Baron)

Marie Auray, née vers 1880, par Mimi sa petite fille

Ma Grand-mère, elle me promenait partout, elle avait une mémoire du tonnerre. Elles connaissaient tous les gens de Puceul et leurs dates de naissance. Toute petite, elle était à Toubriant.

Elle allait à l’école à pieds, et mangeait comme beaucoup d’autres sous le Préau de l’école.

Elle étudiait bien. Elle a eu son certificat d’études à onze ans.

Plus tard, elle a tenu avec Pierre Baguet, son mari, la ferme du bourg où habite actuellement Paul Carcouët.

Ils élevaient des vaches, pas plus d’une dizaine, sur des terres de Mme Bricaud.

Ma grand-mère était une grande femme, sur la photo, elle est habillée de noir, tout près de son chien à la porte du jardin.

Ma grand-mère a eu trois enfants, Pierre, Louis et Prosper.

Tonton Louis était parti habiter St Emilien de Blain, il est mort à 93 ans.

Il ne faisait pas la terre, il n’aimait pas cela.

Il tenait un café et sa femme tenait l’épicerie à St Emilien. Il y avait un syndicat pour les engrais.

Il avait une voiture et c’est lui qui emmenait Mme Bricaud en auto avant qu’elle ait le permis. Ses filles étaient cocassières, elle ramassait le beurre, les œufs dans les fermes de la région de St Emilien et vendaient de l’épicerie. A Puceul, Louis Robin faisait la même chose, il était aussi cocassier !

Tonton Prosper est mort à une vingtaine d’années de la tuberculose, comme beaucoup, dans le bourg de Puceul, juste après la guerre.

Sur l’autre photo, ils sont dans les vignes à Pierre Cossard, qui était situées en face du château appartenant autrefois à Mme Bricaud.

Au premier plan, ma grand-mère, Marie Auray mariée avec Pierre Baguet. Derrière elle, Marie Bioret, et à côté d’elle, Marie Judalet, née en 1930. Au centre Pierre Cossard né en 1927 ou 1928 et derrière, Pierre Baguet, mon père qui aidait à vendanger comme voisin du bourg.

À l’époque, on allait les uns chez les autres pour aider à vendanger. Devant lui Théophile Carcouet, originaire de la Coindière, le père de ma mère, et à ses côtés Gabriel Guillemin, né en 1929, commis à l’année chez mes parents.

Quand on faisait les vendanges, on mangeait chez Pierre Cossard, c’était une sacré fête. Pour vendanger la parcelle, il fallait une bonne demi-journée, cela dépendait du nombre de vendangeurs.

C’est la vendange de la vigne à Pierre Cossard qui habitait le bourg de Puceul dans la rangée de Maisons qui appartenaient aux Cossard sur la Place de l’église. Il n’y avait pas bien des sillons.

Le raisin récolté, c’était du Baco ou de l’Oberlin qui produisait un vin rouge très foncé et très alcoolisé.