Visite des Archives départementales du 16 Février 2023
La visite des Archives départementales permet de découvrir des métiers différents (archivistes, relieurs…), des magasins spécifiques de conservation des archives, le laboratoire de restauration et de reliure, de beaux hôtels particuliers chargés d’histoire… Un voyage dans le temps et les espaces.
Créée au moment de la Révolution, comme dans chaque département français, cette institution rassemblait à ce moment-là un fonds constitué à l’origine par le dépôt des archives de la chambre des comptes de Bretagne. Le palais de la chambre des comptes devenu, l’hôtel de préfecture de la Loire-Atlantique abritait alors les archives depuis la construction du bâtiment par Jean-Baptiste Ceineray à la fin du XVIIIe siècle.
En 1898, le musée d’archéologie installé jusqu’ici dans la chapelle de l’Oratoire déménage pour le Palais Dobrée, les archives départementales prennent leur place dans la chapelle. 3 000 mètres linéaires (du fonds judiciaire principalement) y sont installés sur une hauteur atteignant 10 mètres accessibles par des coursives et escabeaux, sans aucune sécurité.
Le reste des archives est entreposé dans d’autres endroits (caves de l’assistance publique, postes de polices municipaux, sous-sols divers) dans des conditions non appropriées ne pouvant garantir la conservation optimale de documents anciens.
Au début du XXe siècle de nombreux documents viennent enrichir les archives départementales : les registres d’état civil antérieurs à 1800, les archives des sous-préfectures et tribunaux supprimés et les dossiers produits par des administrations. La place manque rapidement, les fonds sont entreposés jusque dans les couloirs. Devant cette situation, une commission est créée en 1911. Celle-ci constate alors les risques liés au vol, à la dégradation, à l’incendie et aux accidents pour le personnel. Elle adopte donc le principe de la construction d’un nouveau bâtiment.
Le projet, suspendu par la Première Guerre mondiale, est repris en 1922. Le terrain, situé rue de Bouillé sur la rive droite de l’Erdre, est acquis en 1928, et les plans du dépôt sont élaborés par l’architecte René Ménard en 1930. Trois ans plus tard un bâtiment est inauguré. Cette construction dédiée à la conservation des archives est, pour l’époque, parmi les plus modernes et les plus fonctionnelles. Il comprend un bâtiment de conservation sur six niveaux (soit une capacité de stockage de 10 000 mètres linéaires). S’y ajoutent sept « petits cabinets pour les collections particulières » dédiés aux archives privées, une vaste salle de lecture, une salle de conférence et d’exposition1.
En 1922, le département de la Loire-Atlantique décide du transfert des Archives départementales installées jusqu’ici dans la chapelle du Palais Dobrée.
En 1927, le département se porte acquéreur auprès Mme Dupavillon, de l’hôtel Gueudet Moreau-Dupavillon, hôtel particulier situé à l’angle des rues Bouillé/Distillerie, construit entre 1870 et 1886 sur une parcelle du lotissement de la Carterie, pour le compte d’Alfred Gueudet, « fabricant de registres ». Celui-ci l’avait cédé en 1886 à Pierre Moreau, la père de Mme Dupavillon. Ce bâtiment conserve toujours alors sa riche décoration intérieure, notamment son hall avec escalier et rampe en ferronnerie, ses deux salons ornés de boiseries peintes et décorées de putti, ainsi que plusieurs plafonds peints.
D’après des articles de Wikipedia sur la rue de Bouillé et ADLA44
C’est dans le parc de la propriété Gueudet que l’architecte René Ménard fit construire entre 1930 et 1933 un bâtiment dédié à la conservation des archives donnant sur la rue de la Distillerie. Trente ans plus tard, l’architecte Maurice Ferré fit construire un silo situé dans le prolongement du bâtiment conçu par Ménard.
En 1974, le département achète la propriété Lafontaine Saint-Royre (voisine de l’hôtel Geudet), dont l’hôtel particulier construit peu après 1870 pour le compte de Jules-Marie Lafontaine, cogérant d’une maison de commerce de draperies avec Alfred Gueudet), trônait au centre d’un vaste parc. La bâtisse, édifiée donc en retrait de la rue de Bouillé, était accessible par l’intermédiaire d’un perron à double escalier, tandis le hall dallé de marbre blanc commandait l’accès aux pièces de réception lambrissées d’acajou. Lors des travaux d’agrandissement conduits en 1980 par l’architecte Paul Ferré (fil de Maurice Ferré), l’hôtel ne put être intégré au projet et fut dont rasé en 1981. Malgré la construction du nouveau bâtiment administratif et d’accueil du public, le parc aménagé à la fin du XIXe siècle, planté de végétaux « exotiques » comme les séquoias géants, les magnolias et les camélias, fut en grande partie conservé.
À la fin des années 1990, le taux de remplissage des magasins de conservation devint très important et les réserves de stockage furent donc limitées. De plus, l’augmentation de la fréquentation de la salle de lecture, la rendit trop exigue pour le public, elle était également inadaptée aux nouvelles techniques de communication. Trop à l’étroit, les conditions de travail des agents devaient en outre être améliorées. Après sept années d’études, les travaux d’extension peuvent enfin débuter en mars 2005. L’architecte parisien Bruno Gaudin, associé au bureau d’études nantais OTH ouest (Iosis), mène à bien le chantier qui prend fin en 2008. L’espace de stockage et de conservation passe ainsi de 31 000 à 57 000 mètres linéaires, la salle de lecture de 82 à 130 places, la salle de conférence de 25 à 100 places, les salles d’animation éducative de 24 à 45 places et la salle d’exposition de 100 à 380 m2.
Visite des Archives départementales du 16 Février 2023