Le Château de la Riallais (Marsac/Don)

Le Patrimoine du territoire
Le Château de La Riallais à Marsac-sur-Don
Le Château de la Riallais a été bâti à partir de 1910 par Emerand Pierre Marie Bardoul (1863-1934) fils de Julien Bardoul (1817-1888) et d’Amélie Henry (1828-1910), époux de Paule Marie Louise Leroux (1868-1954). Emerand Bardoul, licencié en droit, était avocat au barreau de Saint-Nazaire, maire de Marsac (1900), conseiller général (1918), Chevalier de la légion d’honneur (1930).
Il a entrepris cette construction sur la propriété de sa famille maternelle, la famille Henry . L’ancienne demeure (1425) fut alors amputée de sa partie ouest.


L’architecte qui a réalisé les plans et suivi la construction jusqu’à son achèvement en 1914, est Joseph Henri Nau (1871-1966), le petit-fils de Théodore Jacques Nau (1805-1865), architecte diocésain,
qui a construit à Nantes, le grand séminaire, aujourd’hui, le lycée Eugène Livet.
Après ses études à Paris, Joseph Henri Nau a exercé sa profession à
Nantes ( architecte des hôpitaux civils). Il a collaboré avec le très célèbre architecte d’origine nantaise, Georges Lafont (1847-1924), notamment à des chantiers de villas à La Baule ( Nam ky, Fauvette)
Des entreprises nantaises ont assuré la construction simultanée de l’habitation et des dépendances (garage, sellerie, chenil, poulailler).
L’habitation comporte quatre niveaux : des caves semi-enterrées, un rez-de-chaussée, un premier étage et un second étage partiellement sous les combles ( côté sud).


Le côté spectaculaire de l’édifice tient à la composition même du bâtiment avec une multiplicité de formes et des imbrications de volumes : avant-corps à pans coupés, pavillon d’angle, tourelle, mur pignon à gâble.


Cela tient aussi à la variété des percements : percements à tableaux
moulurés, ouvertures à linteau droit, surmontées d’arc de décharge, ouvertures à linteau cintré ,baies jumelées à meneau, une verrière, un oeil de bœuf.
Les enchevêtrement de toitures ajoutent encore de la complexité à
l’édifice: un toit à l’ impériale avec bulbe, un toit à pyramide avec pointe de diamant, des croupes pentues avec coyaux sur lesquelles s’inscrivent des lucarnes maçonnées à gâble sur la façade Nord , des lucarnes en bois à double versant et des lucarnes rampantes sur la façade sud.
Sur le toit une terrasse en zinc offre un point de vue sur la vallée du Don ( côté Nord).


Cette juxtaposition d’un grand nombre d’éléments architecturaux riches et variés est caractéristique du style baroque. Celui-ci est particulièrement affirmé sur les façades est et sud.
Pour rendre l’effet prestigieux encore plus sensible, le concepteur a eu recours au vocabulaire architectural classique qui se retrouve dans des éléments de décoration tels que : les moulures, droites et rampantes, la corniches à modillons, les consoles, le pinacle…
Les matériaux utilisés proviennent de la région, la gamme choisie est
celle du bâti local et les techniques de mise en œuvre traditionnelles.
La maçonnerie est constituée principalement de moellons de Vay, disposés régulièrement en assises horizontales, jointoyées au mortier de chaux grasse et de sable de carrière.
La pierre de Langon, issue des carrières de la plaine de Luçon et de
Fontenay-le-Comte se retrouve dans les ornements de façade : encadrements de fenêtres, corniches, balustres d’escalier ( marches en granit).


Cette pierre calcaire blanche est un matériau de choix qui a fourni la
pierre de taille de nombreuses églises, châteaux et manoirs de la région.
La toiture a été réalisées avec des ardoises « premières carrées » provenant des carrières d’Angers.
Des motifs géométriques en ardoise, agrémentent les imposantes cheminées de briques.
Le ciment de Portland a été utilisé pour le dallage de la cave
Les menuiseries , parquets, boiseries sont en chêne.
Si le souci de la qualité a présidé à cette construction, celui du confort n’était pas absent puisqu’un chauffage à vapeur à basse pression avait été installé dans une partie de l’habitation.
Claire Bardoul avec le concours de l’architecte DPLG, Laurent Jaulin.