Manoir de Bohallard Puceul

Le manoir de Bohallard.

Manoir de Bohallard (Puceul) Histoire et Architecture : Texte T. Patouillère (2017)

Bohallard s’écrit Bohalard avant le XIXe siècle voire aussi Bohalart . On le désigne alors sous le nom de château de Bohallard.

Dans les actes de 1881, on parle du Vieux Bohallard afin de le distinguer du Château (neuf) qui sera construit vers 1830.

Histoire de Bohallard

L’hypothèse la plus couramment retenue est que le bâtiment primitif daterait du 13e siècle et serait désigné comme « Maison de remarque dans un texte ancien »et « maison noble » dans un autre.

Bohalard est une très ancienne seigneurie avec droit de Basse et Moyenne justice.

Certains voient dans Bohallard, le bois des Allard. On sait que la région de Nozay était très boisée, par contre il ne reste aucune trace à ce jour d’une famille Allard.

Evolution de la construction.

Le bâtiment actuel porte la signature de différentes époques. Les propriétaires successifs ont apporté des modifications au gré de leur fortune, au gré de leurs besoins.

Partie la plus ancienne.

La partie la plus à gauche (Façade sud) est sans conteste la plus massive. Les murs sont épais et portent en eux la solidité de leur temps.

Cette partie comporte un étage.

Au rez-de-chaussée, nous pouvons distinguer ce qui reste d’une ancienne fenêtre à meneaux aujourd’hui transformée en porte-fenêtre.

Des éléments distinctifs tels que le linteau et les jambages chanfreinés renseignent sur les proportions de la fenêtre originelle, des traces de sciage sont encore visibles.

Plus à droite se tient la porte d’entrée, qui est manifestement remaniée. Les proportions sont assez imposantes pour un bâtiment de cette époque ; tout porte à croire que l’ancienne porte a été agrandie.

On retrouve d’ailleurs un grand linteau en accolade sur la partie centrale du bâtiment, sur la porte dite de service, qui pourrait être un réemploi de la porte d’origine.

A droite une petite fenêtre est là pour donner du jour, elle était défendue par un barreau.

La porte d’entrée donnait directement autrefois dans la Salle Basse.

Or un mur en pierre maçonné à la terre, donc sûrement avant le XIXe siècle, a été élevé à gauche quand on entre.

De sorte que l’entrée soit différenciée de ce que l’on appellerait plus communément aujourd’hui la salle à manger.

C’est une évolution architecturale postérieure qui s’inscrit plus dans les XVIIIe XIXe siècles, où l’on va distinguer, hiérarchiser la destination des pièces.

Autre preuve de la modification, le mur malgré son épaisseur n’est pas porteur, en effet une imposante poutre en chêne accolée à celui-ci a la lourde tâche de supporter une partie des solives.

Toujours dans l’entrée, à droite, nous distinguons dans le mur un linteau dans la maçonnerie. Peut-être s’agit-il des restes d’un passe-plat comme il était de coutume dans ses constructions entre la salle basse et la cuisine ?

Dans la salle basse, une imposante cheminée faite en schiste et ornée d’un Blason fait face aux arrivants.

Le linteau est fait dans une seule pierre, le blason étant taillé dans la masse.

Malheureusement, le blason a été buriné sûrement à l’occasion d’un changement de propriétaire.

A l’arrière, sur la façade Nord, nous distinguons, la tour d’escalier massive, une fenêtre aux proportions XIXe siècle et à l’étage une petite fenêtre de guet, se cachant dans la jonction entre la façade et l’arrondi de la tour.

Nous savons que jusqu’en 1967, il y avait un cellier en pierre qui était adossé à la façade arrière.

Nous avons plusieurs photographies qui montrent l’état à la fin des années 1940.

Ce cellier a été démonté par l’agriculteur de l’époque.

Ceci explique l’anachronisme de la fenêtre, qui comporte un linteau en chêne et ne cadre pas avec la qualité de construction du bâtiment.

Cette fenêtre était en réalité une porte de communication qui a été rebouchée dans sa partie basse au démontage du cellier.

Découverte.

En faisant des travaux d’assainissement pour le passage d’un drain, quelle ne fut pas notre surprise de découvrir à 40 cm de profondeur une petite fenêtre en pierre, complète comportant le linteau en accolade, les jambages, l’appui, ainsi que le barreau de défense et tout cela dans un état de conservation très satisfaisant.

 L’hypothèse la plus probable est que les ouvriers, à la construction du cellier (au XVIIIe XIXe siècle ?), ont démonté la fenêtre et l’on jetée dans le remblai des fondations car trop petite.

A noter que le dessin de l’accolade est exactement le même que celui de la porte de service et que le dessin des jambages, de l’appui correspond à d’autres pierres de réemploi utilisées dans le bâtiment.

La tour

C’est elle qui dessert les deux niveaux.

D’allure massive, elle ressemble à une tour de défense.

Au rez-de-chaussée la porte donne sur le jardin. Il y a seulement deux petites fenêtres défendues par de solides barreaux en fer forgé.

Si l’on prend en compte la petite fenêtre de guet du palier, on verra que l’on pouvait surveiller l’arrière de la maison dans les trois directions.

C’était donc un point de surveillance en ces temps troublés.

 A l’intérieur l’escalier à vis, repose sur un noyau central, les marches sont en schiste et s’enfoncent dans l’épaisseur du mur.

L’escalier dessert la chambre à l’étage et au niveau supérieur les combles, aujourd’hui une chambre.

Au 1er étage, on sort de la tour par une porte qui visiblement a été modifiée car son appareillage de pierres est monté à la terre et chaux, alors que le reste du mur est monté à la terre.

Le seuil est en schiste et comporte une rainure dans laquelle la porte en bois pouvait s’encastrer, il en va de même pour l’entourage en chêne de la porte, cette dernière n’étant pas parvenue jusqu’à nous.

Il reste néanmoins l’emplacement des gonds et de la fermeture.

Par cette porte nous entrons dans une pièce aujourd’hui divisée en chambre, salle d’eau, toilettes.

A l’époque, il devait s’agir d’une grande et même chambre.

La fenêtre de guet comporte deux cous-sièges taillés dans la pierre.

La chambre possède une fenêtre qui donne sur la cour au Sud.

Les jambages sont chanfreinés, la traverse est sciée.

Il y a deux cous-sièges taillés dans le schiste avec toutefois plus de soin que sur la fenêtre de guet.

Le fenêtre de la salle de bain a vu sa traverse sciée donnant à la fenêtre son aspect actuel.

Les corbeaux de la tour.

A l’extérieur de la tour, quasiment en appui sur la façade arrière de la partie centrale, nous pouvons distinguer deux corbeaux sortants du mur de la tour à hauteur du premier étage.

Un trou dans la maçonnerie laisse penser qu’une pièce de bois ?, pouvait être fichée dans ce mur.

Nous pouvons formuler deux hypothèses.

 Il pourrait s’agir soit de latrines en encorbellement soit des restes d’une ancienne galerie en encorbellement.

 Les travaux ultérieurs permettront peut-être de répondre à ces questions.

La partie centrale du bâtiment.

Cette partie a été fortement remaniée, comme le laisse supposer l’allure générale et les proportions.

Sur la façade, nous distinguons une porte d’entrée (dite de service) et de part et d’autre deux fenêtres assez grandes. A gauche, la cuisine avec sa cheminée monumentale et à droite une autre pièce avec une grande cheminée pour l’instant inaccessible car murée.

Au premier niveau, nous trouvons une lucarne en pierre, qui était autrefois fermée par un simple volet de bois.

L’appui de la fenêtre est une belle pierre de réemploi chanfreinée.

Cette partie du bâtiment étant plus basse d’un étage que la partie plus à gauche, nous pouvons distinguer le conduit de cheminée de la cuisine en appui et c’est là une particularité à l’extérieur du mur.

Ce qui apparemment est une très ancienne façon de faire.

 Le conduit étant normalement pris dans l’épaisseur du mur. Pourquoi ce choix ?

Par ailleurs, lors de la réfection de la tête de cheminée et de la dépose de l’enduit du mur, nous nous sommes rendus compte que le bâtiment avait été surélevé, peut-être d’un étage au XVIe siècle ?

Voir la cohabitation des linteaux en accolade du XVe siècle et des fenêtres chanfreinées plutôt XVIe siècle.

A l’arrière, la partie centrale comporte deux fenêtres et une ligne en coup de sabre qui laisse à penser que le bâtiment a été rallongé d’une pièce supplémentaire à partir de la cuisine.

Les deux fenêtres sont en pierres de réemploi (linteaux et appuis). Ces pierres sont chanfreinées et possèdent des traces de grilles de défense.

Les écuries

Elles correspondent à la partie la plus à droite en venant de la cour.

La charpente est en chêne de réemploi.

Cette partie en forme de L est en cours de restauration.

Depuis l’arrière du bâtiment, nous pouvons distinguer les rallongements successifs opérés au nombre de trois. Les pierres sont montées à la terre donc forcément avant le XIXe siècle.

A remarquer que cette partie est déjà présente dans le cadastre Napoléonien de 1811.

Les deux grandes ouvertures de 2m30 x2m (dont une est aujourd’hui murée) laisse penser à un usage de Charreterie.

Elles étaient fermées par de grands volets en bois (gonds encore présents dans la maçonnerie).

Tandis que la partie plus à gauche servait certainement d’écurie.

Manoir de Bohallard (19 02 2018) Visite de Jean-Claude Meuret

Visite des extérieurs du Manoir commentée par Thierry Patouillère et sa femme , propriétaires du manoir.

Copyright François Kammerer

Présentation du Manoir avec la façade ornée de Baies avec linteaux accoladés, de Baies avec entourages chanfreinés, meneaux horizontaux disparus.

Le conduit de cheminée du pignon Est est débordant.

Ces ouvertures témoignent d’un manoir existant au XVe ou XVIe siècle.

Présentation de la couverture à pureau décroissant en ardoise d’Angers.

Vue de la Tourelle d’escalier du XVIe siècle.

Présence d’un terre plein bordé d’arbres en surplomb de la prairie qui s’étend derrière le manoir. Celle-ci pourrait avoir été le lieu d’un miroir d’eau se prolongeant jusqu’à la route d’accès.

Enigme des corbeaux de 30 cm dépassant de la Tourelle à 2M20 de hauteur à gauche de la porte d’entrée.

Entrée à l’intérieur du manoir.

Vue de la Cheminée (sur pignon Est) avec Manteau en schiste reposant sur des corbeaux moulurés.

Vue de l’intérieur de la porte d’entrée (ouverture inverse de celle qui existe actuellement). Présence d’un passe-plat dans le mur séparant les deux salles.

Présence d’un mur finement appareillé mais néanmoins réalisé postérieurement pour séparer en deux la salle basse (en témoigne l’imposante poutre traversant en largeur la salle basse rendant inutile le rôle porteur de ce mur).

Présentation de l’autre cheminée dans la salle basse (en pignon ouest du manoir).

Copyright François Kammerer

Selon Yohann Gourdon, lors d’une précédente visite, le manteau aurait été reculé et les corbeaux diminués en longueur (rupture dans l’alignement de la moulure, aspect martelé des corbeaux semblant avoir été diminués)

Cette cheminée possède sur le manteau un écusson martelé dont il apparaît difficile de distinguer la forme de la silhouette martelée.

Vue de l’intérieur de la tourelle d’escalier avec le magnifique escalier à vis en pierre de Nozay.

Les « corbeaux » dépassant à l’extérieur de la tourelle apparaissent comme ne pouvant certainement pas être les témoins d’une ancienne latrine.

L’hypothèse de vestiges de corbeaux de cheminée semble se confirmer.

La présence d’une baie aux embrasures contredisant la possibilité de la présence contemporaine de la tourelle d’escalier semble indiquer une construction de celle-ci postérieure à celle de cette baie qui pourrait-être antérieure au XVe siècle.

Présence de cou-sièges mutilés devant l’embrasure de cette baie indiquant la nécessité de voir au loin (au delà de la portée actuelle masquée par la tourelle d’escalier).

Présence de cou-sièges mieux conservés devant l’embrasure d’une baie de la façade sud.

Sortie à l’extérieur pour visiter les abords d’une pièce d’eau

A proximité de la pièce d’eau, présence d’une construction anthropique qui ressemble fort à une ancienne motte.

A confirmer par la recherche des noms des parcelles sur les registres d’état de section du cadastre de 1811.

Bohallart (Recherche de l’Historien Yohann Gourdon en 2018)

La première mention de Bohallart se rencontre dans un vieil inventaire du XVIe s. des archives des seigneurs de Châteaubriant, mention confirmée par une autre source de même type1.

Un dénommé Pierre de Laval, certainement noble, rend aveu le 4 mai 1411 à Jean II de Rieux maréchal de France et seigneur de Nozay, pour son hébergement2 de Bohallart et autres revenus en la châtellenie de Nozay.

Si à cette date la majeure partie de la paroisse de Puceul dépend de la seigneurie de Saffré, quelques terres relèvent d’autres seigneuries, comme Bohallart et la Couesnetière, dépendantes de celle de Nozay. On peut donc pour l’instant simplement dater l’origine de Bohallart à la fin du XIVe s.

Les enquêtes menées par l’administration ducale en 1424 et 1444 à Puceul, dites de réformation de la noblesse, destinées à dénombrer les sujets exempts d’impôt et à réajuster la taxation de chaque paroisse, mentionnent à ces dates les lieux nobles de Puceul et leurs propriétaires.

Tous ces propriétaires ne sont pas forcément nobles, mais peuvent exercer des charges qui leur confèrent des privilèges, comme c’est le cas pour Pierre de Monnoel, procureur de Saffré.

Celui-ci ne possède sur Puceul en 1424 que l’hébergement appelé le Herbert. Les noms de Monnouel et Herbert n’apparaissent plus dans l’enquête de 1444. L’information tirée du Nobiliaire de Potier de Courcy, selon laquelle Pierre de Monnouel serait seigneur de Bohallart et de Beaujouet vers 1427 est à prendre avec précaution3.

Il est douteux, au vu de ce qui suit, et sans preuve formelle, que Bohallart ait été aux mains des Monnouel4. Il faut aussi rejeter, sans plus de preuves, le lien entre la famille de Monnouel et la seigneurie de Monnoel en Conquereuil.

On trouve dans ces enquêtes de la noblesse la deuxième mention de Bohallart, en 1444 : « l’hostel et domaine de Bohelair noble », occupé à cette date par un métayer qui y est exempt d’impôt.

Il n’est indiqué ni le nom de ce métayer, ni celui du propriétaire du domaine. Peut être est-ce toujours la famille de Laval, mais le doute ne peut être levé, Bohallart n’apparaissant pas dans l’enquête de 1424.

Bohallart pourrait donc être à l’origine la propriété d’une famille noble qui y aurait construit un petit manoir, soit pour y résider dans un premier temps avant de l’abandonner, soit plus sûrement pour en faire directement une métairie5 noble, pratique courante aux XV-XVIe.

En 1456, le seigneur de Nozay reçoit l’aveu de Jamet Thomas6, bourgeois de Nantes, et Anne (Le) Ferron sa femme pour le lieu et domaine de Bohallart.

Leur fils Gilles7 (parrain8 en 1499) est trésorier général de Bretagne et seigneur de Gorges (44). Marié avec Jeanne du Cellier (marraine en 1483), ils ont une fille nommée Jeanne. Anne Le Ferron était d’ascendance noble, fille de Geffroy Le Ferron, seigneur de Souché9 (St Aignan de Gd Lieu), trésorier général de Bretagne de 1439 à 144110.

Le 4 mars 1541, « Jean de Peillac, seigneur de Bohalar », apparait dans un acte nantais11. Il y est dit co-acquéreur de certains héritages dépendants de la seigneurie de la Guilbaudière (sans doute en St Julien-de-Concelles), ayant appartenu à Anne Blanchet, héritière de Jean Blanchet, sénéchal de Nantes, d’origine nozéenne12.

Selon certains sites de généalogie, Jean de Peillac aurait été marié avec Jeanne Blanchet, nièce de Jean Blanchet, et tante de Anne B. Quel que soit le mode de passage (vente ou succession) entre ces familles, le domaine aura été laissé dans un statut de métairie (dans la noblesse et la bourgeoisie des XV-XVIe, on préfère habiter en ville, lieu plus propice à la gestion des affaires).

En 1540, Jean de Laval, seigneur de Nozay, avait reçu l’aveu de Jean de Peillac pour Bohallart. En 1545, le même Jean de Peillac rend aveu au seigneur de Saffré, sans doute pour des biens différents que ceux qu’il tient du seigneur de Nozay.

Le 23 juin 1555, le seigneur de Saffré reçoit un nouvel aveu de Jean de Peillac. Il peut s’agir soit de nouveaux biens qu’il tient de son seigneur, soit d’un nouveau Jean de Peillac fils et héritier du précédent Jean, et qui dès lors doit rendre son aveu au seigneur de Saffré.

Le 12 février 1581, Margueritte de Peillac rend aveu au seigneur de Saffré pour Bohallart. En 1583, dans un minu présenté par Charles d’Avaugour, seigneur de Saffré, aux représentants du Roi, le fief de Bohelart est possédé par damoyselle Margueritte de Peillac dame dudict lieu (de Peillac, paroisse de Guer) et de Bohelart.

Par un mystère qu’il reste à éclaircir, le seigneur de Bohalart en 1570 est Vallentin Collobel. Celui-ci, qui est dit demeurer à Bohallart, prend à ferme la châtellenie de Saffré.

A la date de 1583, il est mentionné seigneur de la Grustière en Nozay, et prend à ferme la châtellenie de Nozay. Est-il lié aux de Peillac en 1570, ou n’est-il que simple locataire par bail du manoir de Bohallart, pour des questions pratiques et géographiques, afin d’administrer au mieux la châtellenie de Saffré ?

En avril 1606, on retrouve Bohallart aux mains de Pierre Du Guet (ou Dugué), écuyer, décédé en avril 1632 à Puceul. C’est sa fille ainée Louise et son mari, (et non la cadette Jeanne), qui héritent du domaine. Elle devient dame de Bohallart après le décès de son mari Olivier de La Rue, seigneur de Bohallart, inhumé le 11 février 1636 à Puceul13.

Pour preuve, Marguerite de Rohan dame de Blain rend aveu au roi en juin 1638 pour ses terres et les terres de ses vassaux. On trouve parmi elles la terre et appartenances de « Bohallart, fief et moullin en despandans appartenans a damoyselle Louise Dugue et consors »14.

On retrouve Louise Dugué dans les registres paroissiaux au mois de septembre de la même année comme marraine à Héric15, et plus tard comme marraine de Louise Hubert, sa petite-nièce, baptisée à Puceul le 7 septembre 1647, fille de Guyonne16 Géraud, elle-même fille de Jean Géraud et Jeanne Dugué, et soeur de Jacques.

On peut déduire de la suite que Louise décède sans descendance, après sa soeur et son mari Jean Géraud. C’est donc le fils de ces derniers, Jacques, qui hérite de Bohallart.

Jacques Géraud, sieur du Houssay (en Saffré) et du Bohallart (en Puceul), est présentateur d’une chapellenie (chapellenie de la Racoudelais en Saint-Julien-de-Vouvantes) en 166217, suite à la sépulture d’Anne Morel sa femme, survenue le 9 août 1662.

Jacques décède le 3 février 1674 à Puceul. Il avait eu de sa femme plusieurs enfants, dont Marie, née en 1652, qui reçoit Bohallart (les seigneuries plus importantes revenant à ses ainés). Elle est mariée avec Jean Pigeaud sieur de la Belliere.

Le 26 septembre 1680, Henri de Bourbon Condé, seigneur de Nozay, déclare au roi Louis XIV dans son aveu que relèvent de sa chatellenie de Nozay et lui doivent hommage « escuyer Jean Pigeault sieur de la Belliere a cause de Marie Gerault sa femme pour la maison et fief du Bois Allard18 ».

Généalogie des seigneurs de Bohallart

1411 Pierre de Laval

1424-44 ?

1456 Jamet Thomas et Anne Le Ferron

1540-1555 Jean de Peillac (et Jeanne Blanchet ?)

1570 Vallentin Collobel ?

1581 (à 1606) Margueritte de Peillac

1606 à 1632 Pierre Dugué, père de Louise et Jeanne

1632 à 1636 Olivier de la Rue, par sa femme Louise Dugué

1636 à (1647-1662) Louise Dugué veuve

(1647-1662) à 1674 Jacques Géraud neveu de Louise Dugué, fils de Jeanne, et frère de Guyonne

1674 à vers 1713 Marie Géraud, fille de Jacques, et Jean Pigeaud ont un fils :

Vers 1713 à avant 1735 François PIGEAUD de LA BELLIÈRE a pour héritier :

(Né le 5 /12/1689 (Puceul) Décédé avant 1735 Seigneur de la Bellière)

avant 1735 à 17 ?? son épouse ?

17 ?? à 1755 Jean-Baptiste PIGEAUD sieur de la BELLIERE a pour héritier :

Né 25/02/1720(Puceul)(Château de Bohalard)DCD22/02/1755(Puceul)(Château de Bohalard)

1755 à 17 ?? son épouse ? A pour héritier :

17 ?? à 17 ?? Louis François PIGEAUD sieur de la BELLIERE a 7 enfants dont * héritière

Né 6 06 1752 (Puceul) (Château de Bohalard) DCD le 24 10 1807 (Puceul) (La Bellière)

Cession de Bohallard

1782 Landais ? Père de Landais Michel né en 1782 au Château de Boisallard en Puceul , il deviendra grenadier de l’ex garde impériale

Bohallard ira ensuite entre les mains d’un notaire puis de nouveau aux descendants de :

après 1807 à 18 ?? * Pigeaud Agathe Aimée Né 08 07 1791 DCD 16 03 1873 Château de la Bellière Mariée avec Bertrand Jacques Né 08 09 1774 DCD 08 11 1863 , ont 1 fille :

après 1852 à 1854 Bertrand Séraphie Marie Aimée (fille de Pigeaud Agathe et Bertrand Jacques) Née 20 12 1831 DCD 25 04 1854 Mariée avec Poulain Alcide Fernand Hyacinthe et réunit ainsi les deux Bohallard (neuf et ancien)

1854 à 1881 Poulain Alcide Fernand Hyacinthe (fils de Poullain Amaury DCD le 01 08 1867 à Bohallard et Charrier Louise DCD en 1851 qui possédait en son nom le vieux Bohallard de ses parents Louis Mathurin Charrier et Louise Agathe Moreau)

Né 11 09 1830 à Bohallard DCD 19 05 1883 à Puceul

1881-1893 Poullain Alcide vend Bohallard (neuf et vieux) les 6-7 01 1881 à M Marraud des Grottes Pierre Joseph Aristide demeurant à Nantes

Le vieux et le neuf Bohallard sont rachetés par Mme Carouge en 1893 qui se marie avec M St Girons. Hubert ST Girons le petit fils meurt à Bohallard le neuf en 2000

Transmission de Bohallard aux deux enfants Anne (l’ancien) et Renaud (le neuf)

Anne vendra Bohallard l’ancien à Cécile et Thierry Patouillère en 2004

1Sources : Archives en ligne Gallica, et AD44.

2«Hébergement : exploitation rurale de petite dimension sur laquelle se trouve une ferme isolée, qui est, en même temps, une maison d’habitation, et qui sert parfois de résidence à une famille noble », H. Sée, Etude sur les classes rurales en Bretagne au MA, Annales de Bretagne, t.XI et XII, Paris-Rennes, 1896, p. 30.

3Cet ouvrage étant surtout un armorial, il ne prend en compte que les noms de famille, sans distinction des branches distinctes, frères ou cousins. En outre, ses infos sont invérifiables, et vu le caractère encyclopédique de l’oeuvre, les erreurs, confusions et errreurs de lecture doivent y être nombreuses.

4Il existe plusieurs aveux des Monnoel seigneurs de Beaujouet (pour moitié seulement) rendus aux seigneurs de Nozay aux XV-XVIe s., et aucun ne les signale aussi seigneurs de Bohallart.

5Exploitation de bonne taille louée non pas pour une somme d’argent, mais pour la moitié de la récolte et du croît du troupeau. C’est la qualité et la taille des terres de ce domaine, allant de paire avec celles de l’habitation (c.a.d. le manoir, aussi appelé hostel ou hebergement), qui vont susciter l’intérêt d’un riche roturier ou bourgeois à prendre ce bien en métayage. Contre un loyer d’importance, il peut espérer en tirer des revenus tout aussi conséquents.

6Fils de Jean Thomas, et petit-fils de Georges Thomas et Philippée de Monceaux (JP Leguay, Vivre dans les villes bretonnes au MA, 2009).

7Au côté de Gilles Spadine et de la veuve de Jean Grimaut dame de Procé, deux familles nozéennes. (AM de Nantes, paroisse Ste Croix).

8Il est aussi parrain en 1495 au côté de Pierre de Vay seigneur de la Fleuriais. (AD44 Fonds Freslon).

9La branche des Ferron se poursuit au moins jusqu’en 1542, avec Pierre sr de Souché (cf Dufournaud).

10Fils de Guillaume Le Ferron et Guillemette Drouet, laquelle acquiert de Gilles de Rais en 1435 les seigneuries des Jammonières et Souché. (A. Bourdeaut, Chantocé et Gilles de Ray, Société des Historiens du Pays de Retz).

11Nicole Dufournaud, Rôles et pouvoirs des femmes au XVIe siècle dans la France de l’Ouest, thèse dirigée par André Burguière, EHESS, France, septembre 2007, 2 volumes, 1 CD rom.

12Une autre piste à creuser dans la passation entre les familles Thomas et de Peillac, est la succession des époux Jeanne Thomas (descendante de Jamet Thomas ?, décédée en 1503) et Jean Blanchet, sieur de la Guilbaudière et sénéchal de Nantes (décédée en 1496). Dans l’acte de partage de leurs biens en 1505 apparait le nom de Gilles de Peillac. (cf Dufournaud).

13Le 18 septembre 1636, « baptême d’Edouard, fils de Jean Bureau, sieur de la Barre, et de G. Jourdanoit; parrain: Edouard Busson, maître de la verrerie de Héric; marraine: Louise de Bohalard, veuve d’Olivier de la Rue, écuyer, sieur de la Pommeraie. » (AD44 BMS paroisse Saint-Nicolas de Héric)

14On peut trouver bizarre que ce ne soient plus les seigneurs de Nozay mais les seigneurs de Blain qui recoivent l’aveu des seigneurs de Bohallart. C’est un mystère que les juristes de la Révolution qui se sont penchés dessus ne peuvent expliquer : échange ou plutôt usurpation de la part des Rohan ?

15Le 18 septembre 1636, « baptême d’Edouard, fils de Jean Bureau, sieur de la Barre, et de G. Jourdanoit; parrain: Edouard Busson, maître de la verrerie de Héric; marraine: Louise de Bohalard, veuve d’Olivier de la Rue, écuyer, sieur de la Pommeraie. » (AD44 BMS paroisse Saint-Nicolas de Héric)

16Guyonne est décédée le 5 avril 1687 à Puceul.

17Archives de Loire-Inférieure, B1007; G153, 579 ; H301.

18Il ne s’agit là que d’une erreur de graphie, confusion avec le Bois Allart en Saffré, à un siècle où le développement de l’administration et de la multiplication des copies des documents les plus importants engendre beaucoup d’erreurs de ce type.

Yohann Gourdon 2018