Dans cet article, quelques extraits de Dossiers réalisés par Gilbert Massard sur les croix et calvaires du pays de la Mée, la région de Châteaubriant, au nord de la Loire-Atlantique : Dossier 1 la croix du Château à Sion-les-Mines. Dossier 2 Croix du fief Robin Lusanger



Historique de la croix
Cette superbe croix de schiste (pierre bleue) aurait été érigé à la fin du XIXème siècle, malgré son apparente simplicité elle recèle bien des interrogations et des symboles insolites !
Mais il faut avant tout retracer l’historique de cette croix tel qu’il nous a été rapporté: vers les années 1960, la croix se brise en plusieurs morceaux, ceux-ci sont déposés dans la cave d’un voisin ; quelques temps plus tard on refait un croisillon en ciment de forme latine, mais rapidement le montage s’avère très fragile et non approprié comme le montre la photo (1) prise en 1999.
La situation a perduré plusieurs années avec plus ou moins de bonheur jusqu’en 2015, puisque à cette date le croisillon en ciment est déposé à l’arrière de la croix, c’est à cette date que André Auger ébéniste et voisin, prend conscience de la situation et décide de restaurer l’ensemble, les différentes pièces du « puzzle» sont reconstituées (fût et croisillon) et l’ensemble est enfin remonté sur le socle en juillet 2015! (2)
Un beau travail de restauration du patrimoine religieux pour les générations futures !…
Description de la croix
Le haut de la croix (croisillon) est chargé de symboles sculptés : l’étoile à cinq branches appelée pentagramme qui représente l’homme parfait est souvent inscrite dans un cercle, comme ici ! Aux origines les premiers chrétiens avaient recours au pentagramme pour représenter les cinq plaies du Christ, et parfois aussi l’étoile de Bethléem.
Le pentagramme droit (3) n’est pas présent sur la croix ! Il place l’esprit au sommet, dominant les quatre éléments (terre, eau, air, feu) à l’inversé lorsqu’on le place pointe en bas (5) il représente alors les forces du mal, le démon ! Ainsi sont les trois motifs alignés verticalement, les deux motifs des bras sont quant à eux inclinés ! Les motifs ainsi gravés ne sont pas l’œuvre du hasard ils ont un sens que les carriers, sculpteurs ont parfaitement intégré, notamment par l’observation de la nature ! (4) on peut alors se demander pourquoi ces symboles se retrouvent sur de nombreuses croix pattées curvilignes du XIXème siècle ?
Au milieu du fût se trouve une belle rosace (6) à six branches sculptées en creux inscrites dans un cercle. Ce motif ancien est largement utilisé en architecture. La base du fut est carrée les angles sont moulurés, alors que les angles au-dessus sont chanfreinés et amortis.
Le socle (7) ne présente pas de particularité, si ce n’est, incrusté, un morceau de schiste ! un motif qui ne manque pas d’intriguer ! (8) Est-ce un motif de la croix ancienne
XVIIème ? Est-ce un morceau de la main du vestige de la croix « Julienne » retrouvé non loin de là ? On remarque sur « la main » ? la marque de la crucifixion ! La chevelure est abondante, le périzonium est très large, le titulus est effacé et la base des pieds ne se voit plus!. le mystère du Christ sans bras demeure ! Ce vestige se trouve désormais dans le jardin d’une voisine.
Qui pourra résoudre le puzzle de la croix étoilée ! de la Haute Roche ?
Notes : merci aux personnes ayant participés au projet Bernard Morel (voisin proche) Jules Deluen (propriétaire ayant commandé aux Ets Poidevin la croix de ciment. Anna Mathelier pour les circuits des Rogations. Témoignages : Marie-Anne &André Auger, restaurateur de la croix. Analyse de la croix par l’ASPHAN de Nozay 16 juin 2017.
Gilbert Massard octobre 2025
