Comme pour cette Vierge mise en sécurité auprès d’une habitante par un républicain lors du saccage révolutionnaire de l’église, à la Chevallerais, Notre Dame est représentée plus d’une vingtaine de fois au Pays du schiste, dans les cinquante communes du nord de la Loire-Atlantique qui le composent. Vierge à l’enfant sur le fût d’une croix de schiste, Marie seule, dans des niches aux murs de pierre du pays ou pietà de bois ou de pierre de Nozay , toutes ces déclinaisons s’observent au sein d’églises, de chapelles privées ou publiques, chez des particuliers, ou même expatriées au Musée Dobrée sur Nantes.

Cette Pietà Notre Dame de Pitié, de Nozay est du XVIIème siècle, elle est inscrite aux monuments historiques. Installée initialement à la Chapelle de Limerdin de Nozay, elle est désormais dans l’église paroissiale, une copie est conservée à la chapelle.
La statue de Notre-Dame-de-Pitié, vierge à l’expression émouvante est en bois polychrome, d’un seul tenant, bien qu’elle mesure près d’un mètre de haut. Le Christ a été déposé sur ses genoux, après la descente de la Croix. Elle élève le regard et les mains en un geste d’offrande.
Elle était vénérée à la chapelle de Beaulieu sur la commune de Nozay, notamment pour la célèbre foire de Beaulieu. Quand cette chapelle fut démolie en 1837, la statue fut reléguée au coin d’un champ. Jules Rieffel, agronome alsacien chargé de la mise en valeur du Domaine de Grandjouan était en train d ‘élever la chapelle de Limerdin, il acquit la statue et la plaça dans la nouvelle chapelle.
La chapelle de Limerdin fut bénite le 2 décembre 1841. Elle fut créée pour servir de lieu de culte. Les ouvriers défricheurs du domaine de Grandjouan, qui étaient nombreux, désirant entendre la messe le dimanche, un prêtre de Nozay s’y rendait et tous les habitants des alentours se joignaient aux ouvriers. Elle fût aussi une chapelle funéraire, les Rieffel ayant perdu deux jeunes fils qui y furent enterrés.
Jules Rieffel, décédé en 1886, y fut inhumé ainsi que sa femme, son gendre, leurs enfants et petits-enfants Lembzat, soit une quinzaine de sépultures dans l’enfeu qui se trouve derrière l’autel. La chapelle de Limerdin fut toujours un lieu d’intercession pour la population de Nozay. On y venait implorer Notre Dame de la Miséricorde, soit en procession annuelle pour les Rogations (protection des biens de la terre), qui durèrent jusqu’en 1946 au moins (on y disait une messe et il s’y tenait une assemblée. Depuis 1943, le jour de l’ascension, un pèlerinage y venait de Nozay.
Le nom de Beaulieu apparaît pour la première fois vers l’an 1026. Cette année marque la fondation de l’abbaye bénédictine de Saint Gildas des Bois, dans les archives de laquelle nous trouvons que le seigneur de Nozay fit don aux moines de l’abbaye naissante de l’oratoire de Beaulieu et des landes avoisinantes.
Longtemps les moines de Saint Gildas assurèrent le culte de la chapelle. Ils avaient aussi une métairie et un hôtel exempt de fouage, mais vint le temps où le recrutement devint insuffisant ; les seigneurs de Nozay confièrent l’administration au clergé séculier.
La foire de Beaulieu, aussi célèbre que celle de Béré, se maintint toujours autour de la chapelle grâce aux pèlerinages, et elle conserva longtemps une grande importance.
Avec la Révolution, l’oratoire et ses dépendances furent vendus nationalement en 1791 à Monsieur Toussaint Heureux maître de postes à Nozay. M. Athénas, notaire à Nozay, hérita de la chapelle par son mariage avec une fille de Monsieur Heureux. En 1837, celui-ci fit démolir la chapelle pour élever le château de Beaulieu, et c’est vers cette époque qu’il abandonna à M. Rieffel la statue de Notre Dame de la Pitié dont une copie se trouve dans la chapelle de Limerdin, l’original étant dans l’église St Pierre aux liens de Nozay.
En étant particulièrement intéressés par les déclinaison offertes dans le matériau de prédilection du Pays du schiste, on constate que le territoire possède quelques représentations de la Vierge sculptées dans la pierre bleue : Vierge à l’enfant sur le fût de la Croix du Châtelet en Nozay ou Notre Dame des douleurs près de la Chapelle de la Magdeleine sur Saint-Vincent-des-Landes, sculptée par Jean Fréour.

Une autre Vierge à l’enfant sculptée dans le schiste sur le fût de la Croix blanche à Abbaretz, voisine, dans cette planche avec le magnifique calvaire de Créviac du sculpteur Jean Fréour et cette représentation de l’éducation de la Vierge.

Toujours dans le calvaire de Créviac sculpté par Jean Fréour, la Vierge est présente, sous une cape, dans cette descente de la croix, aux côtés de Saint-Jean et Marie-Madeleine, et dans le haut du calvaire, avec le Christ et Saint-Jean

Egalement, sur le socle du même calvaire, une représentation de Joseph et Marie, avec l’enfant Jésus, en présence d’un roi mage, dans la grotte de Bethléem.

D’autres sculptures de Jean Fréour, dans un autre matériau, pierre blanche sans doute plus aisée à travailler, se retrouvent sur les commune de Louisfert, Erbray et la Meilleraye-de-Bretagne.

Une Vierge à la grotte de Lourdes en Juigné-des-Moutiers, située près de l’ancienne carrière de schiste du Fertais, côtoie ici une Vierge à l’enfant, en pierre bleue, sur la commune de Ruffigné, réalisée par Jean Fréour, ainsi qu’une Pietà en bois peint du même sculpteur aux Mouffais en Saint-Julien-de-Vouvantes.

La Vierge à l’enfant, classée aux monuments historiques, de Saint-Julien-de-Vouvantes, apparaît à suivre au côté de la Vierge du lieu-dit « La Foi » en La Meilleraye-de-Bretagne, et celle de l’étang de l’Abbaye de Melleraye, sur la commune de la Meilleraye-de-Bretagne.

Egalement visibles chez des particuliers des niches, pratiquées dans des appareillages de schiste ou dans des fûts de croix, abritent des statuettes en céramique comme cette Vierge de la rue Porte Neuve à Châteaubriant ou ces représentations plus répandues à Nozay.

Des représentations très anciennes (XIIIe siècle) de la Vierge sont visibles dans l’église de Béré avec cette visitation et cette annonciation.

Autres sculptures de la Vierge du Pays du schiste, classées, à suivre, par ordre alphabétique des anciens cantons du territoire (Ancenis : Mésanger) (Blain : Bouvron,) (Carquefou : Carquefou) (Chapelle/Erdre : Treillières) (Châteaubriant : Châteaubriant)


à suivre d’autres Vierges du Pays du schiste par ordre alphabétique des anciens cantons du territoire (Châteaubriant : Châteaubriant) (Guémené-Penfao : Guémené-Penfao, Marsac/Don)

Voici maintenant quelques représentations de madone du Pays du schiste par ordre alphabétique des anciens cantons du territoire (Moisdon-la-Rivière : Grand-Auverné, La Meilleraye de Bretagne) (Orvault : Orvault)

Autres représentations de la Vierge par ordre alphabétique des anciens cantons du territoire (Nozay : La Chevallerais, Vay)

Voici de nouvelles sculptures observables sur le territoire par ordre alphabétique des anciens cantons du territoire (Rougé : Soulvache) (Riaillé : Joué/Erdre) (Saint-Julien-de-Vouvantes : Saint-Julien-de-Vouvantes)

Autres Madones du Pays du schiste par ordre alphabétique des anciens cantons du territoire (Nozay : Nozay) (Rougé : Villepôt)

Les Photographies des sept planches précédentes sont issues de l’ouvrage « La Loire-Atlantique » des éditions Flohic paru en 1999.