Sainte Anne dans le Pays du schiste

Rare représentation de Saint Anne avec la Vierge et l’enfant Jésus, sculpture réalisée par Jean Fréour et intronisée en 1947 au Plessis en Villepôt.

Après un exemple célèbre de Basse Bretagne où est honorée Saint Anne, cet article présente différents lieux du Pays du schiste où s’exprime le culte de Sainte Anne : églises, chapelles, stèles ou niches abritant une représentation de la Grand-mère de Jésus-Christ (statue, verrière, … ), seule ou accompagnée de sa fille et plus rarement de son petit-fils.

Anne en Bretagne : Sainte Anne d’Auray : un lieu célèbre où est honorée Sainte Anne depuis 400 ans.

Texte issu de : https://www.sainteanne-sanctuaire.com/?mode=histoire

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sainte_Anne_Auray_-_Ancienne_Statue.jpg

Le contexte

Sainte Anne serait apparue, au XVIIe siècle, à Yvon Nicolazic agriculteur de Keranna, un hameau du village qui deviendra Sainte Anne d’Auray

Les apparitions de sainte Anne à Yvon Nicolazic, par l’élan qui va se dessiner ici, vont contribuer grandement au renouveau de l’Eglise en cette terre de Bretagne.

Rapidement, dès la découverte de la statue le 7 mars 1625, les pèlerins vont venir en foule à Keranna et ils continuent à venir demander à sainte Anne d’intercéder pour eux.

Le lieu des manifestations

Yvon Nicolazic vit avec son épouse Guillemette dans une ferme au milieu du village de Keranna qui compte sept fermes et rassemble une cinquantaine d’habitants.

Ils n’ont pas d’enfant. Ils mènent une vie d’agriculteurs honnêtes, travailleurs.

Ils ne vivent pas dans le luxe, mais ne sont pas pauvres, car des ouvriers agricoles travaillent dans leur exploitation. C’est là qu’a lieu la première manifestation mystérieuse : une main tenant un flambeau. Ce n’est pas encore une apparition. Cela en est l’amorce, l’annonce.

Une lumière dans la maison, prélude de ce qui arrivera : les apparitions, les messages, les foules venant prier, la naissance des enfants, la construction de la chapelle.

Les premières manifestations

Un soir d’été 1623, Nicolazic priait sa « bonne mère » quand un flambeau illumina subitement sa chambre. Le phénomène se renouvela quelques semaines plus tard.

Mais ces premières manifestations ne sont pas encore des apparitions ; elles n’en sont que l’annonce. Une première apparition a lieu à la fontaine en août 1623. Après le travail, Nicolazic menait ses bœufs à l’abreuvoir quand, accompagné de son beau-frère Le Roux, il vit une dame majestueuse, rayonnante de lumière, qui souriait mais ne parlait point. Les mois suivants, Sainte Anne se manifesta plusieurs fois à Nicolazic, soit à la fontaine, soit chez lui, ou encore près de la croix, sur la route de Pluneret, appelée depuis lors « Croix Nicolazic ».

Une déclaration

Pressé par son recteur, Nicolazic demande son nom à la majestueuse dame. Celle-ci se fait connaître dans la nuit du 25 au 26 juillet 1624 :

« Yvon Nicolazic, ne craignez pas : je suis Anne, Mère de Marie ; dites à votre recteur qu’il y a eu autrefois, dans la pièce de terre appelée le Bocenno, avant même qu’il y ait eu aucun village, une chapelle, la première qui me fût dédiée dans le pays des Bretons.

Il y a aujourd’hui neuf cent vingt-quatre ans et six mois qu’elle est ruinée. Je désire qu’elle soit rebâtie au plus tôt, et que vous preniez soin vous-même de cela. Dieu veut que je sois honorée ici. »

La découverte de la Statue de Sainte Anne

Nous sommes le 7 mars 1625, un an et demi après le début des apparitions, vers 23 heures. Yvon Nicolazic, comme chaque soir, récite son chapelet. Tout à coup, sa chambre est illuminée. Sainte Anne lui apparaît et lui dit : « Yvon Nicolazic, appelez vos voisins, comme on vous l’a conseillé ; menez-les où ce flambeau vous conduira, vous trouverez l’image qui vous mettra à couvert du monde, lequel connaîtra enfin la vérité de ce que je vous ai promis. »

Guidés par le flambeau qui conduit leurs pas, ce premier groupe de pèlerins, Nicolazic et ses voisins, arrive au champ du Bocenno, dans ce coin de champ où les bœufs ne pouvaient avancer, la charrue butant sur des cailloux. C’étaient, disaient les anciens, le lieu de la chapelle. Là, le flambeau s’enfonce en terre. Yvon Nicolazic et ses compagnons découvrent une statue, abîmée, certes, mais conservant quelques traits, malgré des centaines d’années en terre. Ils la laissèrent là, adossée contre un talus, se promettant de revenir le lendemain. Ce lieu était donc bien celui de l’ancienne chapelle, conservant au milieu des pierres, des ronces, ce trésor déposé là par les premiers évangélisateurs de cette région.

La Basilique

La basilique de Sainte Anne d’Auray a été construite, entre 1866 et 1872, et a remplacé la première chapelle construite par Nicolazic, devenue trop petite pour accueillir la foule des pèlerins.

C’est dans ce champ du Bocenno où elle s’élève que Nicolazic et ses voisins découvrirent la statue de Sainte Anne, enfouie dans la terre. L’on peut se rendre à cet emplacement, au deuxième pilier à droite dans le chœur, un bas-relief en indique l’emplacement et un cierge est toujours allumé à cet endroit.

Tous ceux qui y rentrent viennent prier devant l’autel de Sainte Anne, ou autel de la dévotion, face à la statue de bois doré représentant Sainte Anne et Marie, datant de 1825. Elle contient, dans son socle une partie de la statue découverte par Nicolazic le 7 mars 1625. Devant cette statue brûlent en permanence des veilleuses allumées par les pèlerins venant implorer ou remercier. Ces veilleuses qui brûlent jour et nuit prolongent la prière de chacun.

Le culte de Sainte Anne

https://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_de_sainte_Anne_en_Bretagne

Aujourd’hui assimilée à sainte Anne, la mère de la Vierge Marie, plusieurs hypothèses affirment que cette sainte est paronyme de déesses attachées à des religions pré-chrétiennes. Il est ainsi fait mention dans l’un des Actes apocryphes latins désignés sous le titre de Virtutes Apostolorum, écrit au VIe siècle, qu’il existait un culte ancien de sainte Anne répandu en Armorique.

Sainte Anne serait, selon ces hypothèses, la christianisation de la déesse indo-européenne Anna Pourna, c’est-à-dire Anna la Pourvoyeuse ou Anna La Nourricière. Cette déesse est présente en Europe sous différentes appellations et à différentes périodes : Danaé en Grèce, déesse Anna Perenna des Romains, fleuves Don et Danube, Tanit chez les Phéniciens, Anna chez les gaulois, Dôn chez les gallois, Dana/Ana en Irlande. Cela renvoie également à la figure de la déesse-mère des Tuatha Dé Danann en Irlande. Il s’agirait alors d’un culte lié à la fertilité.

La Chapelle Sainte Anne de Lessaint en Guémené-Penfao :

CHAPELLE SAINTE ANNE (CASSON)

Chapelle Sainte Anne Casson (cliché : Marjorie Hellard)

Chapelle Sainte-Anne (1849), située au lieu-dit Sainte-Anne et édifiée avec les matériaux de l’ancienne chapelle. Cet édifice religieux primitif, qui était situé près du village de La Fresnaye, servait d’église paroissiale jusqu’à la fin du XVème siècle

Dévastée durant la Révolution, elle est reconstruite près du bourg. La nouvelle chapelle, qui est construite sur un terrain offert par M. Urvoy de Saint-Bedan, est bénie en 1849 par l’abbé Félix Fournier futur évêque de Nantes. Seule la statue de Sainte Anne a été sauvée de l’ancien édifice.

Le culte de Sainte Anne à Casson est une tradition très ancienne. On trouve les traces d’une chapelle qui lui est dédiée vers l’an mil au village de Sainte Anne, au Nord de la commune.

C’était un important lieu de pèlerinage, on y venait en chantant des cantiques dans la plus pure tradition des pardons bretons.

Il existait à proximité une fontaine dite miraculeuse, les pèlerins attribuaient à son eau des vertus particulières : source de guérison, la Sainte y serait apparue au milieu d’un roncier. Le 26 juillet, fête de Sainte Anne, était organisée une grande foire complétant la fête religieuse.

La fête religieuse perdura pendant les guerres et fut doublée d’une fête profane avec manèges, loteries, marchands de bonbons.

La Chapelle Sainte Anne au cimetière de Saint-Julien de Vouvantes :

Chapelle Ste Anne (Cimetière de St Julien de Vouvantes)

La chapelle Ste Anne, située dans le cimetière de la commune, est le second édifice religieux de St Julien-de-Vouvantes. Elle fut couverte d’une charpente provenant de l’ancien hôpital.

Elle possède de nombreux objets classés et notamment un retable en bois peint du XVIIIe siècle provenant de l’ancienne église paroissiale et décoré de statues représentant St Pierre, St René et l’éducation de la vierge.

La chapelle fut rénovée à plusieurs reprises au XIXe siècle et notamment en 1850, 1876 et 1885,

La Chapelle Sainte-Anne a été construite en 1641, elle abrite dans son clocheton, une cloche datée de 1636. Cette chapelle fut rénovée en 1996. Elle est ouverte au public.

On y trouve aussi la pierre tombale (1708) du recteur François Thomas de Vouvantes, décédé le 16 septembre 1708 (initialement inhumé dans le cimetière).

Enfin, c’est en 1885, lors de la démolition de la vieille église, que le retable en bois de l’autel du Rosaire avec son tableau fut transporté et heureusement adapté à l’autel de la chapelle Sainte-Anne par les soins du curé M. Louis Riot.

Dans la la niche supérieure du retable de l’ancienne église de Saint-Julien de Vouvantes un groupe sculpté comprenant une vierge de pitié, un Saint Sébastien et une éducation de la vierge étaient présents. Ces sculptures en pierre polychrome du XVIIe siècle sont inscrites aux Monuments Historiques depuis janvier 1989 (voir Photo extraite de collectif-objets.beta.gouv.fr/objets/127158)

La Chapelle Sainte-Anne à la Coquerie en Saint-Aubin-des-Châteaux

Statue de Sainte Anne en l’église St Nicolas de Châteaubriant

Monument en l’honneur de Saint Anne à Sainte Anne des Landes en Soudan

Rare représentation des trois personnages ensembles : Sainte Anne, Marie, L’enfant Jésus dans cette sculpture du Plessis en Villepôt

Le 3 août 1947 a eu lieu l’intronisation de ce groupe de trois personnages sculptés par Fréour au village du Plessis en la commune de Villepôt. Destinée à être originellement placée en Anjou, cette sculpture vient de la famille de Henri Rabouesnel, maire de Villepôt à partir de 1944 (Villepôt. Fragments d’Histoires. Jean Marc Blin. 2010)

L’éducation de la Vierge en la Chapelle de la Bauche sur Grand-Auverné

Chapelle de la Touche d’Erbray (Education de la Vierge), actuellement dans l’église St Martin de la commune d’Erbray

Extrait de pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM44001036

Ces trois statues en céramique (terre cuite) du XVIIIe siècle (Un saint X, Un évêque, Sainte Anne (Education de la Vierge), en provenance de la Chapelle aux biques de la Touche d’Erbray sont inscrites aux Monuments historiques depuis avril 1981, elles sont visibles dans l’église Saint Martin d’Erbray.

Vitrail du Pardon de Saint Anne dans l’église Saint Pierre et Saint Paul de Derval

L’éducation de la Vierge dans ce vitrail de l’église de Béré à Châteaubriant
L’éducation de la Vierge en statue dans l’église de Béré à Châteaubriant
KER-ANNA (Châteaubriant) ornée d’une niche en hommage à Sainte Anne éduquant la Vierge