Collectif Bois Bocage d’Ille et Vilaine

Le Collectif bois bocage d’Ille-et-Vilaine (CBB 35) a été créé pour valoriser cette filière locale et durable et redonner une valeur énergétique au bois de haies. | OUEST-France

Photo d’illustration : Haie Fay Bocage.

L’Ille-et-Vilaine œuvre à la valorisation énergétique du bois de bocage

L’Ille-et-Vilaine œuvre à la valorisation énergétique du bois de bocage (ouest-france.fr)

Ouest-France                Hugo COËFF.                Publié le 04/02/2024

Délaissée pendant des années, la culture du bocage est devenue un enjeu de demain. La chambre de l’agriculture et le collectif bois bocage d’Ille-et-Vilaine (CBB 35) œuvrent ensemble à redonner une valeur énergétique au bois de haies en garantissant notamment une gestion durable et pérenne du bocage.

Il y a plusieurs dizaines d’années, la culture du bocage a été abandonnée avec l’apparition du pétrole, du fioul, du gaz et plus tardivement de l’électrique maintenant. Un usage qui s’est donc perdu au fil du temps mais qui semble revenir à toute vitesse avec l’augmentation des installations de biomasse (fabrique de l’électricité grâce à la chaleur dégagée par la combustion de ces matières).

Le coût des énergies fossiles est une charge conséquente aujourd’hui avec un impact environnemental tout aussi conséquent. C’est pourquoi la demande en bois s’accroît et la valorisation en local est de plus en plus attendue. Le Collectif bois bocage d’Ille-et-Vilaine (CBB 35) a été créé pour valoriser cette filière locale et durable et redonner une valeur énergétique au bois de haies.

Pour la chambre d’agriculture du département, il est important de sensibiliser les agriculteurs sur l’approvisionnement des chaufferies en bois-énergie. « Nous sommes, à travers la filière bois, en capacité de produire de l’énergie. Nous avons un vrai travail à faire, affirme Frédéric Chevalier, agriculteur et élu à la chambre d’agriculture. Les agriculteurs ont, du fait de leur métier et les exigences environnementales, des replantations à réaliser en raison des contraintes environnementales et aux enjeux. Des linaires de haies qui vont être plantées donc il est important de se positionner en amont et en aval pour réfléchir à cette plantation et sa valorisation. »

Le Collectif commercialise 9 000 tonnes de bois par an

Pour insuffler la voix du changement, le CBB 35 travaille en collaboration avec le groupement d’intérêt économique (GIE) Les beluettes, basé à Iffendic (Ille-et-Vilaine), une structure commerciale qui vend du bois déchiqueté. « Ce bois-énergie n’est que du bois de bocage. Il est utilisé pour le chauffage pour 90 % et un peu pour le paillage », précise Denis Bertrand, agriculteur biologique à Montfort-sur-Meu et président du GIE.

Aujourd’hui, le Collectif commercialise environ 9 000 tonnes de bois par an dont 6 000 tonnes de bois-énergie (le reste de paillage) issues d’une ressource durablement gérée à 80 % venant du bocage. Ils insistent sur la gestion durable du bocage. « La gestion durable est essentielle. Ce que nous coupons doit repousser pour que le carbone émis lors de la combustion puisse être stocké à nouveau dans la repousse du bois », explique Pierric Cordouen, coordinateur du CBB 35.

Ce gage de qualité et de pérennité a permis au CBB 35 de contractualiser trois nouveaux contrats pour les petites sœurs des pauvres à Saint-Pern, deux chaufferies du groupe Yves Rocher à La Gacilly avec la relocalisation de leur approvisionnement énergétique et le développement d’une filière agricole et l’usine Entremont à Montauban-de-Bretagne. Cela représente un total de 2 400 tonnes bois à livrer par an sur trois sites.

« Ces trois chaufferies privées recherchent du bois de bocage géré durablement sur leurs secteurs et nous sommes à la recherche d’agriculteurs sur le quart sud-ouest du département. Cela pourrait représenter environ 42 fermes bretilliennes qui participeraient à cet approvisionnement et seraient rémunérées pour la gestion de leur bocage », indique Pierric Cordouen. Dans cette logique de gestion durable, une étude a déterminé que chacune de ces 42 exploitations devrait avoir en moyenne 125 hectares, 15 km de haies et 67 tonnes de production annuelle théorique.

Une certification qui garantit sa durabilité

Parallèlement à cela, le CBB 35 a développé une certification par le label Haies qui garantit la durabilité de la production de bois de bocage et des pratiques grâce à une chaîne de contrôle. « Nous avons également un prix d’achat supérieur au prix d’achat standard du bois. Il est de l’ordre de 9 € la tonne pour faire valoir la plus-value environnementale des pratiques. Nous croyons qu’avec une filière de bois de bocage gérée durablement, les agriculteurs iront naturellement vers l’arbre », espère Pierric Cordouen.

Le Collectif bois bocage d’Ille-et-Vilaine (CBB 35) a été créé pour valoriser cette filière locale et durable et redonner une valeur énergétique au bois de haies. | OUEST-France

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