Atelier de concertation « Bois Forêt » Com-Com Erdre et Gesvres

Déroulé de l’atelier de concertation :
I. Contextualisation et présentation des objectifs de l’atelier.

  • Présentation de la démarche de la CCEG : Charte forestière, bocagère, filière bois, et arbre & cadre de vie.
  • Objectifs :
    o Permettre la rencontre entre acteurs et sensibiliser collectivement aux attentes de chacun.
    o Favoriser la collaboration entre acteurs du territoire.
    o Permettre l’expression d’actions possibles ou existantes.
    o Obtenir une base de travail pour établir un plan d’action avec les partenaires identifiés.
  • II. Temps d’échange
  • III. 4 Groupes de travail (45min)
    a. Connaître la forêt et la sylviculture
    b. Dynamiser la production
    c. Pérenniser les peuplements
    d. Concilier le rapport du public à la forêt

Eléments de diagnostic
I. Contexte
Constat général :

  • Contexte climatique incertain
  • Tensions sur la biodiversité
  • Tensions sur les ressources
    La Plan Climat Air Energie de Territoire (PCAET) de la CCEG montre une volonté d’atténuer les effets du changement climatique sur son territoire et de permettre son adaptation en préservant la ressource en eau, les milieux et la biodiversité (Axe 1, objectif 4 du PCAET), de structurer une filière
    écoconstruction/éco-rénovation dans un souci d’amélioration de la performance énergétique des secteurs résidentiels et tertiaires (Axe 2, objectif 7 du PCAET), de soutenir une filière bois-énergie afin de développer et la production et la consommation d’énergies renouvelables (Axe 5, objectif 16 du PCAET).
    La mise en place d’une charte forestière peut permettre de participer particulièrement à l’atteinte de ces objectifs du PCAET, mais aussi à d’autres comme le développement d’une agriculture durable (gestion du bocage) ainsi que la sensibilisation et le partage de pratiques vertueuses.

II. La forêt sur la CCEG
Les espaces forestiers correspondent à 10% de la surface du territoire avec 90% de feuillus (dont 1% de peupliers et 89% de feuillus non-identifiés -> régénération spontanée ?) et 10% de résineux.
Les peuplements sont inégalement répartis et de nature différente selon leur milieu (ex : marais de l’Erdre).
Ceux-ci sont très fragmentés. On observe peu de grands massifs.
Il y a beaucoup de données manquantes quant aux types de peuplements et leurs modes de gestion.
Une attention particulière doit être maintenue quant à la fonctionnalité de ces peuplements au sein de certains zonage écologique (Natura 2000, ZNIEFF1&2, APP…) et leur rôle en tant que réserve biologique et intégration à la trame écologique du territoire (trame verte et bleue).
Les communes du territoire sont propriétaires de petits boisements, particulièrement Treillières, Vigneux-de-Bretagne et Sucé-sur-Erdre, suivi d’ Héric, Nort-sur-Erdre et Fay-de-Bretagne, ainsi que la CCEG. Il existe peu de données sur leurs modes de gestion ou leurs accessibilités par la population.
Il a été identifié lors du diagnostic agricole de 2019 près de 800ha de friches sur la CCEG. La CCEG mène des actions de reconquête des friches au profit de l’activité agricole en partenariat avec la SCIC NN et la Chambre Régionale d’Agriculture. Certaines des friches identifiées sont dans un état de boisement avancé qui ne permet plus le défrichage (coût trop élevé, réserve de biodiversité trop importante).

III. Typologie des propriétés forestières
En plus de la fragmentation du milieu forestier, on observe un morcellement de la propriété :

  • 88% des propriétés font moins de 1ha pour 22% de la surface forestière.
  • 6 742 comptes de propriétés distincts dont 3 000 détiennent moins de 0,1ha et 2 000 moins de 0,5ha.
  • 32 comptes de propriétés détiennent près de 30% de la surface forestière du territoire, pour des surfaces supérieures à 20ha.
    Malgré une obligation légale pour les propriétés de plus de 20ha d’éditer un Plan Simple de Gestion, seule 15% de la surface forestière de la CCEG en détient un.
    Au-delà du morcellement de propriété, on observe une détention forte de la propriété en indivision avec une tendance à un nombre d’indivisaires plus important pour les petites propriétés.
    Un questionnaire a été partagé à près de 450 propriétaires forestiers (tous types de surfaces en propriété confondus). 33 retours de questionnaires ont permis ces observations :
  • Les propriétaires de moins de 4ha auraient tendances à exploiter eux-mêmes leur bois pour une consommation personnelle en bois de chauffage (bois-bûche), au-delà de 4ha, la consommation à usage personnelle reste majoritaire, mais certains l’exploitent ou le font exploiter pour vente à des particuliers (bois de chauffe) et marginalement à usage de bois d’œuvre ou industriel.
  • La plupart des propriétaires disent avoir reçu leurs boisements par voie d’héritage et se montrent sensibles à l’aspect écologique et au patrimoine paysager qu’ils représentent.
  • Bien que la majorité considère ces boisements comme une ressource en bois, peu l’envisage comme une manne financière.
  • Une inquiétude forte est ressentie quant aux changements et évènements climatiques ainsi que la pression de parasites ou pathogènes.
  • L’impact du gibier, les risques d’incendies, le respect de la propriété forestière et de la gestion forestière, le devenir de la propriété à la suite du décès ainsi que l’entretien autour des lignes aériennes ont aussi été évoqués.
  • Enfin, une majorité des propriétaires forestiers indiquent ne pas avoir de connaissances sylvicoles et expriment un intérêt pour l’accès à la formation (en particulier pour la gestion forestière et le respect de la biodiversité ainsi que l’adaptation des peuplements).

Retour sur les temps d’échanges

Bertrand Kérézéon (Les Amis de la forêt du Gâvre/FNE44) a demandé quelle correspondance existait-il entre les surfaces forestières et les zones humides et si la préservation de ces milieux était étudiée.

  • La plus grande surface du territoire en zone humide se trouve autour des marais de l’Erdre, et la gestion de ce milieu est (entre autres) encadrée par leur zonage en zone Natura 2000.
  • Une attention plus fine sur ces milieux n’a pas été menée, mais on peut dire que le fait de l’évoquer ici peu mener à des propositions de gestion particulière de ces espaces.
  • Daniel Loquet (Haie Fay Bocage) évoque l’exposition des peuplements de châtaigniers à l’encre et demande ce que l’on peut faire pour y remédier. Angéline Huguenin (CNPF) répond que ceux-ci sont condamnés et qu’il vaudrait mieux penser à leur remplacement. Daniel Loquet défend qu’un accompagnement pour leur entretien et leur maintien serait préférable. L’essence propose beaucoup d’usage traditionnels (manche, bardeaux, ganivelle…) et une valorisation
    de ces usages serait plus intéressante.
  • Donatienne Bates (propriétaire forestier – SMDD) évoque l’entretien des bords de routes qui abîme les lisières et le bocage (épaisseur de haie) et le curage des fossés, trop profond (enracinement).
    Ce sujet est effectivement important et créée beaucoup de réactions au sein de la population. Il a déjà été évoqué au dernier atelier (Arbre & Cadre de Vie) et nécessite la mise en place de formations auprès des équipes municipales.
  • Le département peut aussi être gestionnaire de tronçons sur lesquels les communes n’ont pas la main. La question de l’entretien autour des réseaux aériens par des prestataires est aussi inquiétante pour beaucoup. La sensibilisation des opérateurs ou la création de cahiers des charges restrictifs devraient être étudiée. Un travail avec les communes et leurs prestataires devrait être effectué.
  • Jacques Gautier (Conseil de Développement) demande qu’une certaine transparence soit donnée à la population sur les Documents de Gestion Durable privés. Certaines pratiques ne semblent pas tenir compte de critères de durabilité.
    Il n’est pas possible pour la collectivité d’exiger des propriétaires privés une diffusion de leurs documents de gestion, mais Jean-François De Ramecourt (FRANSYLVA) indique qu’une loi a été votée dernièrement en ce sens, bien qu’elle lui semble contrarier le droit de propriété et d’usage.
  • Il est enfin évoqué les gisements non-exploités, le manque d’entretiens de certains espaces, dont les haies, mais qu’il ne faut pas non plus oublier que l’absence d’entretien permet le maintien de niches écologiques

Un tableau de synthèse des quatre groupes de travail a été élaboré sur les quatre thèmes abordés :
a. Connaître la forêt et la sylviculture
b. Dynamiser la production
c. Pérenniser les peuplements
d. Concilier le rapport du public à la forêt

Il reprend dans chacun des thèmes les points suivants : Enjeux, Actions, Acteurs à mobiliser, Points de Vigilance.