Le Néolithique au Pays de Châteaubriant

Société Nantaise de Préhistoire

Bulletin rédigé par Erwan Geslin et Dominique Egu

Dans cet article seuls les mégalithes du Pays de Châteaubriant  seront évoqués et pour disposer de l’intégralité des textes et illustrations voir les originaux disponibles auprès de

 la Société Nantaise de Préhistoire http://www.snp44.fr/

Extraits de l’avant-Propos

« […] C’est au Néolithique, -5000 à -2000 avant J.C. (début de l’âge du Bronze), défini anciennement comme l’âge de la pierre polie, qu’apparaissent les érections de grandes pierres dites menhirs et les constructions funéraires que sont les dolmens.

Menhirs et dolmens constituent les éléments majeurs permettant d’appréhender la civilisation de cette période. […]

Pourtant le pays de Châteaubriant semble à première vue s’apparenter à un véritable désert mégalithique ! C’est une constatation rapide et trompeuse car un nombre considérable de mégalithes a été transporté au calvaire de Louisfert. […]

 Le fardier utilisé par l’abbé Cotteux était encore visible dans les années 1960 devant le calvaire de Louisfert !

Malgré ces détournements, un certain nombre de mégalithes sont, heureusement, restés en place, parfois encore debout, mais un doute persiste pour certains d’entre eux, quant à l’origine préhistorique de leur implantation actuelle.

Une question nous préoccupait donc : qu’en est-il aujourd’hui, des indices d’occupation néolithique en ce pays de Châteaubriant ?

Pour le savoir, nous nous sommes livrés à un travail de synthèse, nous appuyant tout autant sur les informations contenues dans les écrits anciens que sur les documents relatifs aux sites, faisant état, soit de mégalithes, soit d’objets mis au jour lors de fouilles ou découverts fortuitement par les habitants. »

Dans cet article seuls les mégalithes du Pays de Châteaubriant  seront évoqués et pour disposer de l’intégralité des textes et illustrations voir les originaux disponibles auprès de

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Abbaretz (pages 7-8)

Dolmen de Robineau

[…] Le monument est composé de 5 blocs de grès ferrugineux […], encore en place, délimitant une chambre rectangulaire, avec la dalle de chevet au fond et deux orthostates de chaque côté.

Il est orienté est-ouest, avec son entrée à l’est. Il n y a pas de dalle de couverture, ni d’autre bloc autour.

Nous n’avons vu aucune trace de cairn ni de tertre. Ce site n’est connu que depuis une trentaine d’années et n’est pas classé.

A vol d’oiseau, le dolmen du Perron, à la Meilleraye de Bretagne, n’est qu’à 1,5 km.

Sur la commune d’Abbaretz, il y eut d’autres monuments, aujourd’hui disparus : le menhir de Feu-Geslin, ainsi que les mégalithes des Nonneries et des Pérets.

Grand-Auverné (page 9)

[….] Plusieurs monuments mégalithiques inscrits dans l’inventaire du SRA (Service Régional d’Archéologie) semblent aujourd’hui disparus car nous ne les avons pas retrouvés : le coffre funéraire, d’une période indéterminée, sans doute du néolithique ou de l’âge de Bronze, de Rochefort, […] le menhir de l’Equèche, […] le menhir du champ des Pierres à la Coutancière […], le menhir de la Goudière […] et le bloc du moulin de la Coutancière […] . Ces quatre derniers mégalithes étaient répartis dans le même secteur, sur environ 1 km2 […]

La Meilleraye-de-Bretagne (pages 11-12)

Dolmen du Perron

[…] L’ensemble, très bouleversé, s’étale sur une dizaine de mètres de long selon un axe nord-ouest sud-est.

On y voit une dalle de couverture en grès de 3m sur 2, les autres tables semblent avoir disparu.

Un orthostate dressé est encore en place . Dix autres blocs couché, probablement des orthostates, s’échelonnent le long du monument. Malgré le mauvais état de l’ensemble, en supposant que les blocs aient été peu déplacés, on peut émettre l’hypothèse d’une allée couverte. On ne voit pas de reste de tumulus ni de cairn. Pitre de Lisle du Dreneuc, qui a fouillé le sol sous la dalle de couverture, n’y a trouvé que des charbons de bois […] . On notera la proximité du dolmen de Robineau, Abbaretz, qui n’est qu’à 1,5 km.

Louisfert (pages 13-16)

Le Calvaire

[…] Le Calvaire de Louisfert a été bâti de 1871 à 1892, sous l’impulsion de Jacques Cotteux (1836-1905), prêtre sans ministère, sur un terrain lui appartenant, situé à 300 m du bourg, à côté du cimetière […]

La parcelle est triangulaire. L’un de ses côtés longe la route sur 50 m. Un monticule de 8 m de haut et de 36 m de circonférence domine l’ensemble côté ouest.

Des angles sud et nord, deux rampes permettent d’accéder au sommet de la butte où se trouve le calvaire. Ces plans inclinés entourent une esplanade où se tenaient les fidèles (fig 10).

Le monticule est constitué en grande partie de gros blocs, de pierraille et de terre. La place centrale est séparée de la route par une rangée de mégalithes percée de trois portes. Sur les rampes sud et nord, deux rangées de monolithes délimitent un double sentier, intérieur et extérieur, le long duquel s’organise le chemin de croix (Photo).

La quantité de blocs déplacés est impressionnante, sutout dans la structure de la butte, comme on le voit clairement sur certaines cartes postales anciennes […]

Sur les centaines, voire plus, de blocs déplacés, nous avons pu en individualiser 28 sur le plan schématique du calvaire . Ils sont situés sur l’esplanade et le long des deux sentiers de chaque rampe.

L’analyse de la bibliographie nous a permis de faire un tableau des provenances et destinations des mégalithes du calvaire. Quatre lieux d’origine connus sur Louisfert et quatre communes limitrophes ont fourni des blocs.

Sur cet ensemble, nous ne pouvons identifier avec certitude que quatre monolithes : le menhir du Tertre Gicquel à Lusanger, reconnaissable aujourd’hui car il porte le buste de St Jacques […] , les deux menhirs de Rougerrand à St Vincent-des-Landes et la pierre de la Gauffrière dite également du Petit Bois à Louisfert.

La perte d’information est énorme, des ensembles complets ayant disparu tels ceux du Champ des Louères à St Aubin-des Châteaux (à l’exception du plus grand menhir des Louères), et du Champ de la Grande-Pierre à Louisfert.

Même si beaucoup de blocs déplacés sont d’origine naturelle, combien d’autres sites mégalithiques ont-ils été détruits sans laisser de trace ? Certes aujourd’hui les monolithes sont protégés, sinon, nombre d’entre-eux auraient été détruits par la mécanisation de l’agriculture.

On peut voir cet étrange calvaire comme une statistique muette des mégalithes du Pays de Châteaubriant. Il donne une photographie des monuments restants dans les communes autour de Louisfert à la fin du XIXe siècle : collecte très importante quantitativement, mais quasi inexploitable qualitativement […]

Lusanger (pages 17-21)

Menhir de la Pierre

[…] C’est un bloc massif de quartz blanc d’1,5 m de haut pour autant de large, sur un mètre d’épaisseur, situé entre le calvaire et le champ. On aperçoit aux alentours de nombreux fragments de roche.

Non loin de là, à Chasseloup, un menhir de 2 m de haut a été détruit au début du XXe siècle.

Menhir du Hochu

[…] C’est un bloc subconique de 2,75 m de haut par 2 m de largeur et autant d’épaisseur, légèrement orienté vers le nord-est. On note, dans son environnement immédiat, une dizaine de blocs au sol, disposés de façon circulaire, peut-être les restes d’un ensemble plus important.

La pierre du Hochu est classée monument historique depuis le 22 octobre 1928 (et non pas 1950 comme indiqué sur le panneau). Ce mégalithe a été également appelé Pierre de La Bergère ou menhir de la Houssine […]

Alignement de la Grée Galot

[…] C’est un alignement qui est aussi appelé « la croix des Pierres Blanches » orienté est-ouest et composé de sept principaux blocs de grès quartzeux. En partant de l’ouest, les deuxième et troisième monolithes sont encore debout et font respectivement 1,20 et 1,80 m de haut […] , les autres étant à terre.

Le sixième bloc, de 2m de long, est fendu en deux sur toute sa surface. L’ensemble de l’alignement fait une quinzaine de mètres de long.

Un autre mégalithe serait actuellement sous la route départementale.

Pitre de Lisle du Dreneuc avait réalisé à l’époque un croquis de l’alignement (fig 24) qui ressemble beaucoup à ce que nous pouvons voir aujourd’hui […]

De plus, il a fait une remarque très interessante sur ce monument : celui-ci ne comptait que 2 menhirs dressés en 1887, alors qu’il y en avait 5 en 1853 et 7 en 1788, ce qui donne une idée de l’ampleur des dégâts survenus au XIXe siècle ! La furie destructrice semble s’être calmée depuis.

Menhir du Tertre Gicquel

[…] On y voit un menhir de grès quartzeux de 2m de Haut par 1,5 m de large et 1 m d’épaisseur. Il est légèrement incliné. On note la présence de blocs épars au sol. Le site a visiblement été très perturbé.

Avant 1872, on trouvait à cet endroit un autre menhir de 3m de haut sur 2,5 m de large. Celui-ci a été transporté au calvaire de Louisfert à l’initiative de l’abbé Cotteux. Un e première tentative de basculement du bloc a échoué en 1872. Un an après, le bloc a été couché et transporté par un chariot fardier. Le trajet jusqu’à Louisfert (12km) dura trois semaines et fut émaillé de nombreux incidents : par deux fois, les roues cassèrent.

Le convoi utilisa juqu’à douze paire de bœufs, attelés en flèche et sur les flancs. Le mégalithe a été dressé à la porte sud du calvaire de Louisfert où on le voit encore, surmonté d’un buste de Saint Jacques de Compostelle en pèlerin […]

Nozay (pages 22-23)

Menhir de Coisbrac

[…] Le mégalithe est situé au sommet d’un relief entaillé à l’ouest par le ruisseau de Cétrais, affluent du Don.

C’est un bloc de quartz blanc de 2,5 m de haut, 2 m de large et 1 m d’épaisseur à sa base.

Sa position sur un point culminant qui domine le paysage est très remarquable. Le menhir de Coisbrac a été classé monument historique le 22 octobre 1928 […] (Photo)

Le Petit-Auverné (pages 24-30)

Ensemble du Moulin de Violette

[…] Il y a un bloc de quartz dans le jardin, devant une maison. Il mesure un mètre de haut et est vraisemblablement à son emplacement d’origine.

Continuer le chemin jusqu’au Cormier et à gauche sur 500 m […] Les deux mégalithes à droite de la route, à l’entrée du parking ont été redressés lors de l’aménagement du sanctuaire des êtres dans les années 1980. L’un est en quartz, l’autre en grès ferrugineux. Ils font tous les deux un peu plus de 2 m de haut et sont rès proches de leur emplacement d’origine […]

Ces trois blocs sont les seuls rescapés d’un ensemble important, décrits dans le rapport de fouilles de Dortel et Pageot en 1897. Le site comprenait 3 alignements de mégalithes, tous au sol sauf un bloc encore dressé à cette époque (fig 36), et inscrits dans un triangle de 400 m de long sur 200 m de large, orienté nord-ouest sud-est.

Dans cette enceinte se trouvaient deux tumulus.

La fouille de ces deux sépultures […] a fourni 2 haches en pierre polie, des éclats de silex et des fragments de 2 vases avec des trous de suspension […]

Ces monuments se rapprochent du type tumulus du Bronze Ancien.[…]

Dolmen de Couronne Blanche

[…] Aujourd’hui, ce n’est plus qu’une zone perturbée dans un champ labouré, sans aucun mégalithe […]

En 2011, nous y avons trouvé un éclat de silex retouché.

Pitre de Lisle du Dreneuc a décrit ce site et l’a fouillé en 1879.

A l’époque, on y voyait les restes d’un dolmen en quartz blanc, entouré d’un cercle de blocs, eux aussi en quartz, d’où le nom de couronne blanche donné par cet auteur (fig 42).

Il a fouillé le dolmen et y a trouvé des morceaux de silex taillés, un broyeur, des tessons de poterie, des fragments d’os ainsi qu’une pointe de flèche en silex jaune à pointe aiguë et à ailerons recourbés, et une autre pointe de flèche à soie longue, conique et à ailerons écartés.

Ces deux derniers objets sont aujourd’hui dans les collections du Musée Dobrée. […]

Ce mobilier est celui d’une sépulture collective du Néolithique final (2500-2000 avant J.C.

Menhir de Champeneille

[…] Le menhir de Champeneille est un bloc de roche ferrugineuse de 1,7 m de haut, de forme pyramidale. Il est au bord de la route dans un épais buisson de ronces. Nous avons vu de nombreux bloc épars dans ce champ en 2010. Ils avaient tous disparu en 2012.

A proximité, sur la même commune, le menhir de La Sauzaie a été détruit en 1922, tandis que celui de la Pierre Sonnante a été abattu à la fin du XIXe siècle (Fig 47) ; celui de l’Ecuèche, tout proche, mais sur la commune du Grand-Auverné a disparu en 1924.

Rougé (pages 31-32)

Menhir des Pierres Vélières

[…] Le monument se situe dans un bois privé (non accessible au public) entre la Reboursière et le Rocher, au sud-ouest du massif, à 500 m du chemin.

C’est une dalle de schiste ferrugineux de 2,3 m de haut par 1m de large et 50 cm d’épaisseur, dressée, mais inclinée vers le nord-ouest. On remarque aux alentours, d’autres blocs de même nature, couchés.

L’ensemble constitue les Pierre Vélières. Le bloc dressé a été classé Monument Historique le 30 avril 1981.

Il existait un autre menhir appelé menhir de la Chutière ou de la Grée, […] au sud de la même commune, au village de la Chutière. Nous avons prospecté cette zone en 2010 sans résultat.

St Aubin-des Châteaux (pages 33-34)

Menhir des Louères

[…] C’est un bloc de grès ferrugineux de 3,4 m de haut, 3m de large à la base et 1 m d’épaisseur.

Il présente des trous naturels à sa surface et a été classé monument historique le 5 novembre 1928 […]

J Chapron signale qu’en 1865, il y avait encore 5 à 6 blocs dressés à proximité du menhir, l’ensemble formant un alignement en courbe.

Certains de ces mégalithes ont été transportés au calvaire de Louisfert par l’abbé Cotteux, les autres ont été minés sur place. Les gros fragments de grès qui forment le talus du champ des Louères, sont probablement les restes de cette destruction.

Comme dans beaucoup de sites, on retrouve une légende locale associée à Gargantua : le menhir des Louères est un caillou qui aurait glissé du sabot du géant, alors qu’il avait un pied sur le clocher de Saint-Aubin-des Châteaux, l’autre sur le clocher de Sion-les-Mines et qu’il était assis sur le clocher de Ruffigné.

St Vincent-des-Landes (page 35)

Trilithe de Rougerand

[…] On y voyait deux menhirs en quartz blanc, l’un effilé au sommet, de 2,6 m de haut, l’autre « carré », de 2,4 m. Ils ont été transportés à Louisfert […]

En 1878, Pitre de Lisle du Dreneuc les a clairement reconnus et positionnés dans le calvaire : « ils sont plantés, l’un à gauche, l’autre à droite du demi-cercle formé par ce monument. » Grâce à cette description, on peut les identifier aujourd’hui. Ils sont toujours à l’emplacement qu’il a décrit.

D’après Chapron, il y aurait eu un autre bloc en linteau qui aurait été associé à ces deux menhirs.

L’ensemble aurait constitué un trilithe.

Sion-les-Mines (pages 36-45)

Menhir de la Roche à la Bergère

[…] C’est un bloc de quartz blanc de 2m de haut de forme massive, à base quadrangulaire […]

Le menhir de la roche à la Bergère a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 16 juillet 1981. On le retrouve ainsi sous plusieurs dénominations : menhir de Bel Air, menhir de la Lande de Trembray ou encore menhir de la Grande Roche […]

Le 2 octobre 1981, la Direction Départementale de l’Equipement a signalé à M Congar, architecte des Bâtiments de France, que , après des travaux de remembrement, il avait été déplacé puis déposé dans un tas de souches […]

Ce menhir a été classé Monument historique le 17 juin 1983.

En octobre 1986, des sondages ont été effectués sur le site. Aucun matériel archéologique n’a été mis à jour, mais la fosse de calage originelle du bloc a été retrouvée.

Elle faisait 80 cm de profondeur et ne présentait qu’une seule pierre de calage.

Le mégalithe a été remis à son emplacement d’origine le 5 novembre 1986 à l’aide d’un camion grue.

Trois heures de manœuvres furent nécessaires pour son relevage et son calage définitif […]

Menhir de Pierre-Pin

[…] Le bois de Pierre-Pin est traversé par un pare-feu, servitude de passage d’une conduite de gaz.

Le menhir est à 5 m au nord de cette trouée. C’est un bloc de grès ferrugineux à inclusions de quartz, de 1,6 m de haut, autant de large, sur 1 m d’épaisseur. A 10 m au sud du pare-feu, on voit deux autres blocs posés au sol. Le menhir de Pierre-Pin est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 4 juin 1988.

Menhir de Briangault

[…] C’est un bloc de grès quartzeux de 1,7 m de haut et 1 m d’épaisseur, fiché dans un talus.

Le menhir de Briangault a été classé Monument historique le 20 octobre 1983 […]

Dans un champ tout proche, dépendant de la ferme de la Brosse, a été trouvée une belle hache-marteau cordiforme.

Le champ situé de l’autre côté du talus (coté nord), et qui est maintenant un verger, contient plusieurs blocs qui ont été progressivement « ennoyés » par une technique encore employée au début du XXe siècle, laquelle consistait à creuser un grand trou au pied des blocs gênants et laisser les vaches provoquer leur basculement en se grattant dessus.

D’ailleurs un de ces blocs, qui n’a pas basculé comme prévu, affleure encore à côté du chemin d’accès au menhir de Briangault.

Menhir déplacé de la Grée à Midi

[…] Au sud-ouest du bourg de Sion-les-Mines, près du hameau de la Grée à Midi, on pouvait voir un menhir dressé et 3 bloc de quartz couchés. Seul le menhir a subsisté. Il a été transporté en 1853 au pied du monument de la Vierge de la Salette, sur la route de Sion-les-Mines à Lusanger, à 1 km au sud du bourg de Sion-les-Mines.

C’est un beau bloc de quartz de 2,5 m de haut, pour 2 m de largeur à sa base et 1;5 m d’épaisseur, en forme de poire, dont le sommet est taillé en pointe .

C’est quasiment une configuration de stèle-idole du néolithique, rare dans ce type de rocher quartzique difficile à tailler. […] . Ce menhir de forme « idéale » a été classé Monument historique le 16 avril 1929.

Le déplacement de mégalithes en vue de la construction de ce sanctuaire en forme de tumulus a peut-être inspiré l’abbé Cotteux pour l’élaboration du calvaire de Louisfert.

Allée couverte de Pir-Han

[…] Le monument comprend aujourd’hui 5 blocs de grès, d’une hauteur maximale de 1 m, restes des orthostates de cette ancienne allée couverte. En 1887, on pouvait y voir un bloc supplémentaire, sous la forme d’une dalle rectangulaire dressée, d’environ 1,5 m de haut.

La zone étant en friche, il est impossible d’avoir une lecture correcte de ce monument. Cette allée couverte a deux autres dénominations : allée couverte du Feuillay ou allée couverte des Pierres Cavalan […]

En 1953, un autre orthostate avait été prélevé et transféré au pied de la statue de la Vierge, route de Lusanger. Il y est toujours. C’est une dalle parallélépipédique de 2m de haut, dressée au pied du monument religieux, à côté d’un autre bloc déplacé : le menhir de la Grée à midi […]

Alignement de la Hunaudière

[…] Les alignements, situés dans le bois de la Hunaudière, ont été signalés par J. Chapron. Nous les avons cherchés, sans succès, peut-être à cause de la végétation qui est très dense et rend des parties de ce bois quasiment impénétrables. Certains blocs y ont été vus en 1989, selon un rapport du Service Régional d’Archéologie de Nantes.

Menhir couché des pierres blanches

[…] Selon un rapport de visite du Service Régional d’Archéologie de nantes, en 1977, Monsieur michel Allard aurait découvert une pierre en quartz couchée (sans en donner les mensurations) entre deux parcelles cultivées. Nous l’avons cherchée dans la zone, en vain. Cependant , nous avons vu un monticule de terre et de pierailles au pied d’un poteau électrique : cette pierre peut s’y trouver.

Soudan (pages 45-46)

Menhir de la Pierre de la Chopinière

[…] C’est une dalle de schiste ferrugineux, de 6 m sur 2 et 50 cm d’épaisseur environ, posée à plat sur le sol et orientée est-ouest […]

Le menhir de la Pierre de la Chopinière est classé Monument historique depuis le 17 mars 1981.

Une légende locale fait intervenir Gargantua, qui, visant le Moulin de la Rouillardière avec un palet, manqua son coup. Le palet tomba dans le bois de la Champiais et devint la Pierre de la Chopinière.

Non loin de là, au Tertre et au Jarrier, on pouvait voir des mégalithes ruinés au début du XXe siècle. Tout a disparu.

Treffieux (pages 47-48)

Menhir des Bazinais

[…] Aujourd’hui, le menhir des Bazinais, aussi appelé menhir de la Claie des bois, se voit à gauche de la D29 qui va de Treffieux à Issé, à 2 km du bourg d’Issé. Il est au centre d’une grande parcelle en culture, à 300 m de la départementale […]

Apparemment, il n’est pas à son emplacement d’origine car J. Chapron le situe précisément 500 m plus au nord, entre les hameaux de Lumien et de la Grionnais, et signale déjà qu’il est « renversé ».

Un rapport du Service Régional d’Archéologie de Nantes indique que « le menhir a été découvert couché au sol en 1983 par l’employé d’un bureau d’études ». Le mégalithe a été redressé lors des travaux de remembrement en 1987 et positionné à son emplacement actuel.

C’est un menhir de forme pyramidale, effilé, de 2,2 m de haut, sur 1,3 m de large et 0,8 m d’épaisseur.

Il est grès veiné de quartz blanc. Diverses légendes y sont associées : il aurait servi de monture aux cavaliers gaulois. Puis il aurait été le lieu de rendez-vous des Bas-Bretons qui allaient au pelerinage de St Julien-de-Vouvantes […]

Enfin, au XIXe siècle, le menhir « était jadis accosté de deux émondes de chêne » (Chapron 1931), circonstance qui aurait empêché son basculement et son transfert au calvaire de Louisfert, par l’abbé Cotteux.

Un autre mégalithe se trouvait sur la commune, celui de la « Roche Piquée » situé au Bois d’Inde, au sud du bourg. Il aurait, lui aussi, été transporté au calvaire de Louisfert.

Vay (pages 48-49)

Menhir de la Pierre qui tourne

[…] Au lieu-dit la Drouetterie le menhir est indiqué. Il est également surnommé menhir des Rochets ou menhir de la Drouetterie […]

C’est un bloc dressé en grès quartzeux de 2,7 m de haut, de section carrée, d’environ 1 m sur 1 m, de forme parallélépipédique. Le menhir a une longue fissure sur sa face ouest.

Trois autres gros blocs, couchés autour du monument, sont les restes d’un ensemble mégalithique dont l’organisation est difficile à déterminer.

Le menhir a été christianisé à la fin du XIXe siècle par l’ajout d’une croix de fer fixée sur un socle de béton, et portant la mention « Dieu est béni ». En 2002 la croix était tombée […]

Le nom du monument, la « Pierre qui tourne » est probablement associé à une légende locale. Il était également appelé le grain de sable de Gargantua.

Ce menhir est classé Monument historique depuis le 5 novembre 1928.

Extraits de « Le Néolithique au Pays de Châteaubriant »

Société Nantaise de Préhistoire

Bulletin rédigé par Erwan Geslin et Dominique Egu