Site d’une chapelle située dans l’enceinte du château de Blain (Loire-Atlantique) datant apparemment du XIVe siècle détruite au début du XXe siècle, dont les fondations ont été mises à jour par une fouille archéologique. | SERVICE ARCHÉOLOGIQUE DE LOIRE-ATLANTIQUE
Des fouilles archéologiques au château de Blain
Les équipes de Fabien Briand, archéologue au service archéologie du département de la Loire-Atlantique, ont mené des fouilles archéologiques au château de la Groulaie.
Elles sont intervenues essentiellement sur le secteur de la chapelle castrale aujourd’hui disparue.
Elle se trouvait adossée à la tour du Connétable toujours visible à ce jour. Des objets et des restes environnementaux du Moyen Âge ont permis de mieux cerner les consommations des occupants du château et de mieux documenter le paysage avoisinant à l’époque du Moyen-âge. Les fouilles ont été possibles grâce au soutien du Service régional de l’Archéologie (DRAC Pays de la Loire, Ministère de la Culture), du Service Archéologie du département de Loire-Atlantique, de la ville de Blain et de l’opérateur archéologique Archeodunum.
Extraits d’un Article de Ouest-France par Manon AOUSTIN.
Publié le 08/07/2023
Des fouilles archéologiques au château de Blain réveillent une chapelle enfouie sous la terre
Le château de la Groulais, à Blain (Loire-Atlantique), a été le théâtre de fouilles dans sa basse-cour, durant les trois dernières semaines, jusqu’au jeudi 6 juillet, pour mettre au jour les fondations d’une chapelle du XIVe siècle détruite au début du XXe siècle. L’occasion pour le Département de faire visiter le site.
Mercredi 5 juillet, en cet avant-dernier jour de fouille archéologique d’une partie de la basse-cour du château de la Groulais à Blain (Loire-Atlantique), c’est l’occasion d’emballer dans des sachets plastiques les dernières roches à analyser. Plus loin, une pelle est laissée sur une motte, à côté de la pelleteuse utilisée pour déblayer grossièrement les premiers centimètres de terre au début de la fouille, il y a trois semaines.
Visite guidée du site des fouilles archéologiques
Au milieu du terrain de fouille, l’archéologue et responsable d’opération médiéviste et moderniste du service archéologie de Loire-Atlantique, Fabien Briand, fait découvrir le site et les résultats de la fouille à une dizaine de visiteurs, petits et grands. « On savait qu’il y avait une chapelle ici, mais on en ignorait l’état de conservation ou sa chronologie et on voulait dater la fondation du bâtiment. » Muni de fiches A3 plastifiées, il désigne les trois représentations connues d’une chapelle qui aurait été construite au XIVe siècle et détruite au début du XXe. Armé d’une impression en couleur des seuls plans trouvés de la chapelle du XIXe siècle, l’archéologue nous fait part des « surprises » mises au jour lors des explorations.
Des secrets révélés…
Un mur postérieur à la construction initiale de la chapelle au XIVe siècle a été révélé. Mur qui aurait été érigé au XVIIIe siècle : « Pour la petite anecdote, Bizeul (historien et archéologue blinois du XVIIIe et XIXe siècle, qui a notamment étudié l’histoire de Blain et de son château) évoque la construction de ce mur qui faisait râler, parce que la lumière de la verrière de la chapelle ne parvenait plus jusqu’à la nef. A-t-il été construit parce que le château perdait déjà de sa grandeur ? On ne le sait pas. »
Mais la plus grande surprise des trois archéologues professionnels, qui ont dirigé les fouilles, accompagnés de six étudiants en archéologie, fut la découverte d’un autre bâtiment, accolé à la chapelle. Des traces d’une petite cheminée ont été retrouvées grâce à la présence de « terre rubéfiée », qui prend cet aspect lorsqu’elle a chauffé, ainsi que des creusets, récipients servant à faire fondre du métal.
Des spécialistes doivent maintenant estimer le type de minerais utilisé mais, pour Fabien Briand, « on pourrait écrire une petite page en plus de l’histoire de ce château » puisque ce bâtiment ne figurait pas sur les plans de constructions. La présence de fragments de poterie et d’un tuyau de pipe en os permet de dater ces restes du XVIe ou du XVIIe siècle. Pour l’étudiante en archéologie Maelwenn Le Vélly, ce site a « du potentiel comme il n’y a pas eu beaucoup de fouilles dans la basse-cour ».
… Et encore d’autres à découvrir ?
Pour la passionnée d’histoire et d’archéologie Catherine Milllet-Briand, cette visite fut « intéressante ». Toute l’assemblée présente est étonnée lorsque Fabien Briand annonce que le dernier jour des fouilles sera consacré au remblaiement du site, le recouvrement à l’aide d’un géotextile, pour protéger les découvertes du gel ou de la croissance végétale.
Ce projet a coûté 19 000 € à la Ville de Blain, à la Direction régionale des affaires culturelles, au Département ainsi qu’à un quatrième partenaire privé. Fabien Briand espère que le chantier sera reconduit pour trois années supplémentaires.