Haies Bocage Réservoirs de Biodiversité

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Haies et bocages : des réservoirs de biodiversité

Les haies et les bocages sont des trésors de biodiversité. Dans les écosystèmes des bocages vivent de nombreuses espèces animales et végétales, qui participent à la richesse de ces environnements relativement différents selon les régions. L’OFB s’attache à préserver ces paysages, en apportant la connaissance nécessaire mais aussi en accompagnant les différents acteurs sur le terrain (gestion, formation, sensibilisation …).

Des fonctions multiples et très utiles

Une haie est constituée d’arbres, d’arbustes, de ronces, de branchages, servant à délimiter un champ, un jardin…

Elle sert également à protéger du vent par exemple, et peut abriter des animaux. Certaines haies sont de véritables écosystèmes.

Le bocage est un paysage agricole composé d’une mosaïque de prairies et de cultures de tailles et formes variables, délimitée par des haies, avec ou sans talus, souvent associées à des bois et des réseaux de mares.

Une diversité de haies selon les régions

Les bocages sont présents dans différentes régions de l’Hexagone. Les plus étendus et les mieux conservés se situent en Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire et Bourgogne Franche-Comté.

Des bocages moins vastes existent en Nouvelle Aquitaine, dans les Hauts-de-France, en Auvergne-Rhône Alpes et Occitanie.

Selon les régions, les haies seront différentes, les espèces végétales s’adaptent au climat environnant.

Les bocages sont des réservoirs de biodiversité constitués de systèmes hétérogènes en mosaïque comprenant à la fois des milieux fermés boisés (bosquets, haies larges anciennes…), des milieux ouverts (champs cultivés, prairies permanentes ou temporaires), des milieux intermédiaires (fourrés, haies arbustives, bosquets en régénération), des milieux aquatiques (réseaux de mares, rivières sinueuses, zones humides).

A quoi servent les haies et les bocages ?

Ils ont pour principaux objectifs :

La conservation de la biodiversité

La protection des animaux d’élevage et des cultures

L’augmentation des rendements agricoles

Le stockage du carbone et la production de bois

La stabilisation et l’enrichissement des sols

La régulation des inondations et l’épuration des eaux

La fonction de barrière physique contre les produits phytosanitaires

Ainsi, selon les régions, leurs rôles peuvent être différents : par exemple, la protection contre le vent sur le littoral breton, alors qu’il y a un intérêt pour la production de bois dans l’Avesnois.

La haie, rempart contre le réchauffement climatique

Les haies ont une fonction de régulation du climat. Elles protègent les cultures du vent et contribuent au confort des animaux élevés en plein air, leur offrant des abris contre les intempéries ou le soleil et parfois du fourrage en période de sécheresse. Les bandes herbeuses maintiennent sur les terres agricoles les pollinisateurs et les prédateurs utiles à l’agriculture. Les arbres et arbustes, ressources naturelles renouvelables, permettent la production locale de bois de chauffage et de bois d’œuvre, une matière première biodégradable.

Avec l’augmentation des gaz à effet de serre, les haies et bosquets qui maillent les territoires participent au stockage du carbone. Dans les fonds de vallées bocagères, elles représentent des zones tampons pour réguler les crues, alors que les ripisylves, bandes ligneuses situées au bord des cours d’eau, contribuent à filtrer l’eau et maintenir les berges.

Ces avantages reconnus ont participé à la mise en place d’actions pour planter ou apprendre à restaurer des haies sur tout le territoire. Les bocages sont des paysages vivants, dont la préservation dépend principalement du maintien d’éleveurs en nombre suffisant. Et de maintenir la polyculture associée. L’OFB et le pôle bocage s’attachent à sensibiliser et former les agriculteurs, les élus et le grand public aux intérêts des systèmes bocagers.

Qui vit dans les haies ?

Les réseaux de haies forment une forêt linéaire intégrée à des espaces agricoles productifs, où la faune sauvage trouve des abris et des refuges saisonniers, des lieux de nidification, des ressources alimentaires, des corridors biologiques. Les bocages de l’Ouest de la France par exemple accueillent des espèces de petit gibier comme le lapin de garenne ou la bécasse, la tourterelle des bois, la grive musicienne ou le merle noir.

Le rôle de l’OFB

Au sein de l’OFB, le pôle bocage et faune sauvage travaille en réseau à l’étude et à la reconquête des paysages bocagers et de leurs haies au niveau national, en lien avec une diversité de partenaires parmi lesquels le CNRS, l’INRAE, l’IGN, le Centre national d’études spatiales (CNES), l’AFAC-Agroforesteries, des CPIE, des fédérations des chasseurs, des chambres d’agriculture, des agriculteurs, des associations naturalistes comme la LPO ou Deux-Sèvres Nature Environnement, des établissements scolaires en enseignement agricole, l’Institut de formation et de recherche en éducation et à l’environnement (Ifrée).