Parures annulaires du Bronze

Quelques parures annulaires et le fragment d’épée « avec filets » réattribués au dépôt de Moisdon-la-Rivière - Musée Dobrée, Nantes (cliché M. Mélin)

Parures annulaires du Bronze : le dépôt de la Charpenterie découvert en 1913 à Moisdon-la-Rivière

Photo d’illustration : Quelques parures annulaires et le fragment d’épée « avec filets » réattribués au dépôt de Moisdon-la-Rivière – Musée Dobrée, Nantes (cliché M. Mélin)

Le Campaniforme et l’âge du Bronze dans les Pays de la Loire PROJET COLLECTIF DE RECHERCHE RAPPORT D’ACTIVITÉ – ANNÉE 2014 https://www.academia.edu/15853749/Rapport_activit%C3%A9_PCR_Bronze_Pays_de_la_Loire_2014

2. 5. Le dépôt du Bronze moyen 2 de Moisdon-la-Rivière (Loire-Atlantique) : un ensemble retrouvé parmi les collections sans provenance du musée Dobrée de Nantes Muriel MELIN et Marilou NORDEZ pp 55-71 

Conclusion

Partir de la patine afin de tenter de reconstituer un dépôt reste un exercice délicat.

En effet, au vu de la variabilité de l’altération de l’alliage cuivreux, tributaire de sa composition de base et de son lieu d’enfouissement, lorsque deux objets sans provenance présentent une patine strictement similaire, il existe une très forte probabilité pour qu’ils proviennent du même endroit.

À l’inverse, ce n’est pas parce que les patines des objets varient légèrement que ceux-ci n’ont pas été enfouis ensemble : la position des objets au sein du dépôt joue un grand rôle et induit une certaine variabilité au niveau des processus de corrosion. Selon leur position, dans la partie inférieure ou supérieure du dépôt, en contact direct ou non avec le sédiment, ou protégés par un éventuel contenant, ceux-ci seront potentiellement soumis de manière différente à la corrosion ; leur patine différera donc éventuellement, y compris au sein d’un même dépôt. […]

Par conséquent, une certaine prudence est de mise quant à la restitution du dépôt de Moisdon-la-Rivière, partiellement basée sur l’examen des patines des objets. Cependant, au sein des objets présentés ici, plusieurs groupes nous semblent très bien fonctionner ensemble et sont conformes à la première description du dépôt : les bracelets, deux des haches à talon, le fragment d’épée et le résidu de coulée sont tout à fait cohérents. […]

Les descriptions du dépôt qui suivent de peu la découverte mentionnent douze haches à talon (et non treize, comme le signalait J. BRIARD), sept bracelets, une pointe d’épée, deux résidus de fonte ainsi que des fragments de haches et de bracelets, malheureusement dans une quantité non précisée.

Suite à cette étude, deux haches à talon, sept bracelets, la pointe d’épée et les deux fragments d’un résidu de coulée ont pu être réattribués au dépôt de la Charpenterie avec certitude.

S’y ajoutent un probable lot de neuf ou dix haches, suivant la méthode de décompte des fragments, ainsi que trois fragments de tiges martelées. L’ensemble ainsi restitué paraît donc très cohérent avec la description de 1913.

Bien qu’il reste des doutes sur la provenance réelle de certaines pièces, il semble désormais presque certain que nous avons bien affaire au dépôt mis au jour à la Charpenterie, sur la commune de Moisdon-la-Rivière, dépôt jusqu’alors considéré comme disparu.

La réattribution d’une grande partie des objets, et donc la redécouverte de ce dépôt est d’importance, puisque son assemblage est intéressant à plus d’un titre pour la période : si l’association de haches et de parures annulaires est des plus classiques, la présence, aux côtés de ces objets, d’un fragment d’épée et d’un résidu de coulée, est en revanche originale.

Par conséquent, cet ensemble est à rattacher au groupe des dépôts de composition variée, réunissant au moins trois catégories fonctionnelles, à savoir des haches, des parures et de l’armement.

Peu fréquents dans l’Ouest de la France, représentés uniquement par quatre autres ensembles fiables (fig. 14), il était important de pouvoir retrouver ce dépôt « disparu », notamment dans le cadre de travaux en cours sur les dépôts et l’affinement chronologique du Bronze moyen et de la transition avec le Bronze final […]. »

Archéologie d’ici et d’ailleurs

Extraits de Typologie et Ornementation des Parures annulaires du Bronze moyen des Pays-de-la-Loire (M. Nordez) 2013

Particularités typologiques et ornementales des parures annulaires du Bronze moyen des Pays de la Loire      Marilou NORDEZ

https://www.academia.edu/11777371/Particularit%C3%A9s_typologiques_et_ornementales_des_parures_annulaires_du_Bronze_moyen_des_Pays_de_la_Loire

Conclusion et perspectives

A compter de la seconde partie du Bronze moyen, la déposition de parures annulaires, fréquemment associées à des haches à talon, est une pratique courante dans l’ensemble du quart nord-ouest de la France.

Les Pays de la Loire participent activement du phénomène, et certaines particularités propres à cette aire géographique peuvent être relevées.

[…] Ces bijoux massifs sont presque tous de forme ouverte, exceptés deux exemplaires du Maine-et-Loire qui rappellent les objets plus orientaux, provenant essentiellement du bassin inférieur et moyen de la Seine (Fleury, 2006 ; Nordez, 2013).

Parmi les formes de section, une préférence très marquée pour les joncs plano-convexes peut être détectée.

Les sections quadrangulaires et circulaires sont également bien représentées, et présentent la particularité de n’être que très rarement décorées. Contrairement à ce qui est couramment admis, ce sont les parures annulaires non ornées qui sont les plus fréquentes en région ligérienne.

Les décors en panneaux sont également bien représentés, avec une légère majorité de compartiments organisés de manière symétrique par rapport aux compartiments répétitifs. {…]

« Il est à noter que toutes les haches à talon trouvées en contexte de dépôt en association avec des parures annulaires sont de type breton dans les Pays de la Loire. […]

Annexe : Inventaire des sites ligériens ayant livré des parures annulaires du Bronze moyen (Extraits concernant les communes du Castelbriantais)

Blain 2 Parures annulaires  section plano-convexe, sans décor

Contexte inconnu – Musée Dobrée, Nantes Vieau, 1976

Châteaubriant 1 Parure Annulaire, section plano-convexe, sans décor

Contexte inconnu – 1914 – Musée Dobrée.

Châteaubriant  1 Parure Annulaire, section plano-convexe, décor subterminal Contexte inconnu – 1915 – Musée Dobrée.

Châteaubriant (environs de) 1 Parure Annulaire, section plano-convexe, décor subterminal Contexte inconnu – Avant 1953 – Musée Dobrée,

L’Etival, Conquereuil 1 Parure Annulaire, section plano-convexe, décor en panneaux. Découverte isolée (labours) Avant 1999  Musée Dobrée.

La Cadinais, Conquereuil 2 Parures Annulaires, section plano-convexe, décors en panneaux. Probable dépôt, PA uniquement – Avant 1984 – Musée Dobrée.

La Philipperie, Derval 3 Parures Annulaires, section plano-convexe, décors en panneaux Dépôt (3 PA uniquement) – V. 1980 – Coll. privée Bregeon

Plessé 1 fragment de Parure Annulaire, section plano-convexe, décor en panneaux Dépôt hétéroclite (à réexaminer) – 1859 – Musée Dobrée,

Moisdon-la-Rivière 7 Parures annulaires  disparues, Dépôt (7 Parures Annulaires, 13 Haches à Talon, épées, scories) 1913 dépôt retrouvé dans les collections du Musée Dobrée

Parures annulaires du Bronze moyen des Pays de la Loire