Amphibiens du site de la Forge

article de la revue Trésors de PEPITES44 de Mars 2021

article de la revue Trésors de PEPITES44 de Mars 2021

L’Environnement sur le territoire

 Les Amphibiens du site de la Forge (Moisdon-la-Rivière – Grand Auverné).

Les amphibiens ont besoin d’un habitat à plusieurs zones :

– une zone d’hibernation : haie, boisement, bosquet, litière, vase des mares,…permettent aux amphibiens de vivre au ralenti et d’être protégés du froid l’hiver.

– Une zone d’alimentation : ils consomment principalement des proies vivantes (insectes, larves…) qu’ils trouvent dans ou à proximité des mares : berges, prairies, zones humides..

– Une zone de reproduction : Tous les amphibiens utilisent les mares en fin d’hiver ou au printemps, la plupart pour s’accoupler et pondre. D’autres, dont l’accouplement a lieu sur terre, vont y déposer leurs larves (salamandre tachetée) ou leurs têtards (crapaud accoucheur).
Les larves quittent le milieu aquatique lorsque, après plusieurs métamorphoses, elles ont acquis l’apparence d’adultes miniatures, et la capacité de respirer en dehors de l’eau.

Des mares temporaires se forment dans les dépressions des sols schisteux ; avec un maillage bocager alentour, ces milieux sont favorables aux amphibiens.

 Ainsi le site de la Forge à Moisdon-la-Rivière et Grand-Auverné abrite une dizaine d’espèces d’amphibiens, anoures et urodèles.

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Les anoures sont les espèces qui ne possèdent pas de queue au stade adulte.

Parmi eux, le crapaud épineux (ou crapaud commun), et l’alyte (ou crapaud) accoucheur sont présents. Dans cette dernière espèce, c’est le mâle qui porte les œufs sur son dos. Il va les humidifier régulièrement dans la mare afin qu’ils ne s’assèchent pas. Lorsqu’ils sont arrivés à maturité, les œufs éclosent au contact de l’eau.

Les rainettes vertes sont arboricoles et insectivores. Elles gagnent les mares au printemps pour s’accoupler. Les mâles attirent les femelles par leurs chants puissants, formant de véritables concerts, audibles à plusieurs centaines de mètres à la ronde. 

Sont présentes également plusieurs espèces de grenouilles appartenant soit au groupe des grenouilles vertes, soit à celui des grenouilles brunes.

Dans le groupe des grenouilles vertes, la grenouille de Lessona est indigène mais devenue rare.

La grenouille rieuse est une espèce introduite pour l’élevage qui s’est progressivement répandue. La grenouille esculenta est issue de l’hybridation des deux précédentes. Si la Lessona s’éloigne souvent des points d’eau en été, les autres grenouilles vertes sont davantage dépendantes du milieu aquatique.

Sur le site de la Forge, la grenouille agile est la seule grenouille brune présente. Son chant est discret ; elle vient s’accoupler et pondre dans les mares, qu’elle quitte après la reproduction ; elle vit dans l’herbe, les haies, la litière.

Les urodèles sont des amphibiens qui sont pourvus d’une queue à l’âge adulte.

La salamandre tachetée vit dans les boisements de feuillus et le bocage. L’accouplement est terrestre. La femelle vient à l’eau uniquement pour donner naissance aux larves par ovoviviparité.

Les tritons, quant à eux, se reproduisent par fécondation interne, bien que sans accouplement, en milieu aquatique. Dans cette période de reproduction, le dimorphisme sexuel est important, les  mâles arborent entre autres une crête dorsale qu’ils n’ont pas pendant leur vie terrestre. Le mâle attire la femelle dans une parade nuptiale pendant laquelle il va expulser un spermatophore, et orienter la femelle de telle façon que celui-ci va être  aspiré par les organes génitaux de sa partenaire. La fécondation a lieu quand les œufs passent par le cloaque au moment de la ponte. La femelle pond ses œufs un par un et les colle dans une feuille de végétal aquatique.

Le triton palmé est le plus commun et le plus petit des tritons (8 à 10 cm). Son nom est dû aux palmures des pattes arrières du mâle en livrée nuptiale.

Le triton crêté mesure jusqu’à 18 cm. Son habitat terrestre est constitué des haies, fourrés… Il est brun foncé tacheté de noir avec une face ventrale  orange ponctuée de noir.

Le triton marbré mesure entre 12 à 15 cm. Il est de couleur verte marbrée de noir. Sa face ventrale est sombre, constellée de petits points blancs. Il possède une grande amplitude écologique, et peut fréquenter les affleurements rocheux, landes à bruyères, boisements, à proximité de petites pièces d’eau riches en végétation.

Le triton de Blasius et un hybride entre le triton marbré et le triton crêté. Assez rare, son aire de répartition en France est limitée au bassin de la Loire où se rencontrent les deux espèces parentales.

Tous les amphibiens sont protégés en France. Mais ils continuent à se raréfier de façon alarmante. En effet, du fait de leurs faibles déplacements et de leur inféodation totale à leurs milieux de vie, ils subissent des dégradations et destructions de leur habitat, liées aux activités humaines : remembrement, arasement des talus, arrachage ou réduction de haies, recalibrage de ruisseaux, drainage, mise en culture des prairies, traitements phytosanitaires, remblaiement de mares, …

Leurs habitats sont devenus très fragmentés. Il est essentiel de conserver des réseaux de mares. Les populations d’amphibiens peuvent en effet se maintenir si le réseau des mares est suffisant (au cas où une d’elles s’assèche, devient non accessible ou est rebouchée). Il est également indispensable de préserver les continuités écologiques existantes (la trame verte et bleue), et de les restaurer dans certaine zones où elles sont interrompues afin d’éviter la disparition de populations entières d’amphibiens, mais également de celle de multiples autres espèces.

En savoir plus : Musée du site de la Forge Moisdon-la-Rivière- espace patrimoine naturel- vidéo « les amphibiens du site de la Forge » 12 2020

article de la revue Trésors de PEPITES44 de Mars 2021

Par Bretagne Vivante section de Châteaubriant

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