Torque du Bé

Le Torque du Bé découvert à Nozay au XIXe siècle
Ce collier en or, argent et cuivre est constitué d’une tige massive de
section carrée et torsadée, il s’effile vers les extrémités et se termine par des fermoirs en forme de simples crochets obtenus par
martelage.
Il mesure 14,5 cm de hauteur sur 16 cm de largeur et sa section varie de 3,4 mm à 3,6 mm Son poids est d’à peine 107 grammes.

Torque du Bé (Nozay) (Musée Dobrée : image d’Archives)


Ce torque appartenait à la collection privée Fortuné Parenteau cédée en 1882 au musée archéologique de Nantes où il est exposé actuellement.
Il a été découvert en 1878, accompagné d’une arme en fer, sur les terres du Château du Bé à 2 km avant d’arriver à Abbaretz sur la route de Nozay (Loire-Atlantique), au fond des douves du site du Château du Bé, sur un ancien site de gisement d’étain.

La butte du Châtelier du Bé en 1921 : cliché Alexandre Rocher (1892-1984) source Luc Rocher son Petit-fils


Fabrication du collier
Le travail du métal en torsade est caractéristique de l’âge du bronze
moyen et final, vers 1200-1000 avant JC, à l’image d’un des cinq bijoux en or exhumés à Guînes (Pas de Calais), dont la forme et le décor ont permis de le situer chronologiquement dans cette période.
.Pour fabriquer ces bijoux, les orfèvres recouraient à des techniques
complexes et variées. Les torques et les bracelets sont fabriqués par déformation plastique à partir d’un lingot d’or coulé en forme de tige. La forme est obtenue par martelage en travaillant au feu, pour que le métal reste malléable et évite de casser.
Le lieu de la découverte du torque du Bé.
Le torque en or fut découvert en 1878 par un fermier qui ne voulut jamais révéler l’endroit exact de sa trouvaille et se contenta d’indique vaguement le pied du château de terre du Bé.


Le Château du Bé est une butte de terre de 45 mètres de diamètre.
Cette butte est en forme de cratère entourée de talus de trois mètres, cernée par des fossés d’un à deux mètres de profondeur.

croquis du site  » Le Bé  »  à Nozay.

Croquis d’Alexandre Rocher ( 1892 – 1984 ) du 26 juin 1922.

D’après un croquis de Monsieur L. Maître de 1893 source : Luc Rocher


Il ne s’agit ni d’une motte féodale, ni d’un tumulus et la présence de combustible (charbon de bois) au sein de la structure indique une destination métallurgique bien qu’aucun indice certain ne nous permette de savoir s’il s’agissait d’une métallurgie de l’étain ou du fer.

Le Châtelier du Bé en 1921 : Cliché d’Alexandre Rocher ( 1892 – 1984 )


Pourtant cette butte, comme celle du Bois-Vert autrefois située sur le site de l’actuelle mine d’étain d’Abbaretz, est dans l’axe d’une des portions les plus riches des filons où l’exploitation ancienne du minerai d’étain a atteint ses plus grandes dimensions en largeur et en profondeur.
Ces buttes pourraient être liées avec l’exploitation de la cassitérite et serait en quelque sorte des magasins fortifiés en même temps que des miradors permettant de surveiller à la fois les alentours et la mine.
Une autre hypothèse est soutenue : d’abord magasins fortifiés et peut-être habitat de mineurs, ces buttes ont pu être employées à d’autres usages industriels d’abord, puis de siècles en siècles militaires; chaque occupation ayant pu détruire les traces de la précédente.

Le Château du Bé actuellement (2018)


Les spécialistes s’accordent généralement pour voir dans le torque du Bé, un bijou de chef datant du bronze moyen.
Mais cette présence sur les lieux même d’une exploitation antique de
cassitérite peut cependant être fortuite, d’autant que le torque a été découvert au fond des douves accompagné d’une arme en fer.
Torque du Bé : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?
Fabrication du collier : http://www.panoramadelart.com/Le-depot-d-or-de-Guines
L’exploitation ancienne de cassitérite d’Abbaretz-Nozay (Loire-Inférieure). Contribution aux problèmes de l’étain antique [article] Cl. Champaud Annales de Bretagne Année 1957 Volume 64 Numéro 1 pp. 46-96
http://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1957_num_64_1_2017