Les Enclos Circulaires

Archéologie d’Ici et d’ailleurs

Les enclos circulaires dans les Pays de la Loire et dans le nord-ouest de la France Mikaël LE MAIRE

Le Campaniforme et l’âge du Bronze dans les Pays de la Loire

PROJET COLLECTIF DE RECHERCHE

Coordination : Sylvie BOULUD-GAZO

RAPPORT D’ACTIVITÉ – ANNÉE 2015

Dans une grande partie de l’Europe occidentale, les recherches de terrain et surtout les prospections aériennes révèlent des enclos circulaires.

Rattachés à la Protohistoire ils présentent dans leur configuration la plus admise un fossé de forme circulaire qui englobe une surface pouvant aller de quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres de diamètre.

La terre alors évacuée sert éventuellement à l’édification d’un tertre central et/ou d’un petit talus périphérique, élévation parfois renforcée par la présence d’éléments verticaux, tels que des pieux en bois ou des stèles en pierre.

Ce type de monument est généralement classé comme funéraire, en effet certaines structures présentent des sépultures placées dans une fosse ou dans un contenant aménagé, pouvant se retrouver dans le paléosol, directement au sein du tertre ou bien dans le comblement du fossé. […]

Déterminer la période d’édification des enclos circulaires pose de nombreuses difficultés, le manque de mobilier datable et son emplacement dans la structure, possible dépôt tardif, ne permettent pas toujours d’avoir des résultats assurés.

Cependant, il semble y avoir une longue perduration de cette forme d’architecture, en particulier des enclos à fossés circulaires. Ils sont identifiés de la toute fin du Campaniforme jusqu’à la Tène finale. […]

Le rôle funéraire de l’enclos circulaire est régulièrement admis, légitimé par la découverte d’une ou de plusieurs sépultures au sein du monument.

Dans les Pays de la Loire, cela concerne moins de 12 % des enclos circulaires, livrant soit une inhumation, soit une incinération.

L’architecture particulière des monuments délimite véritablement une zone à l’intérieur de laquelle des dépôts singuliers sont autant d’indices permettant d’envisager l’enclos circulaire comme une installation cultuelle.

Enfin les enclos circulaires devaient également avoir une fonction symbolique. En effet, le rendu des monuments paraît véritablement étudié afin d’être visible dans le paysage. […]

La distribution des enclos circulaires n’est pas uniforme sur toute la zone étudiée, comprenant la Bretagne et les Pays-de-la-Loire.

Des zones apparaissent pourvues de nombreux monuments comme c’est le cas au nord de la Sarthe, au sud de la Vendée ou encore entre Rennes et Laval. Au contraire, d’autres secteurs semblent complètement vides d’enclos circulaire, notamment le département du Finistère et le nord de la Mayenne.

Est-ce que cette répartition refléterait les zones privilégiées de peuplement ?

Cela peut en effet être le cas, puisque les enclos circulaires semblent se concentrer au niveau des meilleures terres ou du moins à proximité d’elles, à savoir les plateaux ou les zones proches des vallées.

Cependant, cette explication ne saurait expliquer l’absence de monuments sur des lieux pourtant semblables. Le choix de telle ou telle communauté préférant l’emploi de structures funéraires autres au détriment des enclos circulaires, soit la différence des pratiques funéraires, peut alors entraîner cette distribution non homogène.

La prise en compte de pratiques funéraires contemporaines autres (les tumuli du Bronze ancien/moyen, les sépultures en coffres de l’âge du Bronze, les incinérations de la seconde moitié de la Protohistoire, ou les enclos quadrangulaires de l’âge du Fer) en intégrant les données de la sphère domestique (les habitats, les systèmes parcellaires, ou encore la nature du mobilier) permettrait d’alimenter plus en profondeur les questions sur les groupes culturels et les modes d’implantation protohistoriques.

PEPITES44 Janvier 2023